Career Kueen

Career Kueen, la reine des RH

Ses lunettes et ses conseils RH avisés n’ont pas pu vous échapper ! Karine Trioullier alias Career Kueen, s’est lancée sur Tiktok pendant le Covid et culmine aujourd’hui à presque 700 000 abonnées. Rencontre avec celle qui veut guider la nouvelle génération dans le monde du travail.

Racontez-nous votre chemin jusqu’à TikTok !

J’ai commencé par un parcours classique d’étudiante puis de RH en entreprise. Un début de carrière pas très épanouissant… Alors, le jour où j’ai reçu une grosse promotion, je n’ai pas hésité longtemps avant de quitter mon poste pour voyager et découvrir LES mondes du travail, me confronter à l’inconnu. Après plusieurs années à tester différents marchés, je me suis finalement mise à mon compte en Tunisie. J’ai monté une agence de consulting et j’ai coaché des dirigeants du monde entier. Et j’ai découvert un monde que je ne soupçonnais pas : celui de la quête de sens des grands patrons. Troisième étape décisive sur mon chemin vers TikTok : le Covid. La pandémie et le confinement ont véritablement changé la perception qu’avaient les gens (y compris ceux qui pensaient avoir une carrière stable) de leur travail. Ma fille m’a alors suggéré de prodiguer mes conseils sur les réseaux sociaux. J’ai fait une première vidéo et le succès a tout de suite été au rendez-vous ! J’ai rapidement compris que le projet prenait de l’ampleur quand les maisons d’édition et les journalistes m’envoyaient des messages. Même si je ne me sentais pas pour autant très légitime, je venais de publier mes premières vidéos et je ne comprenais pourquoi ma voix porterait plus qu’une autre.

Comment avez-vous construit ce personnage de Career Kueen ?

Je ne l’ai pas construit, c’est vraiment moi ! Pas de stratégie, je reste naturelle. Seule différence entre Career et Karine : dans les vidéos je n’évoque qu’un sujet alors que dans la vie… j’aime parler de tout. On me pose souvent des questions à propos de mes lunettes, mais là encore, c’est tout moi. J’aime porter des paires différentes tous les jours, un peu comme un uniforme.

Avez-vous déjà reçu un message ou un commentaire qui vous a particulièrement touchée ou surprise ?

J’en reçois beaucoup et je suis frustrée de ne pas pouvoir répondre à tous les messages et commentaires. Mais je suis toujours touchée par les remerciements de personnes déconnectées du monde du travail qui ont repris pied. Dans ces moments-là, je me sens vraiment utile et je me dis que j’ai pu aider quelqu’un. A contrario, je reçois également beaucoup de haine et il faut réussir à faire abstraction de ça.

Depuis que Career Kueen a pris de l’ampleur, qu’est-ce qui a changé dans votre vie ?

Côté perso, ça a été un cataclysme ! Je n’ai quasiment pas vu ma famille pendant quatre ans, puisque je menais de front mes activités de consultante la journée et les réseaux sociaux la nuit. C’est pour cela que j’ai un peu levé le pied depuis la sortie de mon livre. D’un point de vue professionnel, c’était aussi compliqué. J’ai essayé de dissocier mes deux activités, mais certains ne comprenaient pas comment je pouvais jouer la carte de la discrétion avec les grands dirigeants que je coachais, tout en m’affichant sur les réseaux sociaux. D’autres pensaient que j’avais arrêté de travailler. 

Vous échangez et parlez beaucoup avec de la Gen Z. Comment percevez-vous leurs attentes et leurs différences face au monde pro ?

Je n’aime pas opposer les générations. Les aspirations ont toujours changé d’une génération à l’autre, la seule différence est que la Gen Z l’exprime de façon plus bruyante et publique, notamment grâce aux réseaux sociaux.