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Agroalimentaire/ grande distribution : en route vers transition alimentaire

Equilibre alimentaire, anti-gaspi, vegan, sans gluten, bio, locavorisme, AMAP, drive : l’ère de l’hypertransformation des aliments et des achats en hypermarchés est-elle en train de s’éteindre ? Comment les acteurs de l’agroalimentaire et de la grande distribution rebondissent-ils sur les nouveaux modes de production et d’achats de consommateurs toujours plus avertis ? Comment transforment-ils ces nouvelles modes a priori antinomiques de leur ADN, en atouts business ?

 

Agroalimentaire : premier secteur industriel français

C’est le 1er secteur industriel français en termes d’emplois et de chiffre d’affaires. Les entreprises agroalimentaires sont réparties sur tout le territoire et transforment plus de 70% de la production agricole française. « C’est un secteur dynamique mais qui pâtit d’un déficit de confiance de la part des consommateurs, qui sont seulement 30% à faire confiance aux IAA (Industries Agro-Alimentaires), du fait d’une série de crises alimentaires et d’effets de mode du « sans » relayés par les réseaux sociaux (sans lactose, sans gluten, sans matière grasse…). » explique Stéphanie Regnault, enseignante-chercheuse à UniLaSalle.

Less is more

Dans ce contexte difficile, les entreprises doivent s’adapter de manière réactive pour retrouver la confiance des consommateurs et assurer la transition alimentaire en répondant à des enjeux majeurs et parfois divergents. « Assurer la sécurité alimentaire, c’est-à-dire rendre accessible l’alimentation en quantité suffisante pour tous, tout en conservant la qualité sanitaire et nutritionnelle des aliments. Les aliments doivent être nutritionnellement bons, « naturels », sans additifs, peu transformés et rester un plaisir gustatif. » Autre enjeu : « produire de façon durable en favorisant les chaines d’approvisionnement locales et les circuits courts tout en gérant en mieux les ressources telles que l’eau et l’électricité utilisées en production, en limitant les emballages et en recyclant au mieux les déchets. »

LE métier in de l’agroalimentaire

« Le métier de Responsable de Production, qui gère l’organisation industrielle de la production, est un métier en tension pour lequel les entreprises agroalimentaires ont du mal à recruter. L’ingénieur en Recherche et Développement avec une double compétence en alimentation et santé est également  très recherché aujourd’hui.

Un secteur porteur d’avenir ?

Avec l’exigence d’être au plus près des consommateurs et producteur, s’il y a bien un secteur qui ne peut être délocalisé, c’est celui-ci ! « C’est un secteur en pleine mutation qui a pour défi majeur de nourrir en qualité et en quantité la planète dans un contexte de croissance démographique forte (plus de 9 milliards de personnes à nourrir d’ici 2050) et de changements climatiques qui induisent une évolution des modes de production agricole. »

 

Les 3 grandes tendances du secteur

#1 Le Clean Label qui consiste à reformuler des recettes en supprimant les additifs et en limitant le nombre d’ingrédients. De quelle manière ? En favorisant les bioprocédés, dans une démarche de naturalité mais aussi en améliorant la qualité nutritionnelle des aliments transformés indiquée par le logo Nutri-Score sur les emballages (plus de fibres, de protéines, moins de sucre, d’acides gras saturés…).

#2 L’évolution du régime alimentaire des français qui diminuent leur consommation de viande pour des raisons nutritionnelle, environnementale et éthique. Les protéines animales sont délaissées au profit des protéines végétales.

#3 L’arrivée du numérique pour un meilleur contrôle de l’approvisionnement, une meilleure traçabilité des matières premières et  information donnée aux consommateurs sur la composition et l’origine des produits.