Un collègue s’approprie l’un de vos projets ? La confrontation n’a pas que du bon ! Yannick Foschia, coach et fondatrice du cabinet United Power consulting, vous donne les clés pour désamorcer le problème en gardant la tête haute !
L’adage selon lequel l’entreprise est une jungle serait-il vrai ? Sans doute puisque l’on y croise une variété de personnalités et de situations sujettes à friction. Quand donc votre collègue vous vole LE projet que votre N+1 vous avez confié, il y a de quoi sortir les crocs. Une situation courante si l’on en croit une étude américaine Interact/ Harris Poll publiée en 2015 qui nous apprenait que 47 % des interrogés se sont déjà fait piquer un sujet. C’est ce qui est arrivé à Sarah en 2021, jeune recrue d’une société parisienne de conseil. « Durant des mois, j’ai partagé avec mes collègues mes idées pour accompagner l’un de nos clients. Lors d’une réunion, j’ai eu la surprise de voir plusieurs d’entre elles présentées par un collaborateur qui se les appropriait et récoltait les félicitations de mon boss ! J’étais tellement abasourdie, que je suis restée silencieuse ». Et vous, vous êtes plutôt team silence ou team poing levé ? La coach Yannick Foschia vous aide à ne pas brûler les étapes.
Ne vous faites pas de film !
C’est difficile, mais ne pensez pas pour les autres ! La première diversité est celle des pensées, donc tant que vous n’avez pas eu d’explication avec la personne, n’échafaudez pas des supputations hasardeuses sur son comportement…même si c’est tentant.
Gardez votre sang froid
Se poster devant la personne et lui dire d’un ton menaçant : pourquoi m’as-tu piqué mon sujet ?, n’est pas la meilleure attitude. « Vous allez mettre en route chez elle le cerveau reptilien primitif, pour qui la meilleure défense c’est l’attaque, assure Yannick Foschia. Elle risque de sortir les griffes, de vous renvoyer dans les cordes et vous ne saurez jamais le pourquoi du comment. Digérer ses émotions vaut mieux que laisser éclater sa colère. »
Adoptez la méthode Pitbull
Privilégiez la communication. Demandez-lui un rendez-vous pour évoquer le litige. Ne soyez pas impatient et accordez-lui un délai raisonnable. Si la personne ne revient pas vers vous, réitérez votre demande. « J’appelle cela la méthode pitbull. Elle consiste à ne pas lâcher son os jusqu’à ce que la personne vous écoute. Si elle ne vient pas au rendez-vous et vous évite, cela vous donnera des informations précieuses sur sa personnalité et sur ses vraies motivations. »
Désamorcez
Vous êtes enfin face à face ? Demandez-lui pourquoi il ou elle a agi de la sorte. « Mieux vaut désamorcer le sujet pour que votre interlocuteur prenne conscience du mal qu’il vous a fait et se remette en question. À moins d’être face à un pervers narcissique qui ne cherche qu’à vous écraser, vous avez tout à gagner à évoquer vos frustrations et à clore l’épisode, plutôt que de rester bloqué sur une situation que vous ne pourrez de toute façon pas changer. » Soit elle fait amende honorable, soit elle se montre agressive. Dans ce cas, rien ne vous empêche d’en informer votre manager.
Le boss en appui
C’est l’ultime carte à jouer. Pour autant, évitez les mails à rallonge qui risquent d’exaspérer votre manager, peu enclin à arbitrer un conflit larvé dans son équipe. Lors d’un entretien officiel, exprimez-lui votre déception et le coup de canif porté à votre motivation au travail. Peut-être vous proposera-t-il un nouveau projet ou, à défaut, convoquera-t-il votre collègue pour une confrontation et éviter qu’une telle situation ne se reproduise.
Si votre déception est trop grande et la confiance rompue, rien ne vous empêche de quitter l’entreprise… sans avoir l’assurance de ne pas revivre un épisode similaire.
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