L’économie sociale et solidaire se professionnalise, créant de nouvelles opportunités pour les diplômés des grandes écoles. Ces gestionnaires de haut niveau trouvent progressivement leur place dans des organisations aussi variées que des associations, coopératives, mutuelles et fondations. Pionnier du social business, l’ESSEC a créé dès 2002 une chaire dédiée. Thierry Sibieude son co-fondateur nous en dit plus.
Des gestionnaires pour l’économie sociale et solidaire
« Les entreprises sociales répondent à des besoins non couverts par les politiques publiques ou le marché, explique Thierry Sibieude, Directeur de l’Institut de l’innovation et de l’entrepreneuriat social de l’ESSEC. Elles se positionnent en tant que sources d’innovations et forces d’un changement systémique. L’intégration par l’activité économique répond par exemple à la problématique de la grande exclusion et formule des solutions pour sortir de la précarité que ne peut offrir le secteur privé. Il en va de même pour la prise en charge médico-sociale de personnes qui n’ont pas leur place ni à l’hôpital ni en milieu ordinaire (écoles, entreprises). »
Des métiers et un secteur à part entière
La variété et le nombre des structures est un point d’attraction pour les jeunes. En outre, les besoins en nouvelles compétences sont là. « Si ces organisations étaient hier animées par des travailleurs sociaux, confirme T. Sibieude, elles font face à des problèmes de plus en plus complexes et nombreux, et font appel à de nouvelles compétences : gestion de projet, management, marketing, finance, comptabilité, qui s’apprennent en écoles de commerce. » Les formations spécialisées en social business enseignent les outils traditionnels de la gestion adaptés aux enjeux du secteur. Dès 2002, l’ESSEC a créé une Chaire Entrepreneuriat social, devenue l’Institut de l’innovation et de l’entrepreneuriat social. « Notre objectif est de donner les moyens aux jeunes de mettre en cohérence leurs convictions personnelles avec la dimension professionnelle. La sélection à l’entrée de la formation est réelle, car nous ne donnons pas des cours « de bonne conscience », mais bien une formation professionnelle. » Les diplômés de la Chaire travaillent pour un tiers dans des secteurs économiques traditionnels notamment dans les RH, et pour deux tiers dans la fonction RSE en lien avec le secteur social.
Le point de vue de Anne-Hélène Bourdais
« J’ai intégré l’ESSEC en 2001 avec l’idée de faire du management dans l’humanitaire. En suivant la Chaire, j’ai découvert un secteur d’activité très varié, et pu développer une vision approfondie et stratégique de ses enjeux. J’ai suivi ma formation en apprentissage et intégré l’association, La Clé pour l’autisme, qui m’avait formée. En 2002, on était aux prémices de l’entrée de gestionnaires dans le médico-social. J’ai trouvé ma place en apportant mes compétences en gestion de projets, développement et management. Si un responsable d’association ou d’établissement travaille sur les aspects de planning, d’organisation, de budget, juridiques et de management, il est appelé à rencontrer les personnes prises en charge. C’est cet aspect humain qui, parce qu’il apporte une dimension unique au métier de gestionnaire, m’intéresse le plus. Le social business est un milieu très particulier qui demande des compétences professionnelles et une sensibilité aux questions sociales et humaines. »
Économie sociale et solidaire
215 000 établissements employeurs, dont 85 % d’associations 2,3 millions de salariés, soit près de 10 % de l’emploi salarié en France, et 17 % de cadres 6 salariés sur 10 travaillent dans l’action sociale L’ESS crée près de 8 % de la richesse nationale Source : Conseil National des Chambres Régionales de l’Économie Sociale (panorama de l’ESS)
A. D-F
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