Depuis la crise sanitaire, le travail à distance s’est imposé comme un critère de choix pour de nombreux salariés. Atout majeur de la marque employeur, il séduit particulièrement la Gen Z, avide d’équilibre entre vie pro et vie perso. Mais derrière la promesse d’une liberté totale, travailler en full remote comporte aussi son lot de défis. Caroline Diard, enseignante-chercheuse en Management des Ressources Humaines à TBS Education, nous éclaire sur les pièges et bonnes pratiques sur le 100 % télétravail.
Aujourd’hui, difficile de trouver une offre d’emploi sans la mention hybride ou full remote. « Le télétravail est devenu un élément clé de la marque employeur. Les entreprises qui le mettent en avant savent que c’est un critère de choix pour les candidats » observe Caroline Diard. Et ce n’est pas qu’une question de confort : pour certains, c’est une forme de rétribution. « Des salariés acceptent une rémunération plus basse en échange d’un mode de travail flexible, au même titre que des tickets-resto ou une prime » ajoute l’experte.
💪 Travailler en full remote : un équilibre à double tranchant
Le télétravail séduit pour de bonnes raisons. « Il offre une vraie autonomie, libère du temps en supprimant les trajets et permet d’adapter son rythme à ses contraintes personnelles » souligne la chercheuse. Mais cette souplesse a un revers : l’hyperconnexion. « On ne travaille pas forcément mieux, mais on travaille plus longtemps en étant toujours en alerte » prévient l’experte de TBS Education. Sans frontière physique entre vie pro et vie perso, la journée s’étire et le risque de burn-out guette.
💻Seul devant son écran : l’isolement, l’ennemi invisible du full remote
Autre effet collatéral du télétravail intégral : la distance avec le collectif. « Se priver du contact direct avec ses collègues peut peser sur le moral et la motivation » note Caroline Diard. Certaines entreprises l’ont bien compris et proposent du full remote ponctuel comme avantage exceptionnel, évitant ainsi la frustration des équipes en présentiel. D’autres organisent des temps forts en présentiel pour maintenir un lien social. Car derrière l’écran, la collaboration peut devenir un défi : « quand les seules interactions se résument à des visios, on perd une part essentielle du travail en équipe. »
🚀 Le management à distance : entre contrôle et confiance
L’un des pièges majeurs du télétravail reste le management. « Un excès de contrôle peut être perçu comme du harcèlement » avertit la spécialiste. L’inverse est aussi vrai : « certains profitent du télétravail pour lever le pied ou gérer d’autres activités en parallèle. » Trouver le bon dosage entre autonomie et suivi est donc essentiel. D’autant que les rythmes de travail varient. « Certains préfèrent bosser tôt le matin, d’autres en soirée. Il faut que les managers acceptent cette flexibilité sans perdre de vue les objectifs. »
👌 Pour travailler en full remote, il faut bien s’organiser pour ne pas voir sa vie pro déborder
Pour que le télétravail fonctionne sur le long terme, il faut donc poser un cadre strict. « On ne travaille pas de la même façon dans une chambre de bonne à Paris et dans un manoir en Normandie » illustre Caroline Diard. L’environnement joue en effet un rôle clé. « Idéalement, il faut cloisonner les espaces et respecter des horaires fixes. Se connecter à 9h, se déconnecter à 18h, s’aménager un espace de travail différent de son espace de vie en étant bien installé et, si besoin, opter pour un espace de coworking. » Sans ces garde-fous, le risque est grand de laisser le travail grignoter chaque recoin du quotidien.
Conclusion, travailler à distance peut être une chance, à condition d’en maîtriser les codes. Déconnexion, organisation et maintien du lien social sont les piliers d’un télétravail réussi. Mais attention, « on ne part pas s’installer à l’étranger sans en parler à son employeur » rappelle Caroline Diard. Car travailler en full remote, c’est plus de flexibilité… mais des règles à respecter ! À chacun de voir si le jeu en vaut la chandelle.
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