Accompagner et soutenir les transformations juridiques en France, en Europe et dans le monde et participer à une meilleure diffusion du droit dans la société : telle est l’ambition de l’Université Paris-Panthéon-Assas. Son président, Stéphane Braconnier revient sur les innovations mises en place par l’Université pour y parvenir.
Relever une telle ambition en quelques années : pari réussi ?
Cette ambition renvoie bien sûr à un pari sur le long terme, mais nous avons rapidement mis en place les outils pour la mettre en œuvre. Parmi ces outils, je pense d’abord à l’Etablissement Public Expérimental (EPE), promoteur d’interdisciplinarité et de l’ouverture du droit à des disciplines qui ne sont pas traditionnellement sœurs, comme l’ingénierie avec l’Efrei par exemple. Même si notre double licence Droit et Sciences avec Sorbonne Université était déjà prémonitoire de ce mouvement. Je citerais également notre entrée dans l’alliance 4EU+, une grande université européenne pluridisciplinaire et de recherche (tous ses membres sont membres de la LERU). Nous y apportons la pierre de l’université juridique française ainsi que notre modèle d’ouverture et de diffusion du droit sur la société.
L’Université devrait sortir de l’expérimentation courant 2025. Qu’est-ce que cela va changer concrètement pour vos étudiants ?
J’ai envie de dire que tout change pour que rien ne change ! Car le constat est le suivant : dès l’adoption des nouveaux statuts à l’occasion de la création de l’EPE, nous avons joué à 100 % le jeu de l’expérimentation. Aujourd’hui, nous avons déjà des dispositifs institutionnels et organisationnels qui fonctionnent à plein, tous les étudiants de l’Université et des établissements composantes ont la même carte d’étudiant et accèdent à tous les locaux de l’Université, je signe tous les diplômes aux côtés des directeurs des établissements etc. Beaucoup d’éléments concrets sont donc déjà en place et nos étudiants prennent peu à peu conscience qu’ils font partie d’un établissement plus vaste. Une prise de conscience qui se concrétisera de façon plus marquée avec une nouvelle offre de formation innovante, à horizon 2025.
L’Université a récemment signé une convention stratégique avec l’INA. Dans quel but ?
Notre Université est reconnue comme un pôle d’excellence en matière juridique. Mon ambition est d’aller plus loin et d’en faire une référence dans la LegalTech, en formant le juriste de demain, un juriste capable d’intégrer dans ses connaissances juridiques et dans sa pratique, tous les enjeux de la LegalTech. Je souhaite aussi faire de l’Université une référence dans le domaine des médias. Pour ce faire, nous capitalisons sur l’ancienneté et la notoriété de l’Institut Français de Presse, ainsi que sur ses compétences transverses en information-communication et en histoire notamment. Et ce en coopération renforcée avec le CFJ, établissement composante de l’Université. L’arrivée de l’INA – institution connue et reconnue dans la diffusion des données et de l’histoire de l’audiovisuel – nous permet de franchir une étape importante dans la constitution de ce pôle universitaire de référence.
Côté recherche, vous avez créé la première PhD box. Quels en sont les contours ?
Il s’agit de mobiliser deux ou trois doctorants issus de nos établissements composantes et de disciplines différentes, sur une thématique de recherche unique. Chacun rédige sa thèse du point de vue de sa discipline, tout en s’enrichissant mutuellement de la vision des autres. Une Phd Box a ainsi été lancée sur le thème de la propagation des informations sur les réseaux sociaux, plus particulièrement sur Twitter. D’autres PhD Boxes vont être lancées en 2023-2024 dans l’objectif d’une recherche plus intégrée et plus multidisciplinaire à même d’apporter des réponses à la complexité des problèmes du monde contemporain.
Université, terre d’innovation
L’Université est, par essence le lieu où se rencontrent formation et recherche, où l’insertion professionnelle des étudiants en formation initiale est éclairée par une réflexion approfondie et de haut niveau sur l’évolution du monde. Cette capacité de notre université à faire preuve d’innovation est aussi liée à son agilité permettant d’anticiper les évolutions. Mettre en place il y a 10 ans une licence numérique en droit était, par exemple, une formidable anticipation des réflexions sur l’innovation pédagogique aujourd’hui. Notre université a toujours eu cette capacité à avancer vite, car il n’y a pas d’innovation sans mouvement.
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