Innovation et agroalimentaire sont aujourd’hui plus que jamais indissociables, dans un univers jonglant entre mondialisation, hyper consommation et protection de l’environnement. Mais comment les ingénieurs qui feront l’agroalimentaire de demain sont-ils accompagnés pour répondre à ces challenges de taille ? Coup de projecteur sur les initiatives les plus novatrices des écoles spécialisées.
Un secteur remplis de défis
L’agroalimentaire est d’abord confronté à un challenge de premier plan : le développement durable. Il s’agit en effet de contribuer à l’équilibre alimentaire mondial et à une meilleure répartition des ressources, tout en préservant l’environnement à tous les stades de production. Cela passe notamment par la limitation de la consommation d’eau et d’énergie, de la diminution des émissions de gaz polluants et des emballages, ainsi que par le recyclage et l’optimisation des déchets. Face aux crises que le secteur traverse actuellement, l’avenir se pose également en termes de sécurité sanitaire. Vache folle, scandale de la viande de cheval dans les produits préparés à base de boeuf, autorisation des farines animales pour nourrir les poissons d’élevage : les professionnels de l’agroalimentaire doivent savoir réagir vite et apporter des réponses claires et concrètes à des consommateurs inquiets. La promotion de la qualité, de l’agriculture raisonnée ou biologique, l’amélioration de la traçabilité et des informations sur l’origine et la composition des produits, feront donc indéniablement partie des domaines dans lesquels l’innovation battra son plein.
Les réponses novatrices des écoles
Et pour faire face à ces innombrables défis, les écoles rivalisent d’ingéniosité. L’ISA de Lille propose un Master international de production, qualité, sécurité alimentaire et risques industriels pour former des ingénieurs capables d’anticiper les évolutions des filières de transformation des produits agricoles à l’international, avec pour crédo d’intégrer le développement durable dans la globalisation des échanges. Oniris Nantes pilote quant à elle le projet MAN-IMAL, en partenariat avec les Facultés de Médecine de Nantes et d’Angers et l’Ecole Supérieure d’Agriculture d’Angers. Programme pionnier en France, il forme des médecins, pharmaciens, ingénieurs et biologistes à faire face à la complexité des enjeux internationaux de sécurité sanitaire et nutritionnelle et de santé publique grâce à une pédagogie innovante marquée par des études de cas croisées, du e-learning, des formations participatives aux laboratoires et des stages d’immersion. AGROSUP Dijon s’illustre aussi par son partenariat emblématique avec le centre de transfert Welience Agroalimentaire et bio-industriel. Enfin, Isara Lyon est à l’origine d’Agropole, un pôle d’excellence rassemblant 50 organisations professionnelles et agricoles pour la recherche, le développement et le management de l’innovation, qui a permis la création d’un incubateur d’entreprise qui a déjà accompagné 20 projets depuis 2008.
Un avenir qui ouvre à une multitude de métiers
R&D, conseil qualité, supply-chain, production, marketing : toutes les portes sont ouvertes à l’ingénieur agro. A l’aise dans tous les secteurs (industrie alimentaire, environnement, agriculture, collectivités territoriales, cosmétique, industrie pharmaceutique, grande distribution, bureaux d’études,…) il peut exercer de nombreux métiers : ingénieur R&D, procédé et produit, responsable assurance qualité, responsable fabrication, directeur de production, chef de produit ingénierie ou encore responsable logistique.
Un secteur innovant qui a le vent en poupe !
L’agroalimentaire est la première industrie française avec 157 milliards € de CA en 2012. Il représente 500 000 emplois répartis dans 13 000 entreprises (c’est notamment le 1er employeur industriel en Bretagne, Aquitaine et Pays de Loire). Il recrute 30 000 personnes par an dont 2 000 au niveau cadre. 75% des recrutements concernent des jeunes diplômés de Bac +2 à Bac +5.
CW.