Le sport extrême secoue les grandes écoles !

Saut à l’élastique, parachutisme, wing suit, kite surf… sur terre, sur mer ou dans les airs, les sports extrêmes ont de plus en plus la cote auprès des étudiants en quête de dépassement de soi. Ils nous racontent leur passion pour ces pratiques hors-normes qui les font vibrer. Attention, sensations fortes en vue !  – Par Clarisse Watine

 

 

Le sport extrême, quèsaco ?

« Le sport extrême c’est no limit ! Il procure une adrénaline très forte qu’on ne trouve pas dans d’autres sports. Une chose est sûre, ça prend aux tripes et on devient vite accro. » Pour Cyril Brandt, étudiant en 2e année du BBA de l’EDHEC Business School et Président de X’Treme, le constat est clair : le sport extrême est synonyme de frissons. Adepte du kite surf, du wake board et du VTT de descente, son leitmotiv c’est la sensation forte mais… sans risquer sa vie ! Un avis que partage Kiran Hayworth, le président du Ski Club de l’EDHEC, en 2e année. « On ne recherche pas la performance mais la sensation. Alors qu’un haltérophile professionnel ne s’amuse pas à porter des poids légers, un rider continuera toujours à faire des sauts simples car pour lui c’est le plaisir avant tout, même en compétition. On est souvent plus heureux de perdre une compet’ sur un saut qu’on n’a jamais fait que de gagner sur nos acquis. »

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Extrême, vous avez dit extrême ?

Mais alors qu’est-ce qui rend un sport « extrême » ? « C’est avant tout une façon de penser le sport différemment », insiste Cyril. « C’est surtout une question de pratique, de dépassement de soi. Le surf, la planche à voile, le raid… peuvent tout à fait entrer dans cette catégorie. Bien sûr, certains sports sont extrêmes par nature. C’est le cas du wing suit par exemple. Quand on voit des sportifs se jeter d’une falaise dans une combinaison sensée vous faire planer, le danger se perçoit au premier regard », ajoute Nicolas Alber, Président d’EDHEC North Race et en 2e année à l’EDHEC. « Qui dit extrême, dit interdiction du droit à l’erreur », insiste quant à lui Pierre Girod, alpiniste en 2e année à l’INSA Lyon.

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Une histoire de passion…

Une pratique intense qui rime forcément avec passion. Et ce n’est pas Nicolas qui dira le contraire. Lorsqu’il a découvert le kite surf, le coup de foudre a été immédiat. « Sauter, planer, glisser, je n’avais jamais eu une telle sensation de liberté. Le plus de ce sport c’est la continuité entre l’air et l’eau qui donne vraiment l’impression de s’envoler. Si mon meilleur saut doit culminer à 5m, les pros peuvent monter jusqu’à 25m de haut en faisant des figures incroyables ! » Un sport d’autant plus extrême que Nicolas le pratique sur la Côte d’Opale où l’eau dépasse rarement les 15 °C. Autre adepte de la glisse, Cyril fan de wake board, un sport de glisse aquatique sur une planche tractée par un bateau ou un câble. Mais son rêve le plus fou serait de tenter le wing suit. « Je suis à la recherche de sensations toujours plus fortes. C’est aussi la peur et le risque qui me donnent la sensation », affirme-t-il. De même, Pierre n’a plus quitté les falaises depuis qu’il les a découvertes lors d’une sortie avec son club d’escalade. « J’évolue sur des voies d’escalade de plusieurs centaines de mètres où je reste parfois accroché 1/2 journée. J’adore cette sensation de vivre l’instant présent dans une totale liberté d’esprit. Quand je suis sur la paroi, je ne pense plus à rien d’autre qu’à m’éclater dans ce cadre magique. »

© Nicolas Peltier
© Nicolas Peltier

… Et de transmission

Une passion que ces sportifs de l’extrême ont vocation à partager. Et pour cela, rien de mieux que leur campus ! Ainsi, depuis 6 ans, les riders d’EDHEC North font découvrir le monde de la glisse aux néophytes. De même, X’Treme propose aux élèves de l’école de s’initier aux sensations fortes via des stages de wake board, de kite surf ou encore des surf trips. Une démarche qu’elle entend bien étendre à d’autres publics. Partenaire d’Hanvol, l’association emmène ainsi régulièrement des personnes en situation de handicap sur le terrain du sport extrême, en leur proposant par exemple de s’initier à la chute libre en soufflerie.

 

Les maitre-mots des sportifs de l’extrême
• Ne pas avoir peur de se lancer
• Sens des responsabilités
• Oser
• La prise de risque omniprésente
• Sur le fil
• Rigueur
• Dynamisme
• Risque maîtrisé

 

Un état d’esprit unique

Une démarche de partage et de transmission intrinsèquement liée à l’état d’esprit si particulier qui entoure le monde du sport extrême. « Les rapports y sont toujours simples et directs, même avec des gens très haut placés. Quelle que soit notre discipline, nous sommes tous animés par la passion et ça crée de fait une certaine familiarité. Nous organisons régulièrement des stages et des événements sur de grands domaines skiables dont je tutoie tous les propriétaires » indique Kiran. Un état d’esprit également lié à l’incroyable sentiment de liberté que procure la pratique d’un sport extrême. « Quand je suis sur une paroi, je m’échappe de toutes mes préoccupations, je prends un grand bol d’air et je ne pense qu’à mon ascension. C’est un sentiment que je ne trouve nulle par ailleurs », ajoute Pierre.

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Des expériences pro et perso incroyables

Un sentiment de liberté qui ne fait pas pour autant oublier à ces sportifs de l’extrême leurs responsabilités. De nombreuses associations étudiantes organisent d’ailleurs des événements dignes de professionnels. C’est notamment le cas d’EDHEC North Race, à l’initiative du Wake in Lille, une grande compétition de wake board en plein centre de Lille. Au programme : 2 piscines de 50 m équipées de modules générateurs de vagues, un budget de 30 000 € et 5 000 personnes attendues. De même, le Ski Club de l’EDHEC est à l’origine du Xtreme Ways Challenge, une exhibition de free style professionnel. Pour la 8e Edition, l’association a donné rendez-vous aux Deux-Alpes aux meilleurs riders et aux plus grands sponsors du milieu. « Une opportunité unique de nourrir notre réseau professionnel tout en pratiquant notre passion. Nos interlocuteurs nous considèrent comme une petite entreprise à part entière et ils ont raison. On gère quand même chaque année un budget de 100 000 € / an ! », précise Kiran.

 

Un plus pour demain
Si le sport extrême c’est le kiff de l’instant présent, c’est aussi pour ses adeptes une préparation sans égal à leur vie professionnelle. « Ce sont des sports hyper exigeants. Le surf en est le meilleur exemple : on accepte de ramer 3 heures durant pour prendre la bonne vague pendant moins d’1 minute. Cela demande endurance, persévérance, force physique et mentale et surtout apprentissage continu. Alors qu’il est le plus grand des champions de la discipline, Kelly Slater a encore une grande marge de progression devant lui. Quel recruteur n’a pas envie de ça ? », insiste Nicolas. Une carte maitresse que Cyril n’hésite d’ailleurs pas à mettre en valeur sur son CV. « En entretien, ça me permet d’évoquer la confiance en soi, le dépassement de mes limites, des qualités très appréciées des recruteurs et qui ont d’ailleurs déjà fait pencher la balance en ma faveur lors de ma dernière recherche de stage. » A l’image de Pierre, certains souhaitent même conjuguer passion et carrière. « Mon rêve, mettre ma formation au service d’un grand équipementier en escalade ou en alpinisme. »