MS, mba, IAE : les chemins vers l’expertise

Si les étudiants ont compris l’importance d’une formation continue et experte, ils doivent faire face à une offre pléthorique et à des formations pluridisciplinaires. Gros plans sur ces diplômes devenus de réels atouts pour expertiser son parcours et se singulariser sur le marché de l’emploi.

Le MS : un label valorisé sur le marché du travail
Depuis, 28 ans, c’est la commission d’accréditation de la Conférence des grandes écoles (CGE) qui octroie ce label. Seules les 190 écoles membres de la CGE peuvent en délivrer. Ces formations professionnalisantes d’un an, qui coûtent plusieurs milliers d’euros, sont ouvertes aux Bac +5 et Bac +4 avec expérience professionnelle. Elles permettent aux cadres en activités et/ou aux étudiants d’acquérir une double compétence très appréciée sur le marché du travail. À des matières généralistes comme la finance, le marketing ou la gestion des Ressources Humaines, s’ajoutent des formations techniques, dans des domaines tels que l’industrie textile ou l’aéronautique. « Les MS ont fait la preuve de leur efficacité, indique Alain Storck, Directeur de l’UTC et Responsable de la Commission d’Accréditation des MS à la CCGE. C’est une valeur ajoutée sur un CV et un diplôme aux couleurs de l’école. Un ingénieur va suivre un MS pour acquérir une double compétence (managériale ou de business) ou une spécialisation dans un domaine en particulier. C’est presque devenu un passage obligé. Les MS ont pour finalité l’insertion professionnelle. La durée de recherche d’emploi pour un diplômé est d’ailleurs de moins de quatre mois. » Même conviction pour René Joly, responsable des Mastères Spécialisés de Télécom ParisTech, qui propose 14 programmes de MS à temps plein et à temps partiel. « Ces formations répondent à des besoins forts exprimés par le monde industriel ou les entreprises et ont pour finalité l’employabilité des participants. Elles donnent une meilleure capacité d’adaptation au marché de l’emploi à ces cadres qui ont déjà une expérience professionnelle. Nous faisons de la veille sur les nouvelles thématiques émergentes comme les systèmes embarqués ou le Cloud computing. Nous avons d’ailleurs créé en octobre le ‘‘MS Big Data’’ : gestion et analyse des données massives. »

 

MBA : l’international Touch
Le Master of Business Administration (MBA) est devenu « La » référence internationale en matière de diplôme généraliste de management pour les cadres expérimentés avides de booster leur carrière. Les participants sont souvent des ingénieurs spécialisés qui souhaitent s’ouvrir à de nouveaux savoir-faire pour progresser vers des postes de direction. En quête de double compétence, le MBA, constitue un préliminaire à une carrière dans le management, le consulting, le marketing ou la finance, les filières les plus prédisposées à la préparation de ce diplôme. Matteo Agostino a choisi l’International MBA de l’IAE PARIS pour évoluer vers la gestion de projet. « Diplômé de l’École Polytechnique de Turin et de Milan en ingénierie mécanique et après trois ans chez EDF, j’ai suivi en 2011 ce MBA. Cela m’a permis de passer d’une fonction technique à un métier de gestion contractuelle plutôt commercial. » Un diplôme à la dimension internationale qui permet de travailler avec des participants venus d’horizons culturels divers. Il existe 80 programmes de MBA en France et 2000 dans le monde. C’est l’AMBA (Association of Masters of Business Administration) qui accrédite les MBA en tenant compte notamment de l’adéquation du programme avec les besoins des entreprises.

 

IAE : le Management au coeur de l’université
Plus connus sous l’appellation Ecoles Universitaires de Management, les IAE ont pour mission le développement de la recherche et de la formation supérieure en Gestion au sein des universités françaises à destination des étudiants et des cadres dirigeants. Depuis plus de 50 ans, les IAE délivrent des Licences, Masters, Doctorats ainsi que des MBA dans tous les domaines de la Gestion d’Entreprise (Management général, Finance, Comptabilité, Marketing, Communication, Vente, Ressources Humaines, Achats, Logistique, International, Management Public) à des tarifs universitaires. « Premier Réseau universitaire de Formations et de Recherche en Management, les 32 IAE rassemblent 45 000 étudiants et sont présents partout en France, assure Jérôme Rive, Président du Réseau. Historiquement, notre développement s’est fait autour d’offres de formation continue. Nous développons un cursus à partir du moment où il répond aux besoins du marché. Nous travaillons en synergie avec les associations professionnelles et les groupements DRH. L’an dernier à Lyon, nous avons développé un Master 2, orienté ‘‘ stratégie opérationnelle QSE (qualité, sécurité, environnement)’’ en alternance professionnalisation. C’est un secteur immensément porteur tout comme l’innovation, la gestion de projet, le e-business, l’audit interne et le luxe. Notre objectif : l’insertion professionnelle de nos diplômés. Les taux de placement à 6 mois sont de 80 %. »

Alain Storck, Responsable de la Commission d’Accréditation des Mastères Spécialisés à la Conférence des Grandes Ecoles, évoque les filières d’avenir.
« Les thématiques porteuses : l’environnement, le numérique, l’entreprenariat et les technologies de la santé » Combien y a-t-il de MS ouverts actuellement ?
Il y a 580 programmes en cours dont 410 MS et 180 MSC. 7 000 étudiants sont en cours de préparation d’un de ses deux programmes. Certains produits s’éteignent d’autres sont créés. Une vingtaine de Mastères Spécialisés ont été ouverts en 2013. Depuis quatre ans, le nombre d’ouverture, de fermeture et de renouvellement oscille entre 20 et 30. Une cinquantaine de ces diplômes sont ouverts à l’international (27 MS et 23 MSC) en coopération avec des établissements étrangers au Maroc, en Chine, au Vietnam, en Angleterre, en Espagne, au Qatar et à Singapour.
Quelles sont les nouvelles tendances thématiques de MS ?
Le Développement durable et la gestion responsable ont le vent en poupe. À l’instar des Mines de Saint-Étienne qui proposent un MS « Efficacité énergétique dans la rénovation des bâtiments », de l’INSA de Lyon avec son MS « Management de l’environnement et de l’écoefficacité énergétique » ou de l’EME (Ecole des Métiers de l’Environnement) et le MS « Eco-efficience Industrielle et territoriale ». Le développement du Numérique au sens large est aussi une thématique durable, comme le MS « Big Data : Gestion et analyse des données massives » de Télecom ParisTech. Autre sujet à forte valeur ajoutée, l’entrepreneuriat car nous avons besoin de former des ingénieurs qui soient aussi des entrepreneurs. C’est le cas du MS Entreprendre de l’EMLYON Business School ou du MS Entrepreneurs de l’Ecole Centrale Paris/ESSEC.Enfin, le champ de l’Ingénierie et des technologies de la santé est en plein développement car, à l’avenir, on aura besoin de médecins qui ont de fortes connaissances en technologie médicale et numérique. C’est un champ considérable qui va conduire à des propositions de nouvelles formations.

 

MBA Luxe, Mode et Vin : un trio gagnant
À côté des MBA classiques, d’autres secteurs connaissent un fort développement. C’est le cas du luxe dont la croissance a été de 12 % cette année. « Le monde de la mode, du luxe des cosmétiques et des parfums évoluent chaque année de manière accélérée, indique Michel Hayoun, Responsable du MBA spécialisé Management des Entreprises du Luxe et de la Mode à Paris ESLSCA Business School. En cause, une partie de la population des pays émergents qui accède à des biens qui les font rêver. Nous formons les futurs chefs de produit et responsables marketing pour qu’ils maintiennent le haut niveau de prestige des marques qui les ont choisi. » Un MBA choisi par Guylène Moulin, qui finit actuellement son stage de fin d’étude chez Hermès : « Après un Master I en Finance et Marketing, j’ai choisi ce MBA car il donne tous les outils pour évoluer dans la gestion de projet au sein des entreprises du luxe. » Former aux codes de cette industrie, c’est aussi l’ambition du MBA in International Luxury Brand Management de l’ESSEC et du MBA Marketing management des industries du luxe de l’ISC Paris Business School, dirigé par Christophe Rioux. « Dans un environnement mondialisé, les entreprises du luxe recherchent des managers capables de faire face à la complexité de leurs marchés. » Autre secteur en expansion, celui du vin qui a besoin de cadres performants dans le marketing, le droit, la finance et le management. Autant de défis relevés par le Wine & Spirits MBA de la Kedge Business School à Bordeaux et du MBA Luxury Brand Management, Food and Wine de l’INSEEC, dédiés à des cadres supérieurs désireux de jouer un rôle sur le marché viti-vinicole international. « Tout pousse à l’embauche de cadres de haut niveau, spécialistes de l’exportation, interlocuteurs de la grande distribution, souligne Joëlle Brouard, directrice de l’Institut du management du vin, à l’ESC Dijon-Bourgogne. » Une école qui propose trois Mastères Spécialisés.

 

Ce qu’ils en pensent…
Stéphane Kirche, 37 ans, Diplômé du MS Equipements Biomédicaux de l’UTC.
« J’ai intégré la filière génie biologique et biomédicale suite à un DUT d’électronique. Après deux ans chez General Electric, j’ai suivi, en 2012, le MS Equipements Biomédicaux. J’ai eu l’occasion de partir au Canada, aux Etats-Unis en Suisse et au Luxembourg pour comprendre l’organisation des technologies de la santé. Ce MS est une vraie plus-value pour les étudiants qui souhaitent aborder le milieu hospitalier. »
Thibault Bougon, étudiant en Mastère Spécialisé ‘‘Conception et architecture de réseaux’’ Télécom ParisTech.
« Après un DUT réseaux et télécommunications, j’ai intégré l’École des Mines d’Alès tout en travaillant chez IBM à Montpellier. Au mois de septembre dernier, j’ai suivi le MS « Conception et architecture de réseaux ». Il me fallait une vraie expertise pour devenir architecte réseaux. J’apprécie particulièrement la qualité des enseignements et les intervenants issus du monde de l’entreprise. »
Bruno Paoletti, Titulaire du Master 2 Innovation, Design et Luxe de l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée – IAE Gustave Eiffel.
« Diplômé de L’institut supérieur des arts appliqués, j’ai travaillé pendant 12 ans dans le Retail. En 2009, j’ai ajouté une dimension commerciale et Wholesale à mon parcours en intégrant le Master 2 Innovation, Design. J’ai fait mon stage de fin d’étude chez John Galliano en décembre 2010 où je suis actuellement Coordinateur commercial Licence et Franchise. Cette formation diplômante m’a donné une ouverture sur les rouages des métiers du luxe. C’est une légitimité pour évoluer dans ce secteur. »