Pour sa première rentrée, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, a fait part de grandes ambitions : fin d’APB, fin du tirage au sort, instauration d’un contrat de réussite et proposer des formations qui mènent à l’emploi. La concertation avec les acteurs du supérieur devrait dessiner de nouvelles pistes. Elles seront dévoilées début novembre. L’avenir nous dira si la réalisation et le déploiement des mesures seront à la hauteur des attentes des étudiants et des familles, des acteurs du supérieur.
« La priorité absolue est de faire de l’accompagnement et de l’orientation, de se donner les moyens de personnaliser les parcours » a affirmé Frédérique Vidal. Son objectif : « mettre fin à la sélection par l’échec », par la mise en place d’un contrat de réussite. Mais après le fiasco d’APB pour la rentrée 2017, elle rappelle aussi qu’il faut « plus et mieux orienter les étudiants en amont du supérieur » ….
38 100 étudiants supplémentaires à la rentrée 2017
Les premières estimations du MESRI sont tombées :
2 647 800 inscriptions dans le supérieur attendues
Soit 38 100 étudiants de plus qu’en 2016 (toutes les filières étant concernées)
1 569 300 dans les universités
267 700 en STS
118 700 en IUT
88 700 dans les CPGE
Redonner confiance à la jeunesse
Ces ambitions dessinent l’objectif du Gouvernement de « reconstruire une vision de l’enseignement supérieur en France », mais aussi de « redonner à la jeunesse confiance en son enseignement supérieur ». Frédérique Vidal a aussi insisté sur le message des autorités à la jeunesse qui investit « pour son avenir (…), [pour lui permettre] de passer du sentiment d’échec dans ses études au sentiment de réussite ».
Un budget en hausse de 707 M€ pour l’ensemble du ministère
Pour 2018, le budget pour l’enseignement supérieur se monte à 13.4 Mds€
Celui de la recherche à 8.4 Mds€
Celui de la vie étudiante 2.7 Mds€
7.6 Mds€ issus du Grand Plan d’Investissement seront débloqués sur la durée du quinquennat
En outre, pour accompagner la hausse démographique, le Gouvernement dédie 175 M€ au fonctionnement des établissements
D’autres moyens seront ajoutés « en temps et en heure, à la hauteur » du Plan Etudiant
Réussir dans le supérieur
Si la mise en place de prérequis semble acquise, pour autant la ministre souligne qu’il faudra « informer les étudiants des prérequis nécessaires pour réussir dans les formations universitaires ». Elle évoque aussi « des mises à niveau pour les accompagner vers la réussite » lorsque nécessaire. Elle rappelle enfin que « leur réussite est au cœur des objectifs de la concertation » avec les acteurs du supérieur. Les propositions issues des 11 groupes de travail seront remises le 19 octobre, et si « le Gouvernement fera ses choix », la ministre l’assure, « la concertation se poursuivra ». Des choix qui seront dévoilés début novembre 2017.
Le MESRI a publié les taux de réussite en licence, « extrêmement stables depuis 5 ans » :
27 % en 3 ans
39 % en 4 ans
45 % en 5 ans
Sachant que seulement 6 % des bacheliers professionnels décrochent leur licence en 3 ou 4 ans contre 49 % des bacheliers généraux
Algorithmisation de l’avenir des lycéens
Très opportunément la présidente de la CNIL mettait justement en demeure ce matin même le MESRI de « cesser de prendre des décisions concernant des personnes sur le seul fondement d’un algorithme et de faire preuve de plus de transparence dans son utilisation ».
Vers un outil repensé et renommé
La ministre a annoncé la fin de la plateforme APB, et par là même la fin de la règle du tirage au sort pour l’affectation fixée par la loi. Le calendrier n’est pas encore précisé, puisqu’il « faudra modifier la loi ». Néanmoins, Frédérique Vidal a annoncé « un outil repensé et renommé » pour les affectations de la rentrée 2018. Les lycéens seront informés dès le retour des vacances de la Toussaint, mais « la procédure ne durera plus si longtemps car elle était anxiogène ». La nouvelle plateforme sera « adossée à un comité d’éthique qui inclura des scientifiques et pilotée par un service à compétence nationale ».
Recalés d’APB : « Comment peut-on laisser des jeunes sans formation à cause d’un algorithme ? »