SNCF, la gestion des risques sur de nouveaux rails

Alain Guyard
Alain Guyard

Acteur majeur des transports de  personnes et  de marchandises en France et dans  le Monde,  le Groupe SNCF  évolue dans des  marchés de plus en plus concurrentiels  le contraignant à adapter sa stratégie globale, notamment  dans le domaine de la gestion des risques. Pour Alain Guyard (Sup de Co Reims 76), Directeur Délégué Risques et Assurances,  cette fonction encore un peu méconnue dans l’entreprise est pleine d’avenir.

 

Alain Guyard
Alain Guyard (Sup de Co Reims 76), directeur délégué Risques et Assurances à la SNCF

La gestion des risques et de la sécurité : un impératif ferroviaire de toujours ?
Le transport public est une activité par nature génératrice de sinistres. La SNCF évolue dans un environnement ferroviaire où les risques sont à la fois complexes et extrêmement divers, en particulier en matière de sécurité. L’implication régulière de victimes dans les accidents ferroviaires introduit souvent une forte dimension médiatique ainsi que des procédures juridiques complexes, notamment dans la détermination des responsabilités en présence d’acteurs multiples. Grâce à la bonne connaissance qu’elle a de sa sinistralité, la SNCF s’impose  comme une référence en matière de gestion des risques et des assurances pour l’ensemble du secteur ferroviaire.

 

Votre Direction est-elle un pôle stratégique du groupe ?
Comme la plupart des entreprises publiques, la SNCF a pendant longtemps été son propre assureur. Aujourd’hui le Groupe comprend de nombreuses filiales de droit privé (45 % du chiffre d’affaires) et la montée en puissance de la fonction gestion des risques et assurance s’avère donc incontournable. Le Groupe a ainsi nommé des risk-managers pour chacune de ses activités, dressé une cartographie de ses principaux risques et chargé ces derniers de les suivre. La SNCF a également récemment industrialisé sa gestion des sinistres, grâce au logiciel WebRisk, qui inclut également des modules prévention et gestion des polices d’assurance. La volonté d’insuffler une culture du risque au sein du Groupe est réelle, mais tous les acteurs de l’entreprise ne l’ont pas encore totalement assimilée. Cela nécessitera encore des rodages mais nous sommes sur la bonne voie.

 

«La gestion
du risque requiert
à la fois un profil de technicien,
de juriste  et de financier.»

En quoi l’ouverture à la concurrence impactera-t-elle votre Direction ?
La séparation des activités d’exploitation ferroviaire et de gestion de l’infrastructure entre la SNCF et Réseau Ferré de France (RFF) ainsi que l’arrivée de nouveaux opérateurs sur le territoire français pourraient être sources d’aggravation de la sinistralité. La multiplication des acteurs, l’apparition de nouveaux risques et la difficulté de communiquer efficacement entre les différentes entités nécessiteront en effet des ajustements dans nos modes de fonctionnement, en particulier en ce qui concerne la collecte d’informations (sinistres, enjeux financiers, informations techniques sur les projets, etc.). Une bonne gestion des risques et la décision de les assurer ou non requiert une remontée d’information rapide et fiable. Notre connaissance de la  sinistralité ferroviaire sera  là encore un atout pour l’avenir.

 

Le profil idéal pour vous rejoindre ?
Pour être un bon risk-manager, il est préférable d’avoir une certaine expérience.  S’il est assez difficile pour un débutant de maîtriser tous les aspects de cette discipline complexe, un jeune diplômé souhaitant s’investir dans  le risk-management peut  démarrer son parcours de différentes manières. Cette fonction très ouverte sur  l’entreprise requiert à la fois un profil  d’ingénieur pour analyser le risque technique, de juriste pour maîtriser les impacts en termes contractuels et de financier pour comprendre les aspects  économiques. Mais même  si elle reste encore un peu  « confidentielle » dans une entreprise telle que la SNCF, c’est une fonction pleine d’avenir et porteuse de belles perspectives.

 

Un métier de terrain
Gérer le risque requiert  polyvalence et pluridisciplinarité. Ce n’est pas un métier de spécialiste ancré dans la théorie mais bien un métier de terrain. Il demande de l’éclectisme, de la curiosité, de la polyvalence, un goût pour le travail en équipe  et un grand relationnel.  Un risk-manager doit savoir parler le langage des autres pour pouvoir comprendre concrètement leurs besoins et leurs attentes et savoir mettre en cohérence avec le business opérationnel les contraintes générées par la gestion des risques.

 

CW

 

Contact : alain.guyard@sncf.fr

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