Etudiant en 5è année à l’ENSM (Ecole Nationale Supérieure Maritime) au Havre, Simon Bernard fourmille d’idées et multiplie les projets pour les réaliser. Rencontre avec un jeune aventurier qui n’a peur de rien ! Par Céline Deval
La passion comme moteur
Simon Bernard n’a que 25 ans mais il a déjà un parcours impressionnant. Elève en cinquième année à l’Ecole Nationale Supérieure Maritime, où il suit un double cursus d’officier de marine marchande et d’ingénieur, le jeune homme enchaine les challenges, par passion et pour ouvrir ses horizons ! Le jeune homme se rêve en créateur d’expédition, « pour traverser les océans à bord d’un petit bateau » comme le fait Jean-Louis Étienne, explorateur français et modèle du jeune homme. En attendant, en véritable explorateur, il multiplie les aventures et les engagements humanitaires ou écologiques.
Inventeur et aventurier
En 2014, Simon participe au challenge international Hydrocontest. « Pour ce concours où les étudiants sont invités à concevoir, fabriquer et piloter le bateau le plus rentable en termes d’énergie, je conçois un navire de charge semi-submersible (entre un sous-marin et un bateau classique). » Défi relevé, il remporte le prix de l’innovation technologique.
L’année suivante, Simon se lance dans le défi « Nomades des mers » et met au point un désalinisateur à petit prix et rapide à mettre en place, pour faciliter l’accès à l’eau potable. Et le voilà, embarqué pour deux semaines sur le bateau de l’expédition pour présenter son produit du Maroc à Dakar !
Un défenseur de l’environnement
Au-delà des océans et de l’humanitaire, le jeune homme s’engage aussi pour la cause écologique. Il participe au projet Green Tech Ecoles, lancé par Ségolène Royal en février 2016. Objectif ? Sélectionner les innovateurs parmi les élèves des écoles du ministère de l’Environnement, de l’énergie et de la mer pour qu’ils intègrent l’incubateur « Green-Tech » du ministère. Simon imagine alors « Scan EAT », un détecteur portatif et individuel pour mesurer la présence de pesticides dans les aliments ainsi que les différents polluants contenus dans l’eau ou dans l’air. Remportant le concours, il gagne la possibilité de développer son innovation, grâce à un accompagnement financier, un laboratoire mis à sa disposition, un coaching de start-up , etc. « Je vais m’éloigner de la mer quelques mois, pour encore apprendre plein de choses ! »
Des projets toujours formateurs
Mais il ne restera pas longtemps loin du rivage, car Simon a encore beaucoup de rêves en tête. Das les prochaines années, il veut agir contre la pollution des mers. « Avec un ami, nous aimerions monter une expédition maritime, en récupérant un bateau pour y installer une machine qui transformerait le plastique en carburant ». Une façon originale de valoriser les plastiques partout dans le monde et donner du sens au ramassage des plastiques. « Un pari un peu fou aussi, mais si j’ai appris quelque chose au travers de toutes mes expériences, c’est qu’il faut oser explorer loin des sentiers battus ! Chaque projet nous fait grandir. » Pour tous ces engagements, Simon a d’ailleurs reçu cet automne, le prix Avenir de l’Institut Français de la Mer (IFM), une distinction prestigieuse qui récompense les jeunes ambassadeurs des grandes valeurs de la mer.
L’art des conférences
« Tous ces projets m’ont permis d’animer plusieurs conférences : un exercice inédit pour un jeune diplômé, déstabilisant au départ mais réellement formateur au final ! Lorsqu’on visionne les conférences Ted X, par exemple, le discours paraît tellement fluide et vivant qu’il semble improvisé alors qu’en fait, le texte est travaillé à la virgule prêt, répété mille fois pour l’apprendre par cœur. Au-delà du plaisir que j’ai pris à partager mes expériences, ces prestations m’ont aussi appris à être efficace ! Pour être compris de tous, il faut aller au plus simple possible et rester concis. »