Ayant multiplié sa taille par 10 en 6 ans, Cérélia est une success-story comme il n’en existe plus que dans le numérique… pense-t-on. Pas du tout ; c’est dans les pâtes ménagères que Cérélia excelle, y déployant un modèle vertueux d’entreprise engagée, à tous points de vue et vis-à-vis de tous. Rencontre avec Guillaume Réveilhac, son président et l’un des membres fondateurs de l’aventure…
Comment expliquez-vous le formidable succès rencontré par Cérélia, entreprise en croissance constante, devenue leader européen et aujourd’hui lancée à la conquête du reste du monde ?…
Nous sommes sur deux métiers : les pâtes ménagères prêtes à cuire et, plus récemment, les crêpes et pancakes. Les 3 piliers de l’entreprise sont son modèle industriel, la recherche du volume pour réduite les coûts, ce que nous faisons plutôt bien, étant deux fois plus important que le n° 2. Ensuite, puisque nous travaillons pour la majorité des grandes marques et des marques distributeurs, la qualité est essentielle et nous sommes tout simplement supérieurs à nos concurrents à tous les niveaux de l’offre. Enfin sans innovation, inutile d’espérer durer. Ce triptyque, nous l’avons appliqué dans tous les pays où nous nous sommes successivement déployés : France, Italie, Espagne… jusqu’à être présent dans l’Europe entière et à mettre aujourd’hui le pied aux Etats-Unis et en Asie (40 pays au total). Last but not least, notre engagement auprès de nos clients est ex-trê-me-ment fort, notre relation client très investie.
Et pas uniquement auprès de vos clients ; Cérélia incarne une dimension devenue essentielle pour les jeunes diplômés : l’engagement. Pourquoi avoir fait de cette valeur un axe majeur de votre stratégie ?
L’engagement n’est pas, pour nous, une valeur ; il est le principe de base qualifiant notre ADN, note principe fédérateur même. Décliné à travers des valeurs comme le travail, le respect et l’exemplarité, cela nous permet de déployer une véritable intelligence collective, devenue indispensable aujourd’hui. Le niveau du sentiment d’inclusion de nos collaborateurs est très élevé. Une centaine d’entre eux détiennent 1/3 du capital et nous lançons cette année un FCPE (fonds dédié) pour permettre au plus grand nombre au travers de l’épargne salariale de devenir actionnaire. Nous vivons dans un monde terriblement exigeant, la réalité économique est aussi complexe que dure, mais cet engagement nous donne vraiment l’impression de co-construire ensemble une très belle aventure collective : la petite entreprise française, aujourd’hui présente dans 40 pays qui planifie une réussite identique à l’échelle mondiale (et qui va le faire !). Avec tout ce que cela implique d’obstacles à franchir… ensemble. Rien d’évident. Pourtant, chez nous, l’intérêt collectif efface l’ambition individuelle mal placée. La RSE est un formidable trait d’union multiculturel. Je crois qu’une entreprise du 21e siècle qui ne s’engage pas n’est pas digne de confiance aux yeux des jeunes. Et ils ont raison. Nous avons besoin de leurs talents pour la suite de l’aventure, mais nous sommes très exigeants, recherchant des experts possédant en plus la fibre collaborative et incarnant nos valeurs…
« Aujourd’hui, pour conduire l’entreprise au succès, il faut être plutôt mutant, que mouton »
Quel a été le fil rouge de votre parcours et que vous a apporté le passage par la case Executive MBA à HEC ?
Je suis un professionnel de la boulangerie, autodidacte devenu expert dans la production industrielle qui, un jour, a choisi de se lancer dans l’entrepreneuriat (nous sommes une poignée d’amis associés à la base de cette aventure). Il aura fallu aussi des « rencontres magiques » dont certaines effectuées lors du MBA à HEC, étape superbe venue compléter 15 ans d’intuition avec une super trousse à outils catalysant les acquis antérieurs et vous emplissant de confiance (la moitié de mes condisciples ont d’ailleurs, ensuite, également entrepris). Quant au fil rouge, je dirais que je suis un spécialiste habitué à se remettre régulièrement en question, d’où le MBA, largement « amorti » depuis, puisqu’il m’a fallu faire face à une démultiplication de l’entreprise par 10 en 6 ans avec toutes les problématiques que cela implique et qu’il valait mieux être un peu armé pour cela…
[box] Chiffres clés : 1 000 salariés – CA : 300 M€ (90 % en Europe) – 6 sites de production européens – 2 bureaux commerciaux Europe, 2 bureaux monde (Chicago & Kuala Lumpur)[/box]
JB
Contact : greveilhac@cerelia.com