La multiplication des plateformes 3.0 n’impacte pas seulement nos modes de consommation. Elle bouscule également notre façon de travailler. Équilibre vie privée/ vie professionnelle, relation au travail et à la hiérarchie, rapport au temps : pour attirer et fidéliser les talents, les entreprises vont devoir changer de logiciel pour adapter leurs modes de fonctionnement aux aspirations des jeunes diplômés.
Le sens avant le statut
Remise en question du statut de salarié ou mutation du rapport au travail ? Ce sont désormais le sens du travail en lui-même et les valeurs portées par l’entreprise qui s’affirment au cœur des priorités des fameux Millennials, avant la stabilité ou les conditions strictement matérielles. Acquérir de nouvelles compétences, développer leurs « soft skills », bénéficier d’une diversité de missions : ils sont avant tout à la recherche d’un poste qui stimule leur curiosité et leur ouvre l’esprit.
La bête noire : l’ennui !
Moins à la recherche d’un CDI que d’un épanouissement personnel, les jeunes diplômés sont de plus en plus nombreux à préférer aux carrières balisées une succession de CDD, synonyme de liberté. Ou pourquoi pas cumuler statut salarié et statut free-lance : l’essentiel est de pouvoir développer toujours plus de savoir-faire et de nourrir leurs passions.
« S’engager à titre personnel passe souvent avant l’engagement pour l’entreprise. »
Un rapport au temps différent
Si le CDI subsiste parmi les voies possibles pour s’insérer dans le monde du travail une fois le diplôme en poche, il est souvent perçu comme une première étape pour acquérir de l’expérience professionnelle et du réseau, avant de se tourner vers d’autres modalités au bout de deux / trois ans. Besoin de retourner dans sa région d’origine, envie de tenter pour un temps l’aventure de l’expatriation, volonté de se réaliser en créant sa startup avant de revenir au salariat si le projet ne marche pas, statut free-lance pour pouvoir travailler tout en voyageant pendant plusieurs mois : les raisons de choisir des alternatives au sacré Graal du CDI sont multiples. Les jeunes générations fonctionnent par étape quant à leur carrière professionnelle, avec un rapport au temps différent de celui de leurs aînés.
Changer de logiciel ou ne plus être à jour
Face à ces mutations profondes du rapport au travail, les recruteurs se retrouvent confrontés à des enjeux d’attractivité inédits. Comment attirer et, surtout, comment garder des jeunes talents ? Comment proposer davantage de flexibilité tout en nourrissant le sentiment d’appartenance ? Comment concilier engagement au travail et aspiration à la liberté des « Millenials » ? Une première piste, parmi d’autres, pourrait consister à proposer des CDI à temps partiel, permettant de cumuler plusieurs activités ou de réaliser des projets personnels.
Les auteurs sont :
Marianna Gyapay, Directrice de l’insertion professionnelle de l’ISIT et Nathalie Schwartz, Directrice des relations entreprises