La crise se dissipant, les salaires des jeunes diplômés repartent à la hausse. Cependant, en 2011, le niveau des salaires à l’embauche continue de dépendre du profil du candidat. Focus sur la diversité des salaires des jeunes diplômés …
A chaque formation son salaire
Le salaire de base à l’embauche peut varier d’une formation et d’une école à l’autre. Ainsi, selon la dernière étude des salaires à l’embauche publiée en 2011 par L’Expansion, le salaire de base à l’embauche des écoles d’ingénieurs se situe entre 31.5 K€ ,et 41.5K€ avec 8 écoles en tête se situant entre 36.5 K€ et 41.5K€, parmi elles : ENPC, Polytechnique, ECP, Mines-Paris Tech, ENCT, ENSTA, ,SupAéro Toulouse et Agro-Paris Tech. Les écoles d’ingénieurs sont suivies de près par les écoles de commerce avec un 1er salaire entre 31K€ et 41K€. HEC, ESSEC, ESCP Europe, EM Lyon, EDHEC et Sciences Po représentent le top 6 des écoles de commerce avec une fourchette entre 36K€ et 41 K€. En ce qui concerne les formations universitaires, les doctorants de science, d’ingénierie et de techniques industrielles ont la côte avec un salaire entre 36K€ et 41K€. Pour les Bac +5, ce sont les masters Dauphine et des IAE de Paris qui prennent la tête du classement avec un salaire entre 36K€ et 38K€.
Résultats issus de l’étude « Le Palmarès des Ecoles » par L’Expansion – 2011
En France ou à l’étranger ?
Le niveau du 1er salaire dépend aussi de la situation géographique du 1er emploi. Ainsi, les jeunes diplômés sont mieux rémunérés si ces derniers exercent leur activité à l’étranger plutôt que sur le territoire national. Le salaire moyen annuel brut hors primes pour un poste en France est de 31.6 K€ alors que celui à l’étranger s’élève à 34.7 K€. De plus, cet écart s’accentue pour les profils managers.
Des inégalités de genre dès l’embauche
Bien que les inégalités de salaires entre les hommes et femmes soient surtout conséquentes en fin de carrière, celles présentes dès l’embauche sont loin d’être négligeables. Le salaire moyen annuel brut hors primes des femmes est en moyenne 6% moins élevé que celui des hommes (hommes : 35.6K€, femmes : 32.5K€), et cet écart se creuse pour les positions à l’étranger.
Une affectation des primes différenciée
Selon l’étude de la Conférence des Grandes Ecoles, les jeunes diplômés dont la part des primes dans leur salaire brut total est la plus élevée sont des hommes issus des formations de management dont le poste est à l’étranger. Les primes correspondent alors à 13,8% de leur salaire brut total alors que la part des primes réservées aux femmes ingénieurs exerçant en France s’élève à 4,6%. Résultats issus de l’enquête « Insertion des jeunes diplômés 2010 » de la Conférence des Grandes Ecoles.
La négociation du 1er salaire
Mais en dépit des tendances statistiques du marché, est-il possible de négocier son 1er salaire ?
Réponse unanime de la part des professionnels RH interrogés: il existe de faibles marges de manoeuvre de négociation du 1er salaire compte tenu de systèmes de grilles normées et formalisées. Aussi, dans un souci d’équité et de cohérence interne, la plupart des entreprises ne sont pas disposées à s’aligner sur les offres concurrentielles des candidats.
Cependant, Fabrice Losson, directeur du Recrutement et de la Responsabilité d’Entreprise chez Logica, conseille de mettre en valeur ses expériences professionnelles, afin de pouvoir négocier son salaire de base dans les limites de la fourchette de référence. « Chez Logica, les périodes de stages d’au moins six mois sont un élément majeur dans la négociation, surtout s’il s’agit d’une expérience au sein de notre entreprise ou sur le même secteur d’activité ».
En revanche, il n’existe aucune marge de manœuvre sur les avantages connexes qui, dans un souci d’équité, sont jugés et attribués de manière globale. Même si le 1er salaire semble important, il faut être attentif à ses 1ers résultats, qui constitueront les 1ères marges de manœuvre en matière de négociation salariale.
«Le fait de revaloriser le salaire d’un de nos collaborateurs dés la fin de la première année est très satisfaisant car cela est la preuve de bons résultats et d’un recrutement initial de qualité», explique Alain Châtaignier, DRH de Nestlé en France.
De plus, Véronique Dusser, directrice des Relations Ecoles et du Recrutement France chez l’Oréal souligne qu’« il ne faut pas craindre d’interroger ses interlocuteurs afin de comprendre réellement les fondements du niveau de sa rétribution salariale ».
Enfin, Roland Vardanega, ancien président du directoire de PSA Peugeot Citroën, ne manque pas de rappeler qu’il faut avant tout choisir une entreprise pour ses valeurs et son éthique, avec laquelle il est naturel de fonder une relation gagnant-gagnant.
AB