Florence Darmon, présidente de la Commission Diversité de la Conférence des Grandes Ecoles, et directrice de l’ESTP
Florence Darmon, présidente de la Commission Diversité de la Conférence des Grandes Ecoles, et directrice de l’ESTP

Un label et une charte handicap en préparation pour 2013 à la CGE

Florence Darmon, présidente de la Commission Diversité de la Conférence des Grandes Ecoles et directrice de l’ESTP prépare de nombreuses actions afin d’accélérer la dynamique handicap engagée en 2008 dans les grandes écoles. Si le nombre d’élèves handicapés progresse peu – ils seraient environ 1 000 – les écoles sont actives en matière de sensibilisation, de communication et dans leurs partenariats entreprises sur le handicap.

Florence Darmon, présidente de la Commission Diversité de la Conférence des Grandes Ecoles, et directrice de l’ESTP
Florence Darmon, présidente de la Commission Diversité de la Conférence des Grandes Ecoles, et directrice de l’ESTP

Quel est votre premier enjeu à la CGE en matière de handicap ?
Sensibiliser, pour faire adhérer de plus en plus d’écoles à cette démarche. Nous avons longuement évoqué le sujet lors du Congrès de Lyon cet été. Nous sommes tous convaincus qu’il faut donner sa chance à tous. On sent un mouvement avec des actions d’ampleur encore hétérogènes selon les écoles. Lorsqu’une école agit, il s’agit d’abord d’une question de moyens, d’avoir une personne dédiée à ce sujet. Le défi des ressources financières est aussi au coeur de l’obligation de mise en accessibilité de nos établissements pour 2015. Un peu comme chez les entreprises il y a deux types d’écoles : celles qui ne savent pas par quel bout prendre la question, et celles qui travaillent de manière collégiale pour aller plus vite ensemble.

 

Quelles actions prépare le groupe de travail Handicap de la CGE pour 2013 ?
La CGE a signé une Charte Handicap avec trois ministères en 2008. Nous préparons maintenant une Charte d’incitation de la CGE que signera chacune des écoles. Elles s’engageront à déployer des actions d’information, un accompagnement, des conférences, de la sensibilisation … Nous préparons un Label CGE d’école handi-accueillante. Nous travaillons sur le référentiel qui sera utile pour avoir des standards de comparaison. J’ai aussi pour projet de réaliser un recensement de nos étudiants handicapés. Nous lancerons une plateforme dédiée aux référents handicap pour partager des fiches concrètes, précises sur les différents types de handicap, les solutions, les actions. Bref, partager les bonnes pratiques et alimenter une base de données.

 

Faut-il que les écoles innovent en matière de handicap ?
Elles doivent d’abord trouver des outils pour communiquer sur ce sujet nouveau. Trouver les mots pour sensibiliser, faire tomber les tabous, les peurs et la méconnaissance du handicap. Celles qui mènent des actions découvrent aussi que le thème est source d’émulation, de progrès, d’écoute et un levier pour beaucoup de sujets d’ouverture. Les élèves handicapés sont très peu nombreux dans nos écoles. Nous travaillons donc au cas par cas, nous innovons de facto en personnalisant notre réponse. Les attentes des entreprises pour recruter des diplômés de grandes écoles handicapés sont à l’inverse très grandes. La vraie innovation c’est de savoir créer la confiance, pour rassurer et attirer des élèves en situation de handicap.

 

Le mot de Nicolas Orio, directeur des relations entreprises et référent handicap de l’ESTP
La preuve par l’exemple, un partenariat avec Bouygues Immobilier
« Bouygues Immobilier partage avec l’ESTP une volonté de faire savoir qu’elle est ouverte aux personnes handicapées, de les accueillir plus nombreuses. Nous avons monté un partenariat complet à destination des étudiants handicapés. Il comprend des bourses finançant 90 % des frais de scolarité pour un an (4 élèves en situation de handicap en bénéficient cette année), et une intégration en stage. L’objectif est de faire savoir qu’ils peuvent faire des études de haut niveau, sont recherchés par les entreprises et seront recrutés. Ce partenariat donne confiance, montre que c’est possible ! »

 

Les chiffres
• 140 référents handicap sur 220 écoles
• Les élèves handicapés seraient entre 1 000 et 2 000
• Le ministère recense seulement 55 élèves en CPGE en 2011-2012 (49 en 2010-2011)

 

A. D-F