HEC Paris, ESSEC BS, ESCP : les Parisiennes sont connues et reconnues comme des sésames sans pareil pour atteindre les sommets des plus grandes entreprises. Et c’est justement fort de cette posture qu’elles forment aujourd’hui les leaders de demain à répondre aux plus grands défis de l’époque. Climat, technologie, société, économie : elles veulent promouvoir les acteurs d’un leadership plus responsable, plus durable et donc, plus performant. Mode d’emploi.
Face au climat, des résultats !
La Fresque du Climat, c’est très bien, mais ça ne suffit pas.Preuve de l’importance que les Parisiennes accordent à la sustainability : celle-ci fait aujourd’hui pleinement partie de leurs plans stratégiques. Dans le cadre de sa démarche de transition écologique et sociale Together l’ESSEC place ainsi par exemple les mobilités étudiantes au cœur de ses priorités. L’école a ainsi annoncé en septembre 2022 son objectif de – 25 % d’émissions de CO2 liées aux déplacements de ses étudiants d’ici 2025 (qui représentent aujourd’hui 64 % de l’empreinte carbone globale de l’école).
L’ESCP a également fait de la sustainability un des quatre piliers de son plan stratégique Choice & Expériences 2022/2025. Pionnière des enseignements liés au développement durable en 1992, l’école a depuis créé un poste de Doyen associé à la Transition Ecologique (membre du ComEx) en 2018 et soutenu le développement d’ETN-ESCP Transition Network, un réseau très actif d’alumni, étudiants professeurs et personnels, notamment. L’école a aussi inauguré un département académique interdisciplinaire dédié.
De son côté, HEC Paris met les deux pieds de ses étudiants en plein cœur du sujet avant même qu’ils aient posé un pied sur le campus ! Après deux ans de prépa, sa désormais célèbre pré-rentrée à Chamonix « parle au cœur, à la tête et au corps et leur offre un temps d’arrêt pour s’interroger sur leurs études et les grands enjeux de leur génération. Au cœur de l’écosystème bouleversé de la montagne, face à la Mer de Glace, aux côtés de climatologues, glaciologues et entrepreneurs, ils vivent le changement climatique en direct » résume François Collin Chief Sustainability Officer d’HEC.
L’ascenseur social passe par l’éducation
Formation, accompagnement, financement des études… l’égalité des chances est également une dimension dans laquelle s’engagent avec force les Parisiennes pour promouvoir un leadership plus responsable et représentatif des attentes de la société. « Nous croyons et promouvons l’égalité réelle des chances. Nous voulons montrer à tous les jeunes qui le méritent par leurs résultats, qu’ils peuvent rejoindre l’école et faire des carrières passionnantes une fois diplômés. Dès lors, la question du financement des études ne doit pas être un frein car nous voulons attirer les meilleurs, d’où qu’ils viennent. De fait, nous avons mis en place un grand dispositif de bourses et la Fondation nous accompagne en ce sens. Nous avons également développé avec une alumna le dispositif Chances Augmentées, dont la 2e édition a eu lieu en novembre 2022. Grâce à celui-ci, une trentaine de jeunes préparationnaires issus de milieux peu privilégiés sont coachés pour réussir le concours et les oraux. Sur les 28 candidats de la première édition, 25 % ont rejoint une Parisienne » indiquait Frank Bournois, dean de l’ESCP, dans nos colonnes en janvier 2023.
De même, depuis le concours 2022, l’ESSEC a institué « le Double Appel à l’Oral pour introduire plus d’élèves boursiers dans ses promotions. Il s’agit de faire passer l’oral du concours à des élèves boursiers très proches de la barre d’admissibilité après les épreuves écrites, sans changer leurs notes ni leur donner un bonus. Ni les élèves ni les évaluateurs ne savent qu’ils bénéficient du dispositif au moment de passer l’oral, afin de ne pas créer de biais. Nous voulons ainsi recruter plus de candidats d’horizons différents, en leur laissant la chance d’exprimer à l’oral leurs qualités, leurs compétences et surtout leur envie d’intégrer l’école. Cette année, 35 étudiants ont bénéficié du double appel à l’oral, dont 24 ont intégré l’ESSEC » rappelait Vincenzo Vinzi dans notre dernier numéro. Aujourd’hui, 22 % des étudiants de l’ESSEC sont boursiers et l’objectif est fixé à 27 % en 2024.
L’égalité des chances en France et au-delà
Promotrices de la diversité en France, les Parisiennes passent également aujourd’hui le pas à l’international. Le programme Imagine d’HEC Paris en est un très bon exemple. A travers ce programme « HEC Paris donne des bourses à des talents issus de pays en guerre. Ce qui répond à une transformation massive pour nous. HEC est une marque connue dans le monde : on postule pour y entrer et on est sélectionné, ou pas. Dans les pays en guerre, ce processus de sélection ne marche pas : c’est à nous d’aller chercher les talents. Pour ce faire, nous travaillons avec les institutions locales, des ONG, des services militaires et diplomatiques sur place pour les trouver. Nous avons lancé ce programme au lendemain du retour au pouvoir des talibans en Afghanistan et nous tenions à ce que la première bénéficiaire de ce programme soit une jeune femme afghane. Elles ont finalement été deux : l’une était dans un camp de réfugiés en Allemagne mais la seconde était toujours en Afghanistan et il a fallu l’extrader. Aujourd’hui, ce programme concerne aussi des étudiants syriens, ukrainiens… des profils d’excellence très forts qui ne seraient jamais venus ici et dont les destins peuvent être transformés demain parce qu’ils seront passés par HEC » exposait Eloïc Peyrache, Dean d’HEC Paris en janvier dernier.Parmi les autres dimensions de ce programme : l’accompagnement à distance des startups de pays en guerre, la création de cursus académiques dédiés comme Business & Peace dans la Grande Ecole et le développement d’une association Imagine pour animer le campus autour de toutes ces initiatives.
Des futurs leaders engagés… et écoutés !
Les Parisiennes entendent ainsi apporter des réponses au monde de l’entreprises et montrer aux jeunes avides de sens et de responsabilités, qu’elles les ont entendus. Des jeunes qui n’hésitent plus à exprimer leur vision du monde au sein même de leurs écoles. On se rappelle notamment la cérémonie de remise des diplômes 2022 à HEC, marquée par un plaidoyer appelant les étudiants et alumni de l’institution à s’interroger sur leur impact sur la société et l’environnement. Un « appel à l’engagement » apprécié par le dean de l’école. « On parle souvent de l’éco-anxiété de la jeunesse, mais on évoque généralement plus les problèmes que les solutions. Or, HEC est une école orientée solution qui valorise l’esprit entrepreneur au service de la société. Et ce discours de nos étudiants est un appel à mettre en œuvre cet esprit et à travailler aux solutions. » Ce qui renvoie à l’engagement des Parisiennes, et plus largement des business schools, dans cette démarche orientée « solution ». « Une business school est là pour former, transformer les jeunes, les connecter aux entreprises et aux organisations qui se transforment elles aussi très rapidement. Ce maillon d’adaptation et de connexion que constituent nos écoles est fondamental. Car ici, on pense ce qui n’est pas encore là mais qui sera pourtant indispensable aux entreprises demain » rappelait Frank Bournois début 2023. Ce qui confère, de fait, une dimension bien plus large à ces institutions, comme l’estime Vincenzo Vinzi. « L’ESSEC est bien plus qu’une école de commerce : une école où on se transforme plus qu’on ne se forme, une école de pensée qui a vocation à influencer les grands changements en cours pour concilier création de valeur et bien commun » indiquait-il dans notre dernier numéro.