Identifiés par les recruteurs comme des hauts potentiels, pourquoi les étudiants et diplômés de l’Ecole polytechnique et de Mines Paris sont-ils des ingénieurs « à part » ? Stagiaires, alternants ou juniors, quels sont leurs atouts pour s’adapter aussi rapidement et efficacement au monde de l’entreprise ? Décryptage.
Tout est d’abord bien sûr question d’approche pédagogique. « Nos élèves suivent une pédagogie basée sur la pratique, très participative, très active, en mode gestion de projet et en liens étroits avec le monde de l’entreprise au sens large. Dans cette dynamique de learning by doing, ils côtoient des enseignants chercheurs et des professionnels qui leur permettent d’être mis en situation réelle et ainsi d’identifier et d’analyser les besoins clients, mais aussi de prendre du recul et de porter un regard critique. Une formation qui leur fait développer une approche transversale et prendre de la hauteur » indique Béatrice Rocher Responsable emplois carrières de Mines Paris.
La pluridisciplinarité…
Ce qui les ouvre à un grand nombre d’opportunités professionnelles, toutes plus challengeantes les unes que les autres. « Les Polytechniciennes et Polytechniciens ont des carrières extrêmement variées. La pluralité de leurs parcours est un élément différentiant incontesté. Ils peuvent aussi bien rejoindre les entreprises, que la recherche ou encore les corps de l’Etat. 3 % créent même leur propre entreprise en sortie de cursus. Leur formation pluridisciplinaire les prépare à adresser des enjeux scientifiques, technologiques, industriels et sociétaux. C’est une force incroyable dans un contexte où les problématiques sont de plus en plus complexes et transverses. Les employeurs attendent de leurs futurs embauchés qu’ils sachent les appréhender. Ce qu’il faut avoir en tête également, c’est que l’enseignement est adossé à la recherche. L’École s’appuie sur un centre de recherche de pointe, comprenant plus de 22 laboratoires en cotutelle avec le CNRS, le CEA, l’INSERM par exemple » précise Pauline Jubin Directrice déléguée du cycle Ingénieur Polytechnicien.
… Mène à la polyvalence !
Une transversalité qui rime de facto avec polyvalence et adaptabilité, deux qualités must have pour les recruteurs aujourd’hui. « Leurs capacités d’adaptation, de rapidité d’apprentissage, d’analyse et d’abstraction sont en effet essentielles dans un monde changeant si rapidement. Une des forces des alumni de l’Ecole polytechnique réside dans leur facilité à se plonger dans un sujet qu’ils ne connaissent pas. Sans prétendre devenir des experts du sujet en question, ils peuvent répondre à des problèmes très variés en dehors de leur champ initial de connaissances » rappelle Pauline Jubin. Des qualités que les X peuvent experimenter dès leur arrivée à l’école. « Durant leur période de formation humaine et militaire, nos élèves sont plongés dans un univers différent de tout ce qu’ils ont pu côtoyer jusqu’alors et dans un contexte où l’équipe est clé. Dans la suite de leur cursus, le sport sera obligatoire, ce qui les incitera à dépasser leurs limites et surtout, leur montrera qu’ils en sont capables. » La polyvalence est d’ailleurs aussi une marque de fabrique de Mines Paris. « Nous formons des ingénieurs généralistes à l’aise dans la transversalité mais également dotés d’une réelle aptitude à creuser des sujets et à en devenir expert » ajoute Béatrice Rocher.
Des stagiaires hors pair
Une double casquette qui font des élèves de Polytechnique et des Mines des candidats particulièrement appréciés en entreprise, et ce dès leurs premiers stages. « Leur stage en entreprise (12 semaines minimum) et leur stage de recherche (16 semaines), sont des temps forts de la formation pour mettre en perspective et en application ce qu’ils ont appris, et être encore plus pertinents dans leurs premiers postes. N’oublions pas les projets en laboratoires ou en groupe, et l’investissement associatif conséquent pour beaucoup d’entre eux. Se préparer au monde du travail, c’est également se préparer à travailler dans des univers multiculturels : près d’un quart des élèves sont des élèves internationaux et tous les élèves, devront être passés par l’international afin d’être diplômé. L’apprentissage des langues tout au long du cursus est donc indispensable. Cette formation les incite à ne pas reculer devant un défi et à l’aborder par différents angles, tout en les faisant passer d’un travail individuel (concours) à un travail collectif » précise la Directrice déléguée du cycle Ingénieur Polytechnicien.
Accompagnement et réseau
Mais toutes ces qualités ont besoin d’être accompagnées pour assurer à ces hauts potentiels une employabilité au top. Un accompagnement qui passe notamment par une phase d’expérimentation. « Pour certains de nos élèves, le projet professionnel est encore flou. C’est pour cela que nous les incitons à opter pour une césure. Une période de16 mois durant laquelle ils peuvent expérimenter différents secteurs, fonctions et compétences, mieux appréhender certains domaines et disciplines et trouver l’environnement de travail et le type de structure (grand groupe, startup, ETI, international…) qui leurs conviennent » explique Béatrice Rocher. Ces expériences professionnalisantes leur permettent aussi de s’investir dans un travail absolument indispensable sur le long terme : la construction de leur réseau. « Ils peuvent en effet profiter de leur immersion en entreprises pour questionner leurs collaborateurs et managers sur leurs métiers, comprendre les valeurs et la stratégie de la structure et ainsi identifier, in situ, ce qui leur permettra de s’épanouir professionnellement ou ce qui peut encore leur manquer pour atteindre leurs objectifs. Un réseau qu’ils peuvent d’ailleurs commencer à nourrir dès leur arrivée à l’école grâce à leur mentor, (référent professionnel issu d’un pool d’alumni volontaires) qui les aide à se questionner, à se challenger et à prendre du recul » ajoute-t-elle.
Au contact permanent des professionnels
Au-delà de leur formation complète permettantl’acquisition d’une variété de compétences professionnelles mais aussi personnelles, d’autres événements rythment le cursus de ces hauts potentiels. Ainsi Polytechnique organise-t-elle des rencontres et conférencesavec des diverses personnalités du monde de l’entreprise, de la recherche, des ateliers ou des séances individuelles de coaching proposés par le Service des stages, de l’orientation, de l’insertion professionnelle et des relations entreprises. La Direction Entreprenariat et Innovation de l’École permet également de confronter les élèves aux défis du monde économique. Le X-Forum, rendez-vous des entreprises porté par les élèves, est aussi un temps fort dans leur cursus. Elèves de l’école ou d’autres établissements, ils viennent ainsi à la rencontre de leurs futurs employeurs à l’occasion de ce forum de l’École polytechnique. Près de 150 entreprises, partenaires universitaires internationaux et autres écoles d’application sont présentes. Sans oublier les relais auprès des entreprises, grâce à sa Fondation et son réseau d’anciens. « Leur capacité à apprendre et leur désir de relever des défis sont deux des facteurs leur permettant de maintenir leur employabilité au meilleur niveau au-delà de leurs premières années dans le monde professionnel » résume Pauline Jubin.
Les soft skills qui font la différence
Mais au-delà de ces éléments, c’est aussi grâce à leurs soft skills que les élèves de Polytechnique et de Mines Paris réussissent leur entrée dans le monde professionnel… puis leur ascension vers les sommets ! Parmi elles, Béatrice Rocher distingue « la bienveillance, l’empathie et l’intelligence émotionnelle, particulièrement développées chez nos élèves qui évoluent dans de petites promos, où l’écoute de l’autre est très forte. Ce sont des compétences essentielles pour devenir un manager à l’écoute de ses collaborateurs et qui sait fédérer. J’ajouterais la rigueur, la capacité à apprendre vite, le travail d’équipe et la polyvalence, nourris par leur formation. Des qualités qui, combinées avec leurs hard skills, permettent à nos élèves de développer une efficacité assez unique. » Si à raison de 550 X par promotion en moyenne, les soft skills appréciées chez les Polytechniciens peuvent évidemment varier d’un alumni à un autre, Pauline Jubin partage quelques points saillants appréciés par les employeurs des jeunes Polytechniciens. A savoir : la capacité d’analyse, la rapidité, l’adaptabilité, la réactivité, le goût du challenge, l’esprit critique, la logique, la rigueur et la structuration. « La technicité grandissante du monde requiert des profils de plus en plus capables d’en appréhender la complexité. Nos alumni, de par ces skills, sont pleinement capables de répondre à ce besoin. Ce profil complet et attractif (scientifiquement et humainement), nous le devons à tous les acteurs de la formation, à sa qualité et aux qualités intrinsèques de nos élèves. Des élèves brillants qui pour certains, en plus d’être brillants en sciences, le sont aussi dans les arts ou un tout autre domaine » conclut-elle.
L’œil du cabinet de recrutement
« Les diplômés des écoles d’ingénieurs du Groupe A sont clairement des candidats à part pour les recruteurs. D’abord parce qu’ils savent que la sélection à l’entrée de ces écoles est très exigeante et qu’ils font donc face à une population plus brillante que les autres. Il y a une vraie dichotomie de capacité d’analyse et d’agilité intellectuelle entre eux et les diplômés des autres écoles. Mais ça ne fait pas tout ! Ce qui fait aussi la différence, c’est leur savoir être et leur culture générale, au sens d’ouverture sur le monde. Autre point apprécié par les recruteurs : l’humilité. Une qualité qui fait vraiment la différence lorsqu’ils sont en position de management ou de leadership » – Julien Weyrich directeur senior chez Page Personnel.