Liberté, créativité, agilité : la révolution selon les DRH

Parvis Audencia
Parvis Audencia

Aujourd’hui plus que jamais, un directeur des ressources humaines doit jouer le rôle d’agent de transformation pour son employeur. Les pratiques managériales et les business models évoluent, la fonction DRH aussi. La gestion des ressources humaines se situe au coeur de ces changements dont une des questions centrales s’avère l’équilibre à trouver entre performance économique et sociale.

 

Parvis Audencia © F Sénard, Audencia Group
Parvis Audencia © F Sénard, Audencia Group

Parmi les approches adoptées par un nombre croissant d’entreprises, on trouve la gestion libératrice (liberation management). Cette philosophie, née aux Etats-Unis et importée en France par des précurseurs tels que l’entreprise Favi, se résume par la formule « Employés d’abord ». Quand on regarde le Baromètre Ipsos-Edenred 2014, on comprend pourquoi cette idée peut séduire car les salariés français sont les plus démotivés d’Europe.

 

Piliers RH de la démarche de libération
Pour mieux répondre aux attentes des salariés, les DRH essaient de faire preuve de plus de flexibilité. De bonnes conditions de travail et un temps de travail adapté aux besoins sont la priorité de la plupart des salariés. Dans cet esprit, les entreprises flexibles devraient offrir une meilleure qualité de vie professionnelle. Ces mêmes employeurs doivent également traiter les questions de l’équilibre vie professionnelle-vie privée ainsi que celle de l’intégration de la parentalité dans les politiques RH. D’après plusieurs études, une attente majeure de la jeune génération est de pouvoir concilier ses différentes vies. Enfin, les DRH ne peuvent pas négliger l’ambiance au travail. Donner envie aux salariés de venir au travail tous les jours et même de ‘s’éclater’ au bureau sont devenus des chantiers incontournables. Aujourd’hui, le bien-être intellectuel s’avère aussi important que le bienêtre physique.

 

Le DRH accompagnateur
Aux responsabilités classiques du directeur des ressources humaines s’ajoute un rôle davantage stratégique. Désormais, le DRH se considère surtout comme accompagnateur et facilitateur du développement des compétences, pour que son entreprise gagne en souplesse et génère davantage de valeur. Cette approche est incarnée par une nouvelle génération de DRH dont Valentine Tuloup est un bon exemple. DRH d’IMA Technologies, une PME spécialisée dans la relation client avec 380 collaborateurs, au chiffre d’affaires de 18 millions d’euros en 2013, elle constate qu’un des moyens pour survivre sur un marché concurrentiel est de se différencier au niveau des ressources humaines. Son but : créer un service incomparable et innover à travers de nouveaux services associés au parcours client. « La libération est le terreau favorable de l’innovation puisque la confiance, l’autonomie, la responsabilisation des équipes font que chacun peut s’impliquer, créer, prendre des initiatives, dit Valentine Tuloup. Cette approche contribue à l’attractivité et à la rétention des collaborateurs. »

 

Le ‘business partner ’ des ressources humaines
Dans une telle démarche, quel est le rôle d’un DRH ? Valentine Tuloup parle d’un vrai changement culturel : « Il faut accompagner et soutenir la démarche, tout en maintenant la cohérence d’entreprise. La transparence social, d’ouverture vers les équipes pour associer les collaborateurs, les élus, puis donner du sens. Le DRH doit s’adapter à un nouveau rôle afin de prouver sa valeur ajoutée en tant que ‘business partner’. » « Il y a des moments de doute car, plus on donne de champ de liberté, plus les personnes l’occupent, mais pas toujours dans le sens de l’intérêt général. L’entreprise doit être agile, créative, innovante. Les jeunes générations attendent autre chose de l’entreprise : une relation de confiance, se sentir responsabilisés, impliqués, associés. La libération est un mouvement extrêmement positif puisqu’il est basé sur la confiance, la transparence, la croyance dans les talents des hommes, le respect du savoir-faire et du métier. »

 

Par Christine Naschberger,
professeur de Management, Organisation et Droit, Audencia Nantes Ecole de Management

Imprimer

Articles qui pourraient vous intéresser également

Inscrivez-vous à notre newsletter !

Vous pouvez vous inscrire à notre newsletter en cliquant sur le lien suivant :

inscription à la newsletter