Nadine Morano Ministre chargée de l’apprentissage et de la formation Professionnelle
Nadine Morano Ministre chargée de l’apprentissage et de la formation Professionnelle

L’alternance comme objectif

Nadine Morano Ministre chargée de l’apprentissage et de la formation Professionnelle
Nadine Morano Ministre chargée de l’apprentissage et de la formation Professionnelle

A l’initiative du Président

 

A l’occasion de son déplacement au Campus des Métiers et de l’Entreprise (Bobigny), le 1er mars dernier, le Président de la République a annoncé un plan d’action volontariste pour développer les formations en alternance, notamment l’apprentissage. Plusieurs axes forts seront mis en œuvre pour concrétiser les engagements pris par le Président de la République. Actuellement, il y a 627 000 alternants en France. Le Président de la République a fixé un objectif de 800 000 jeunes en alternance d’ici 2015, dont 600 000 apprentis, et à terme un million.

 

Plusieurs axes forts seront mis en œuvre pour concrétiser les engagements pris
par le Président
de la République.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le taux de chômage chez les jeunes en Allemagne est de 11 % contre 21,8 % chez nous. Cela vient notamment du fait que l’Allemagne utilise depuis des décennies la formation duale ; enseignement pratique et théorique. En France, 80 % alternants ont un emploi à l’issue de leur formation.
Quelles mesures allez-vous prendre pour accroître le nombre d’étudiants en apprentissage dans le cadre du plan apprentissage présenté par Mr le Président de la République Nicolas Sarkozy au premier semestre ?
Plusieurs axes forts seront mis en œuvre pour concrétiser les engagements pris par le Président de la République. Il faut lever les obstacles à l’apprentissage, en rendant plus incitative l’embauche des jeunes par les entreprises, en modernisant et en développant les capacités de  formation et d’hébergement, ainsi qu’en facilitant la mise en relation des jeunes, des entreprises et des CFA et en accordant les mêmes droits aux apprentis qu’aux étudiants. La mobilisation des entreprises est un chantier prioritaire qui avance bien. Elle s’appuie sur trois mesures réglementaires attendues par les acteurs de terrain et annoncées par le Président de la République le 1er mars. Grâce à deux décrets, datés du 17 mai 2011, les entreprises bénéficient, depuis le 1er mars, de deux aides à l’embauche particulièrement incitatives. L’une, destinée aux PME de moins de 250 salariés, s’applique pour l’embauche de tout jeune sous contrat d’apprentissage ou de professionnalisation supplémentaire. L’autre, destinée à toutes les entreprises, d’un montant de 2000 euros, s’applique pour l’embauche des demandeurs d’emploi de 45 ans et plus en contrat de professionnalisation. Un troisième décret a été pris pour simplifier l’enregistrement des contrats de professionnalisation (19 mai 2011).Ces mesures ont été complétées par la loi relative au développement de l’alternance et à la sécurisation des parcours professionnels, que j’ai soutenue. Ce texte, dont levote définitif a eu lieu le 13 juillet, porte de nombreuses mesures de simplification et de revalorisation de l’apprentissage. Il revalorise le statut de l’apprenti en créant une carte « étudiants des métiers » et permettra la création d’ici à l’automne d’un service dématérialisé de l’alternance. De même, ce texte ouvre la possibilité pour les employeurs saisonniers d’embaucherun apprenti en signant une convention tripartite et instaure un cadre légal pour les stages de découverte en entreprise proposés pendant les vacances scolaires. Il donne également la possibilité à un jeune de signer son contrat d’apprentissage dès lors qu’il a achevé son cycle d’enseignement secondaire (collège) et qu’il fête son 15e anniversaire avant la fin de l’année.

 

Quel financement ?
En ce qui concerne le financement, au-delà des 500 millions d’euros du grand emprunt qui sont consacrés à la création ou à la rénovation de CFA (50 projets), et à la réalisation de 15 000 places d’hébergement sur l’ensemble du territoire, c’est 1,75 milliard d’euros que l’Etat va dédier à l’apprentissage dans les régions.  A ce jour, six premières régions (Languedoc-Roussillon, Bourgogne, Alsace, Lorraine, Centre et Haute-Normandie) se sont déjà engagées en faveur de l’apprentissage en signant avec l’Etat les contrats d’objectifs et de moyens en matière d’apprentissage pour la période 2011-2015. Dans le cadre de la négociation de ces contrats, je veille à ce que les régions s’engagent financièrement à parité avec l’Etat. L’emploi des jeunes doit en effet un être un objectif national partagé !

 

 

Les problématiques de l’alternance


Changer le regard sur l’alternance ?
Dans notre pays, l’intelligence de la main a bien souvent été trop négligée ! Il nous faut donc mener une véritable révolution culturelle ! Il faut sortir du dogmatisme selon lequel il faudrait 80 % d’une classe d’âge au bac, il faut 100 % de jeunes formés. L’apprentissage est un prêt à l’emploi qui permet aux jeunes d’acquérir des compétences et des savoir-faire adaptés aux besoins des entreprises. Il faut donc revaloriser l’image de l’apprentissage qui est une voie d’excellence pour notre jeunesse.

 

 

De quelle manière ?
C’est pourquoi j’ai décidé de lancer Le Club de l’Apprentissage. Les membres fondateurs (Alain BARATON, Jardinier en chef du château de Versailles, Gérard DOREY, Directeur exécutif de Carrefour proximité, Robert MAHLER, ancien Président d’Alstom France, Franck PROVOST, PDG, Michel ROTH, Chef étoilé (2*), Guy SAVOY, Chef étoilé (3*), Patrick SCICARD, Président du groupe Lenôtre) sont d’anciens apprentis connus et reconnus mondialement ; ils ont souhaité agir, aux côtés du ministère de l’Apprentissage et de la Formation Professionnelle, pour faire connaître leurs métiers et les formations par alternance.Cette association a pour objet de développer et de promouvoir l’apprentissage auprès des jeunes, de leurs familles, des entreprises et de tous les acteurs de l’alternance.J’ai également lancé une grande campagne de communication dont l’objectif était de rompre avec les idées reçues, de revaloriser l’apprentissage et de donner envie de s’orienter vers les formations en alternance. Pendant un mois, trois spots radios et un relais sur internet ont permis de s’adresser aux jeunes et à leurs familles au travers d’un message positif et pragmatique : « Un métier, un diplôme, un revenu, c’est ça l’apprentissage ». Les résultats de cette campagne sont au rendez-vous puisque 65 % des jeunes déclarent qu’elle leur donne envie desuivre une formation en apprentissage et surtout 91% des parents interrogés se déclarent prêts à recommander ces formations à leurs enfants.  Le 7 juillet, j’ai également lancé l’opération « C’est l’été, découvre un métier », pour que les jeunes collégiens puissent découvrir des métiers dans les CFA, auprès des professionnels. Au-delà des jeunes, les entreprises doivent également s’impliquer. J’ai ainsi souhaité mobiliser les branches professionnelles, ainsi que les entreprises du CAC 40, par la signature de conventions, dans lesquelles ces acteurs s’engagent sur des objectifs quantitatifs et qualitatifs en matière d’apprentissage. La formation par alternance, c’est du gagnant – gagnant !

 

Patrick Simon