LE MEDEF A TENU SON UNIVERSITÉ D’ÉTÉ 2015 SUR LE CAMPUS D’HEC, L’UNE DES PLUS PRESTIGIEUSES GRANDES ECOLES DE LA CCI PARIS ÎLE-DE-FRANCE PRÉSIDÉE PAR PIERRE-ANTOINE GAILLY (QUI TERMINE SON MANDAT DÉBUT 2016), SE SITUE AU COEUR DE L’ACTION ÉCONOMIQUE.
L’UNIVERSITÉ D’ÉTÉ DU MEDEF TOURNÉE VERS LA JEUNESSE
L’optimisme de Pierre Gattaz
« J’attends des jeunes diplômés qu’ils mettent leur énergie, leur créativité, leurs talents, leur excellence, leur expérience, leur volonté au service de notre pays. Le monde est en mutation constante et ce sont eux, les ambassadeurs de ce changement, les représentants de cette économie mondialisée, durable et numérique qui peuvent faire bouger les lignes. Ils sont l’avenir de notre pays et c’est pour cette raison que nous avons consacré notre dernière université d’été à cette « formidable jeunesse ». Nous mettons tout en oeuvre au Medef pour aider et soutenir cette nouvelle génération qui fait souffler un vent de renouveau et d’optimisme sur notre pays. » Satisfecit de Pierre-Antoine Gailly « Avec 9 médailles et 18 médaillons d’excellence, la France confirme sa 8è place mondiale sur 59 pays qui ont concouru lors de la dernière WorldSkills Competition de São Paulo (Brésil) en août dernier. Lors de l’université d’été du Medef, nous avons présenté l’ensemble de la délégation française avec ses médaillés d’or, d’argent et de bronze. J’en tire la conclusion que l’apprentissage français est excellent. La prochaine manifestation se déroulera à Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis) en octobre 2017, où nous devrons confirmer nos résultats et si possible les améliorer. Ces récompenses constituent une forme de reconnaissance pour la qualité de nos formations qui effacent les déceptions liées à la place occupée par les établissements français dans certains classements internationaux comme le classement de Shanghai. »
CRÉER DES ENTREPRISES : VOILÀ LA PRIORITÉ DES PRIORITÉS
Aide-toi, le MEDEF t’aidera
Le Medef accompagne les créateurs d’entreprise et les entrepreneurs de deux façons comme nous l’explique Pierre Gattaz : « Le Medef accompagne les créateurs d’entreprise et les entrepreneurs de deux façons. Nous agissons tout d’abord auprès des acteurs politiques et économiques afin qu’ils améliorent le terreau économique, social et réglementaire, qui est la garantie du développement et de la réussite de l’entreprise. Cela passe par beaucoup de pédagogie et de nombreuses propositions. Aujourd’hui, l’amélioration doit se faire sur trois fronts : il faut agir sur l’environnement fiscal, l’environnement social et sur la complexité réglementaire. La fiscalité doit être compétitive et maitrisée, la législation du travail doit être beaucoup moins rigide, beaucoup plus simple et sécurisée juridiquement. Enfin, la réglementation doit être simplifiée. Si toutes ces réformes sont faites, la France redeviendra un pays compétitif et attractif où il fait bon entreprendre. Nous menons également un travail au sein de nos différentes commissions sur les moyens d’optimiser le fonctionnement de l’entreprise, leur financement, les nouvelles tendances… Enfin, nous sommes aussi dans l’opérationnel en lien avec les acteurs de l’entrepreneuriat : un plan pour développer l’entrepreneuriat partout, notamment en banlieue, des « masterclass » organisées pour mettre en relation des jeunes entrepreneurs et des chefs d’entreprise reconnus, la montée en puissance du dispositif « Stratexio » chargé d’aider les entreprises dans leur démarche d’exportation. En attendant, le fait qu’un jeune Français sur deux souhaite créer son entreprise est un signe extrêmement encourageant, c’est la preuve du dynamisme, de l’audace et de la créativité de notre jeunesse. De sa liberté aussi. Créer son entreprise, c’est s’affirmer, prendre des risques loin des chemins balisés des carrières pré-programmées, c’est l’assurance d’une vie passionnante et réussie au service de la collectivité. »
Entreprendre et innover, les clés du futur
La CCI de Paris Ile-de-France s’implique dans ce double processus entrepreneuriat/innovation comme nous le présente Pierre-Antoine Gailly. « Nous l’encourageons dans chacune de nos 24 écoles, qu’il s’agisse des grandes écoles (HEC Paris, ESSEC Business School, ESCP Europe) ou des CFA, dans la mesure où tous les élèves bénéficient de cours de gestion, ce qui leur permettra un jour de créer leur entreprise s’ils le souhaitent. À côté des incubateurs propres à chaque grande école, nous avons créé, dans les locaux de Novancia, une structure « Incubaschool » destinée à toutes les autres écoles ne disposant pas d’incubateur. Nous travaillons actuellement avec la Caisse des Dépôts sur une solution de fonds d’amorçage dédiés à des primo-entreprenant. Certaines de nos écoles comme l’ESIEE, les Gobelins ou l’ITESCIA se placent au coeur des métiers numériques. L’école des Gobelins est passée de l’imprimerie à la 3D, puis aux effets spéciaux en moins de 10 ans, ce qui me paraît remarquable. Chaque fois que c’est possible, nous mixons dans nos écoles des métiers créatifs avec des métiers techniques, de manière à stimuler l’innovation. Plus spectaculaire, un troisième type d’innovation repose sur la stratégie pédagogique mise en oeuvre par des écoles comme l’ESSEC qui propose à ses élèves de choisir euxmêmes leurs cours et leur cursus sous la tutelle de professeurs. En matière de recherche, nous nous intéressons essentiellement à la recherche appliquée dans le cadre de partenariats conclus avec des entreprises comme le pratique par exemple l’ESIEE en matière de domotique. »
Et puis la France, c’est tellement bien !
Une expérience à l’étranger est toujours bénéfique, voire indispensable, sur le plan personnel et professionnel, surtout lorsque l’on veut monter son entreprise. Si dans tous les pays, il y a des enseignements à tirer, Pierre Gattaz estime. « Dans tous les pays, il y a des enseignements à tirer. Mais l’expatriation définitive n’est pas une solution, ne serait- ce que parce qu’il faut, d’une certaine façon, rendre ce que l’on a reçu. Un pays a besoin de ses forces vives. Ce n’est d’ailleurs pas le moindre de nos paradoxes : la France est l’un des pays qui forment le mieux ses élites mais les exportent encore mieux, faute de leur donner les moyens d’exercer pleinement les talents qu’elle a contribués à développer. Cette déperdition d’énergie et d’excellence est préjudiciable à la vie de notre pays. Heureusement, nous assistons à un léger infléchissement de la politique économique. L’entreprise n’est plus diabolisée comme elle l’a trop souvent été. Mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir et de pédagogie à faire auprès de nos élus pour qu’ils mettent un terme à leur créativité fiscale et législative concernant l’entreprise. L’entreprise ne doit plus être un enjeu politique. Cela étant, on constate un léger mouvement de retour des expatriés français car tout n’est pas négatif, la France bénéficie notamment du CIR (Crédit-impôt- recherche), un véritable avantage comparatif plébiscité par les investisseurs étrangers. »
DES ATOUTS, ENCORE DES ATOUTS
Tous les observateurs étrangers – investisseurs, acteurs économiques – le disent : nous avons tous les atouts pour réussir – l’outil industriel, le savoir-faire et notamment le dynamisme et la formation de la jeunesse de notre pays. Nous avons une vraie culture numérique, associée à une inventivité, une créativité reconnues mondialement, la fameuse « french touch » je le constate chaque année lors de mes visites au CES (Consumer Electronic Show) de Las Vegas. Non seulement les start-up françaises y sont bien représentées mais en plus elles gagnent de nombreux prix. En 2016, pas moins de 190 entreprises françaises, réunies sous la bannière « French tech », seront présentes à Las Vegas, soit la deuxième délégation après les Etats-Unis. C’est d’ailleurs cette formidable énergie créative qui a décidé John Chambers le PDG de Cisco, à investir en France et à doubler sa mise passant de 100 millions d’euros, son projet d’origine, à 200 millions. Si les réformes nécessaires sont entreprises, nous avons toutes les raisons d’être optimistes. Mais il n’y a pas de temps à perdre, les choses évoluent très rapidement et nous ne sommes pas seuls au monde. Pierre Gattaz
Patrick Simon