Les inventions des élèves-ingénieurs qui vont révolutionner 2023

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Les inventeurs et innovateurs à impact trustent les grandes écoles d’ingénieurs ! Qu’ils soient étudiants-entrepreneurs ou vainqueurs de concours, tous ont la même envie : transformer, grâce à leur savoir-faire et leurs idées, les secteurs de la santé, de la cosmétique, de l’énergie ou encore de l’alimentation. Rencontre avec ces élèves-ingénieurs bourrés de talent.

EZ Fresh, le déodorant solide et partageable

Léa Dejean, Clara Borguetou et Laura Etienne ont mis en point un déodorant mono-dose, prêt à l’emploi sous forme de perles malléables et constitué à 99 % d’ingrédients d’origine naturelle. Leur concept a remporté le premier prix Innovation Formulation du concours U’Cosmetics.

Leur idée est, comme bien souvent, partie d’un constat : « dans les salles de sport, il n’existe pas de déodorant qui peut se partager. Si on l’oublie, on n’en a pas » expose Clara Borguetou, élève-ingénieure en troisième année à l’ITECH-Lyon. Avec ses camarades Léa Dejean et Laura Etienne, elles se lancent un défi : créer EZ Fresh, un déodorant solide et partageable pour le concours U’Cosmetics.

Innovant dans le concept, il l’est aussi dans sa formulation. « Notre produit est d’origine naturelle avec un parfum mixte pour qu’il puisse être utilisé par le plus grand monde » souligne Laura. Le trio a en effet utilisé des alginate issues des algues et du chlorure de calcium pour obtenir des perles d’un demi-centimètre à la texture solide, crémeuse et sans dépôt.

Et les résultats ont immédiatement été au rendez-vous. « Les gens qui ont testé notre produit étaient très enthousiastes, on ne s’y attendait pas » sourit Léa. Pourtant, le challenge était loin d’être gagné pour les étudiantes. Si l’école leur a donné accès aux laboratoires, « il faut beaucoup de motivation car nous avons travaillé 100 % sur notre temps libre » explique Clara. Environ quatre heures par semaine pour tout mener de front : la formulation, le marketing ou encore la décoration du stand, fait-main.

Actuellement en stage de fin d’études, la question du développement d’EZ Fresh se pose pour les élèves-ingénieures. « C’est un beau projet et une super expérience. C’est surtout le retour des utilisateurs qui nous fait réfléchir pour la suite » annonce Laura. Si pour l’instant aucune décision n’a été prise, les trois étudiantes se renseignent assidûment sur les processus de création d’entreprise et sur la protection industrielle de leur formule.

A l’ESPCI Paris-PSL, des élèves-ingénieurs écrivent avec la lumière

L’édition 2023 de PC Focus, évènement annuel qui rassemble la communauté de l’ESPCI Paris-PSL, était placée sous la thématique (R)évolution. Lors de cette journée, Sélène Calvet, Owen Charbonnier et Alice Lemoine, trois étudiants de deuxième année, ont marqué les esprits avec leur projet Ecrire avec la lumière. Rencontre.

Dites-nous en plus sur ce projet d’initiation à la recherche expérimentale !

Nous avons tout de suite été intéressés par ce projet scientifique en équipe car nous connaissions la technique du jus de citron utilisée pour écrire des messages secrets. Ce qui est intéressant ici, c’est que le processus est réversible selon la lumière utilisée.

Comment cela fonctionne-t-il ?

Nous avons synthétisé une molécule photochromique, le spiropyrane, qui change de forme – et donc de couleur – selon la lumière avec laquelle on l’irradie. Nous avons ensuite intégré cette molécule dans une matrice de polymère et nous l’avons recouverte d’un pochoir. En l’irradiant à la lumière UV, la partie exposée change de couleur et devient rose, tandis que la partie de la matrice cachée par le pochoir reste incolore. A l’inverse, lorsqu’on utilise une lumière blanche, le motif rose disparaît.

Concrètement, à quoi votre molécule peut-elle servir ?

Elle peut être utilisée dans la fabrication de verres photochromiques, qui se foncent en présence de rayonnement UV. Cela peut également être utile dans les domaines du bâtiment et de l’amélioration énergétique pour fabriquer du revêtement intelligent, des vitres qui se foncent à la lumière du soleil par exemple. Enfin, notre projet pourrait être utilisé pour fabriquer de l’encre de sécurité, qu’on trouve sur les documents financiers ou les documents d’identité.

Où en est votre projet ?

Nous avons donné notre molécule photochromique à l’association EPICS de notre école, qui propose des ateliers de médiation scientifique. Mais pourquoi pas ne pas proposer l’idée à PC’UP, l’incubateur de l’ESPCI, afin d’expérimenter différents types de polymères.

La contraception masculine à l’honneur avec Cobalt Contraception

Deux élèves-ingénieures de l’IMT Atlantique ont mis au point un sous-vêtement masculin contraceptif. Elles sont actuellement en année de césure pour se concentrer à temps plein sur leur projet.

A 22 et 24 ans, Julie Simon et Eléonore Abadie sont étudiantes et entrepreneures. Pourtant, la création d’entreprise n’était pas une évidence. « Je suis chargée de mission et auditrice-conseil à la Confédération nationale des Juniors-Entreprises. J’avais donc un peu l’envie d’entreprendre, mais je n’avais jamais pensé à m’engager sur un projet aussi gros » commence Eléonore. « C’est le sujet qui nous a portées » complète Julie.

Une méthode peu invasive et réversible

Tout commence lors d’un cours de préincubation sur le campus brestois de l’IMT Atlantique, où les deux jeunes femmes suivent un master d’ingénieur généraliste. « Dans ce cadre, nous avons réfléchi aux différents modes de contraception masculine » raconte Julie. Durant leurs recherches, elles découvrent la méthode de contraception dite thermique, mise au point par le Dr.Mieusset dans les années 70, qui consiste à remonter artificiellement les testicules au plus près du corps. De cette manière, leur température, habituellement autour de 34 ou 35 degrés, monte à 37 degrés. Ce réchauffement rend impossible la spermatogénèse, c’est-à-dire la production de spermatozoïdes. « Il n’y a pas d’apport de chaleur extérieur, cette méthode est 100 % mécanique » précise Eléonore. Un moyen de contraception peu invasif, réversible « et qui permet aux hommes d’avoir un contrôle sur leur paternité et leur fertilité » abonde Julie Simon.

Une innovation médicale

C’est à partir de ces travaux que les élèves-ingénieures imagine leur startup, Cobalt contraception, et son sous-vêtement de contraception thermique, monitoré par une application de suivi en cours de développement. Dans la foulée, elles choisissent de réaliser une année de césure pour se concentrer à 100 % à leur projet. « Nous réalisons des études de marché, notre business plan et notre plan de financement, détaille Eléonore Abadie. Comme il s’agit d’une innovation médicale, les délais et les tests sont beaucoup plus longs et plus coûteux. » Elles sont en parallèle accompagnées par l’incubateur de l’IMT Atlantique, qui les guide dans leur développement.

Eléonore et Julie sont également en contact avec les CHU de Nantes et Brest, des établissements qui seraient susceptibles de mener les essais cliniques, indispensables pour l’obtention de l’agrément en tant que dispositif médical. Pour cela, il faut qu’un prototype fonctionnel de leur sous-vêtement soit réalisé. Prochaine étape donc pour les étudiantes-entrepreneures : entamer la phase de recherche et développement.

Un spray pour la conservation des fruits et des légumes inventé à l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Rennes

La 10e édition du challenge Innov’Chem, organisée par l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Rennes, reposait sur une problématique : comment améliorer la pratique de la cuisine à la maison ? La meilleure réponse à cette question a été apportée par le projet Kito’Frais : un spray de conservation des fruits et légumes, qui vise à limiter le gâchis alimentaire. Fabriqué avec du chitosane – le composé principal des carapaces de crevettes – et d’acide lactique, il crée un film protecteur autour des fruits et des légumes, évitant leur dessèchement et leur oxydation prématurée. Le concept de ce projet innovant a d’ores et déjà été déposé à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI).

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