Les datas au secours de la transition écologique – Les réponses de Mines Paris-PSL

En 2020, le numérique représentait 2.5 % de l’empreinte carbone annuelle de la France. Sans action, l’étude ADEME/Arcep Évaluation de l’impact environnemental du numérique en France et analyse prospective (2023) estime que les émissions de gaz à effet de serre attribuées au numérique pourraient augmenter de plus de 45 % d’ici 2030. Parallèlement, le développement des ENR, des smart grids ou la prévention des risques climatiques ont absolument besoin du numérique. Transition numérique et écologique sont indissociables et Mines Paris-PSL l’a bien compris. La preuve.

A travers ses deux instituts, l’école d’ingénieurs entend fédérer et structurer ses forces de recherche autour de ces axes stratégiques. Le Transition Institute 1.5 (TTI.5) d’abord, qu’elle veut positionner en tête de la recherche sur les enjeux environnementaux et climatiques grâce à une approche interdisciplinaire intégrant sciences de l’ingénieur, SHS, acteurs industriels et décideurs publics. L’Institut des Transformations Numériques (ITN) ensuite, visant à analyser et exploiter les données au travers de logiciels innovants et ainsi à positionner les bénéfices de la transition numérique au service de l’industrie, de la santé et de la création. Outre l’ingénierie numérique (robotique, méthodes d’apprentissage, filtrage des données, analyse d’images etc.) l’ITN étudie aussi l’impact du numérique « en matière de santé (apport du numérique pour l’hôpital de demain, utilisation des bases de données à des fins prédictives et préventives notamment). Mais aussi en matière d’industries culturelles et créatives (modélisation 3D, construction d’univers virtuels etc.). Sur ce dernier axe, notre proximité avec les écoles d’art membres de PSL offre un formidable terrain de recherche » étaye Brigitte d’Andrea Novel, sa directrice.

Cap sur l’ingénierie bleue

Le duo transition écologique et numérique irrigue aussi bien sûr la formation. Depuis 2022, Mines Paris-PSL propose notamment un parcours pédagogique dédié à la préservation de l’océan, visant à enrichir la compréhension des enjeux de l’ingénierie bleue, volet technologique de l’économie bleue. Parmi les modules ponctuant les trois années du cycle Ingénieur civil : le MIG Océan. Un cours de trois semaines en première année qui a permis aux deux premières promos de travailler sur la détection des macro-plastiques en Méditerranée ou sur le blanchissement des récifs coralliens en Polynésie française, grâce à l’apport de l’imagerie satellitaire. L’école a également développé Underwater, un module de 10 semaines dédié à la robotique sous-marine en deuxième année. En 2024, les étudiants ont ainsi pu se frotter à l’archéologie sous-marine, avec l’objectif de cartographier une épave échouée au large du Cap d’Antibes, d’en mesurer l’état de conservation et sa colonisation par la faune et la flore.

Et si le gaming pouvait sauver les récifs coralliens ? 

Elève en cycle Ingénieur civil Julie Boyer a été finaliste du Monaco Ocean Protection Challenge 2024 avec le projet ReefLife. Un jeu vidéo éducatif et scientifique dédié à la préservation des récifs coralliens. « Nous nous sommes inspirés de SimCity pour sensibiliser les joueurs aux effets du réchauffement climatique sur le corail. En choisissant et modulant différents paramètres, comme la quantité d’émissions carbone, cela montre les conséquences sur les récifs » détaillait la jeune femme dans nos colonnes en octobre 2024.

Y a pas que la high-tech dans la vie, y a la low-tech aussi

Loin d’y voir une antithèse à la haute technologie, Mines Paris-PSL croit aussi à la low-tech, cette démarche qui voit dans des technologies simples et accessibles, une réponse écologique et sociale face à la raréfaction de plusieurs ressources (fossiles, minéraux), au changement climatique, aux risques systémiques ou aux inégalités. Pour preuve des étudiants en 2A du cycle Ingénieur civil ont récemment mené un projet de four solaire à concentration. Une alternative pointue de fonte de verre plus low-tech que celles utilisées aujourd’hui (four à gaz ou électriques) « ouvrant la porte à la décarbonation et à la réappropriation des machines de travail sur certaines activités de verriers » précise l’école sur son site. Deux étudiants, Antoine Preneux et Théobald Dubreuil ont même placé la low-tech au cœur d’un défi plus personnel : celui de parcourir l’Europe à vélo pendant cinq mois à la découverte d’alternatives low-tech.

>>>> D’autres étudiants ont fait le choix du vélo pour illustrer leurs engagements et leurs convictions. Découvrez leur parcours ici.