AdAqua c’est un tour du monde pour l’accès durable à l’eau potable pour tous, à travers la découverte des innovations technologiques et sociales et la mise en place d’un outil de gestion de l’eau destinée à quantifier l’impact social de l’eau potable. par Léa musso 

Bons baisers de Singapour

Des buildings, des food court tous les coin de rue, une ambiance digne du meilleur des mondes, des pancartes encourageant la délation, des métros climatisés à 15°C quand il fait 30°C dehors, bienvenue à Singapour. Après l’Inde bruyante et vivante, sale et désordonnée, mais si attachante et où nous avions finalement nos marques, le choc fut rude.

Et pourtant pas le temps de s’épancher sur nos états d’âme que déjà nous voilà passés maitres dans le maniement des cartes de métro, prêts à arpenter toute la ville à la rencontre des dernières innovations dans le domaine de l’eau. Fini nos longues errances et nos palabres infinis pour comprendre au mieux la complexe interaction entre être humain et eau potable, nous voilà revenus à notre corps de métier : l’ingénierie.

Et c’est comme ça, d’Universités en open space en passant par un jardin que nous avons rencontré les acteurs de demain dans le secteur de l’eau.

Ecosoftt

Première rencontre, Ecosoftt nous a immédiatement conquis. Ici le mot d’ordre c’est la décentralisation, et en premier lieux la décentralisation des systèmes de traitement des eaux usées. En effet, les grosses usines coûtent chères, demandent beaucoup de maintenance et laissent des oubliés loin des réseaux. Alors quand l’eau potable ne représente que 1% des réserves mondiales d’eau et qu’on continue à l’utiliser pour se doucher, tirer la chasse ou arroser notre jardin, il est temps de proposer d’autres solutions. Ecosoftt l’a bien compris et propose des solutions low-cost, low-tech, simples et écologiques. Les eaux usées deviennent une nouvelle ressource, rendant l’ensemble plus résiliant. Et parce que chez Ecosoftt on a toujours plus d’énergie, l’entreprise a créé une ONG en Inde : SAAMARTH, en 2014 et y réinvestit 60 % de ses profits; permettant au jour d’aujourd’hui à 3 villages de bénéficier de toilettes individuelles avec système de chasse d’eau, de salles de bain individuelles, de systèmes de traitement des eaux usées low-tech, d’un accès à l’eau potable, d’une recharge des nappes phréatiques et de la protection des rivières.

Loola

Deuxième rencontre et pour le moins la plus improbable, dans son jardin nous entamons la conversation avec Marc, patron d’un eco-resort en Indonésie. Jusque là rien à voir avec nos préoccupations, sauf qu’on a beaucoup entendu parlé de cet eco-resort, le meilleur d’Asie, pour sa manière originale de traiter les eaux usées. En effet, Loola a adopté un système mis en place à l’origine par la croix rouge et l’UNICEF, qu’il améliore aujourd’hui avec l’aide de 3 Universités et d’une bourse de recherche conséquente pour rendre le système plus efficace et moins couteux. Le système est simple : une fosse septique, des microorganismes qui font la première partie du boulot, avant que l’eau prenne le chemin du jardin. Dans ce jardin, une couche de gravier, une de sable blanc et des plants de bananiers. Le substrat est tellement pur que la seule nourriture pour les bananiers vient des eaux usées. A la sortie l’eau est purifiée.

Aquaporin

Après 5 mois de voyage sur l’eau, on a bien compris que les membranes étaient au cœur du système, et pourtant nous repoussions le moment de s’y plonger. Il nous aura fallu croiser le chemin d’Aquaporin et de leur merveilleuse idée pour vaincre cette réticence. En effet, Aquaporin ne fabrique pas des membranes comme les autres, ici la nature est reine, on l’observe, s’en inspire et la reproduit ! Et oui, parce que Aquaporin ce n’est rien d’autre qu’un ensemble de protéines présentes dans le corps humain qui ne laisse passer que les molécules d’eau. Efficacité démontrée, 1g de molécule d’aquaporin permet de filtrer 2900L d’eau par seconde! Après des années de recherche et de brevet, Aquaporin a fini par réussir à fixer les protéines éponymes sur des supports et en faire des membranes biomimétiques ultra performantes.

WateROAM

Le dernier et pas des moindres, WateROAM c’est une toute jeune start-up singapourienne qui a débuté avec l’élaboration d’un système de filtration conçu pour les situations d’urgence humanitaire, et se tourne maintenant vers l’approvisionnement en eau potable sur la longue durée dans les pays en développement. Leur premier produit était donc un système extrêmement simple, peu encombrant (la taille d’un petit sac), low-cost et low-tech. Le second permet de produire un volume plus important en peu de temps, est un peu plus perfectionné et en s’alliant aux entreprises de micro-crédit locales s’adresse plus à des micro-entrepreneurs amenés à monter une entreprise de distribution d’eau potable en zone rurale.

Ainsi s’achève notre périple, encore essoufflés de nos courses poursuites dans le métro à la recherche de « l’Innovation », nous voilà dans l’avion direction la capitale. Le voyage est fini, mais la réflexion est encore longue et AdAqua ne tourne pas encore la page, bientôt les retours commenceront en région parisienne, et les rapports concernant chaque pays suivront sous peu.

 

En attendant, pour en savoir plus sur nos aventures singapouriennes, consultez la rubrique News de notre site internet : http://www.adaqua.co/ et notre page facebook !