Salle de sieste au bureau : j’y vais… et sans avoir honte ! ©AdobeStock

Salle de sieste au bureau : j’y vais… et sans avoir honte !

Faire la sieste au boulot et être payé ? Si, si, c’est possible. Et c’est même encouragé par un nombre croissant d’entreprises, conscientes des bienfaits de ce repos ponctuel sur la productivité et la créativité des salariés. Mais comment rejoindre la salle de sieste au bureau sans craindre le regard des autres ? On vous explique.

Le coup de mou d’après déjeuner ou du milieu de matinée, ça vous parle ? Vous n’êtes pas les seuls. D’après une étude du cabinet Occurrence, près d’un actif sur dix a déjà fait une sieste au bureau, soit sur son poste de travail, soit en salle de pause, soit… aux toilettes ! Quand certains luttent pour ne pas s’endormir, d’autres ont la chance de disposer d’une salle de sieste, installée au sein de l’entreprise.

Serial siesteurs ou fatigue passagère

Courante en Asie, plus récente aux Etats-Unis, la mise en place de salles de sieste en entreprise est arrivée il y a seulement une dizaine d’années en France. En partie pour en faire un facteur d’attractivité pour la jeune génération, mais aussi dans une démarche globale d’amélioration de la qualité de vie au travail. Dans ses locaux du Plessis-Robinson, au Sud-Ouest de Paris, Renault a ainsi été un des premiers à mettre en place en 2014 un calm space accessible à tous les salariés de 9h à 20h. Orange, Saint-Gobain, Sanofi, Schneider Electric, Pernod Ricard ont tous également sauté le pas… Zen room, quiet room, calm space… autant de noms détournés pour désigner ces salles de siestes, qui ont longtemps constitué un sujet tabou et qui sont encore loin d’être entrées dans les normes.

Les 2 chiffres qui font réfléchir
20 minutes de sieste améliorent les performances de 34 % et la vigilance globale de 54 %, selon une étude menée sur les pilotes de la NASA.
63 milliards de dollars par an : la perte liée à la fatigue des salariés aux États-Unis, d’après une étude réalisée par la prestigieuse université de Harvard.

Compter les moutons au bureau, c’est tabou ?

Lors de réaménagement de bureaux, la question d’installer ou pas une salle de sieste est quasi systématiquement mise sur la table et discutée entre DRH, responsable QVT et managers, mais pas toujours adoptée. Qu’elles soient équipées de véritables lits ou plus généralement de fauteuils moelleux ou de grands coussins, elles ont toutes en commun une ambiance cocooning, des lumières tamisées et une atmosphère propice à la détente. Pour peu qu’ils soient situés loin de la machine à café, du babyfoot ou de l’ascenseur, ces espaces constituent des bulles bienvenues pour couper et recharger ses batteries dans des journées au rythme souvent effréné. A condition d’être utilisés sans honte… Et à ce sujet, l’attitude de votre entourage professionnel joue pour beaucoup. Il peut parfois suffire d’une remarque ironique à un collaborateur de retour de sieste pour que l’ensemble de l’équipe ne s’autorise plus à y aller…

La France à la traîne

Pas encore bien installée dans la culture d’entreprise européenne, la sieste au travail est pourtant bien ancrée dans des pays qui n’ont pas la réputation de délaisser la valeur travail. En Chine par exemple, la sieste au travail est un droit constitutionnel depuis 1948. Au Japon, il n’est pas rare que la sieste au travail soit obligatoire pour les salariés. Et aux États-Unis, les bénéfices de la Power nap sont largement reconnus.

Salle de sieste au bureau : des bienfaits indéniables

Un message clair de la direction et une sensibilisation des managers est donc encore parfois nécessaire, tout comme une relation de confiance basée sur la responsabilité de chacun. D’autant qu’un rapport publié par le think tank Terra Nova préconise de généraliser la pratique de micro-siestes de 15 à 20 minutes au travail. Baisse du stress et de la fatigue, amélioration de la vigilance, réduction des accidents au travail, meilleure performance et créativité… les bienfaits sont nombreux et accessibles à tous. Et les règles d’usage peu contraignantes : enlever ses chaussures, ne pas manger, éteindre son téléphone, fixer une durée raisonnable et bien sûr… ne pas travailler. Côté juridique, il n’existe en France aucun texte législatif ou réglementaire régissant la pratique de la sieste au travail. Par conséquent, cette pratique doit être mise en place avec l’aval de l’employeur et faire l’objet, pour éviter les tensions et les abus, d’une charte avec des règles claires. Si c’est le cas, que vous soyez un serial siesteur ou temporairement fatigué, n’hésitez pas à vous emparer de cette possibilité offerte par votre entreprise ! Et ce, même en télétravail : siestez, c’est bon pour la santé !

Les trois règles d’or d’une sieste réussi
⏰ Mettez un réveil pour une durée de 20 minutes maxi, pour ne pas sombrer dans le sommeil profond
⚠️ Prévenez vos collègues pour ne pas qu’ils vous cherchent partout  
💼 Evitez de planifier votre sieste au moment d’une réunion avec votre boss

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