La révolution des objets connectés (ou Objets Intelligents, OI) s’immisce tranquillement dans nos vies quotidiennes et… dans celle des entreprises ! Dont elle modifie peu à peu usages, process, gestion et… sécurité. Aperçu de ce tentaculaire Work In Progress…
20 milliards ; les objets connectés sont déjà trois fois plus nombreux que les humains et leur croissance est exponentielle. Pots de fleurs, boite à pilules, douches et frigos intelligents, thermomètre baissant le chauffage et la facture en votre absence, montres communicantes, bracelets forme & santé… leur propagation est largement suffisante pour qu’une start-up comme Sigfox, créée il y a 5 ans, connaisse une croissance à deux chiffres en vendant des connexions à très bas débit pour relier tous ces appareils à nos accès internet ordinaires (mobiles, etc.). « Praticité, confort ou fun, explique Ludovic Le Loan, son créateur, ces objets prenant des décisions à notre place vont se multiplier et chacun gérera à terme un écosystème d’une centaine d‘OI reliés à internet pour un abonnement d’une dizaine d’euros à l’année ».
Gant de velours et…
Si elle s’opère en douceur, la révolution des objets connectés n’en concernent pas moins toutes les entreprises ; pour deux raisons majeures. La première est qu’aucun secteur d’activité n’y échappe : que vous conceviez et vendiez une voiture, un vêtement ou une montre, il faut vous attendre à voir l’ensemble de vos modes de fonctionnement modifiés par ces nouveaux usages ; au-delà de la simple optimisation de l’occupation de vos salles de réunion (un capteur remet « en service » celles qui sont vides mais… indisponibles parce que personne n’a prévenu que la réunion était annulée). Situé en pointe en raison de l’enjeu majeur que représente dans notre société vieillissante bien-être et maintien à domicile des personnes âgées, le secteur de la e-santé en est un parfait exemple : outils de télémédecines et d’autodiagnostic, capteurs de chute, transfert des données au médecin… derrière chaque nouveau « gadget », c’est une habitude professionnelle qui change, au point qu’il faut aujourd’hui repenser toute l’organisation des métiers et services du secteur. Et inventer, bien sûr, des programmes analysant toutes les données reçues pour en tirer des conclusions : quel pourcentage de risque ? Faut-il intervenir ? Prévenir un humain ?…
Big data : toujours toi…
« Données » : le grand mot est lâché. C’est quand ils ont compris que les O.I étaient directement liés au Big Data que les économistes ont commencé à les prendre au sérieux. L’exemple de la e-santé montre suffisamment combien cette collecte de données permet d’améliorer diagnostic, prise en charge et anticipation, entraînant une fidélisation conséquente. A l’instar des patients, les clients vont se mettre à distiller de plus en plus d’informations… le fameux big data : ces données qui créent de la richesse… quand on sait les exploiter. Le seul lien établi grâce à la connexion d’un objet se révélant d’autant plus précieux que l’on sait bien que la première cause d’abandon d’une marque est justement… la perte du lien. Nouvelles approches marketing donc, nouveaux outils, nouveaux métiers (le salon professionnel dédié, « Mobility for Business », existe depuis 2011) et, bien sûr : nouveaux casse-tête côté sécurité pour des entreprises qui avaient déjà fort à faire avec ordinateurs, plaquettes et téléphones. Car à la naissance de chaque nouvel objet connecté s’engage, côté hackers, un nouveau concours : qui sera le premier à le pirater ?!… Du travail supplémentaire pour les ingénieurs œuvrant dans ce secteur situé à la frontière entre mécanique, électronique et logiciel…
Vous avez dit milliards ?…
20 Milliards, c’est le nombre d’objets connectés aujourd’hui
40 à… 80 milliards, leur estimation à l’horizon 2020 1500 Mds €, la valeur du marché à cette date selon le cabinet spécialisé Gartner
11 000 Mds €, le marché global à cette même date incluant gains de productivité, optimisation de la supply-chain, expérience client, innovations, etc. (selon Cisco Systems)
JB