Christian Grapin, Directeur de TREMPLIN - Études, Handicap, Entreprises
Christian Grapin, Directeur de TREMPLIN - Études, Handicap, Entreprises

TREMPLIN Études, Handicap, Entreprises : pour intégrer le handicap il faut aider les talents à se révéler

Il n’y a pas de marque employeur qui ne parle pas de diversité et de handicap. Mais comment faire pour que ces engagements des entreprises impactent concrètement l’insertion dans l’emploi des jeunes handicapés ? Eléments de réponse avec Christian Grapin, Directeur de TREMPLIN – Études, Handicap, Entreprises.

Christian Grapin, Directeur de TREMPLIN - Études, Handicap, Entreprises
Christian Grapin, Directeur de TREMPLIN - Études, Handicap, Entreprises

Diversité et handicap sont aujourd’hui indissociables de la marque employeur ?
Les entreprises qui lancent une dynamique de communication au travers d’une marque employeur ne peuvent plus faire l’impasse sur ces deux éléments. Mais ce n’est pas parce qu’elles ont des ambitions en la matière qu’elles recrutent plus de collaborateurs handicapés. handicapés entre le Secondaire et l’Enseignement Supérieur les confronte en effet au faible nombre de candidats ayant les qualifications suffisantes pour répondre à leurs exigences. Elles cherchent à intégrer des talents mais ne s’ouvrent souvent qu’à ceux qui se sont déjà révélés, sans forcément permettre à ceux qui, du fait de leur handicap, pensent ne pas être en mesure de révéler les leurs.

 

 » Une marque employeur digne de
ce nom est celle qui ne se contente pas de
faire venir les talents mais qui a l’ambition de les faire advenir. « 

Cette omniprésence du discours serait contre-productive ?
Plus l’entreprise met en avant la diversité dans sa marque employeur, plus elle est contrainte de l’assumer, ce qui est une bonne chose. Mais parfois ce discours volontariste peut amplifier les espérances des candidats handicapés en leur donnant l’impression d’avoir plus de chances d’être recrutés alors que les postes proposés demandent souvent un niveau de qualification qu’un parcours ou un accident de vie ne leur a pas permis d’atteindre. On parle de diversité des talents mais les entreprises recherchent avant tout des qualifications. Or, être handicapé ce n’est ni un talent ni un critère de qualification.

 

Alors comment les entreprises peuvent-elles concrètement accompagner ces jeunes ?
Recruter un jeune handicapé Bac +5 ne leur pose aucun problème, au contraire : non seulement il correspond aux compétences recherchées, mais « en plus » il relève de la diversité. Mais force est de constater qu’on est là dans l’exception. Intégrer des jeunes handicapés sous-entend de leur ouvrir les portes avant leur entrée sur le marché du travail. Aidons les à sortir de l’autocensure (dans laquelle ils sont avec leurs proches encore trop souvent ancrés) en leur faisant découvrir l’entreprise pour se projeter dans des études supérieures et dans un avenir professionnel ambitieux.

 

Votre message aux entreprises ?
Enracinées dans un phénomène de masse, elles sont prêtes à s’intéresser à l’individu du moment qu’il entre rapidement dans les bonnes cases. Or, l’intégration du handicap dans l’emploi est encore l’emblème de l’exception et de la construction sur le long terme. On ne peut comparer dans l’enseignement supérieur les 13400 étudiants handicapés à l’ensemble des 2,5 millions d’étudiants. Pour accompagner le développement des qualifications et des talents des jeunes handicapés, les entreprises doivent s’inscrire dans une double dynamique inclusive : d’une part permettre aux jeunes en situation de handicap d’inclure les réalités du monde du travail au plus tôt dans leur parcours d’études (via un stage, une alternance, une découverte des métiers, une rencontre avec des professionnels..) et d’autre part d’inclure dans leur gestion des RH et des talents les réalités liées aux jeunes handicapés. Car une marque employeur digne de ce nom est celle qui ne se contente pas de faire venir les talents mais qui a l’ambition de les faire advenir. Nombre d’entreprises ont des Talent Managers pour aider leurs collaborateurs à monter en compétences : pourquoi ne développeraient-elles pas aussi des « Outside Talent Managers » ? Le défi est lancé et je suis prêt à le relever !

 

Participer au CDMGEU, un signe fort de l’engagement d’une marque employeur pour le handicap ?
Une entreprise qui s’engage pour le handicap doit l’intégrer à tous ses évènements. Elles sont nombreuses à participer au CDMGEU pour rencontrer et recruter de futurs candidats, il est donc naturel qu’elles y rencontrent et recrutent aussi des candidats handicapés. C’est aujourd’hui la 6e Edition et le mouvement est impulsé même s’il y a encore beaucoup à faire.

 

CW.

 

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