Le 15 juin 2016, la Conférence des Grandes Ecoles a dévoilé les résultats de sa 24e enquête annuelle sur l’insertion des jeunes diplômés. Elle a été menée auprès de 173 grandes écoles entre mi-janvier et fin mars 2016.
Du nouveau !
La CGE et l’ENSAI (Ecole nationale de la statistique et de l’analyse de l’information, qui gère la partie technique de l’enquête) ont présenté une enquête inédite par son échantillon et ses angles d’approfondissement. Pour la première fois, l’enquête s’intéresse aux statistiques de trois promotions (2015, 2014 et 2013), permettant ainsi une prise de recul sur la situation des diplômés à trois ans. Elle présente également les spécificités de l’insertion des apprentis, qui représentent 13 % des diplômés des cursus grandes écoles.
La progression se confirme
Les diplômés 2015 jouissent d’un taux net d’emploi à 6 mois supérieur à celui de leurs prédécesseurs : 83,1 % contre 80,6 %. De deux ans à deux ans et demi après le diplôme, le taux se rapproche du plein emploi à plus de 95 %.
Du côté des salaires (exprimés en euros courants), il atteint 33 542 € annuel moyen brut (hors primes) en France. Et du côté des contrats, 76,9 % des diplômés de grandes écoles ont été embauchés en CDI en 2016, soit trois point de plus qu’en 2015.
Expériences professionnelles : voies royales d’accès au marché du travail
L’entrée sur le marché du travail des diplômés étant passés par un stage de fin d’étude et / ou un apprentissage est facilitée par ces expériences formatrices. Le stage de fin d’études permet à 30 % d’entre eux de décrocher leur premier emploi. Les entreprises 35 % des apprentis qu’elles ont accueillis. Au global, ces derniers ont un taux net d’emploi supérieur à celui de l’ensemble de leur promotion. La CGE a pour ambition de voir la proportion d’apprentis dans les grandes écoles atteindre 20 %.
Les disparités perdurent… mais pas partout
Dans sa présentation des résultats de l’enquête, Peter Todd (directeur d’HEC Paris et président de la commission aval de la CGE) a tenu à souligner « la persistance injustifiable de disparités salariales entre hommes et femmes » malgré l’augmentation des effectifs féminins dans les écoles. Ces inégalités se vérifient dans les proportions de femmes et d’hommes en CDI : 69,3 % contre 81,8 %, ou ayant le statut cadre : 78,1 % contre 90 %.
Signe encourageant cette année : le secteur des technologies de l’information (industrie et service) est le premier à réduire ces différences salariales. Ainsi, dans les télécommunications, les femmes ingénieurs perçoivent même un salaire plus élevé que les ingénieurs hommes : 36 113 € (hors primes) contre 35 664 €.
Faits intéressants (promotion 2015)
Un ingénieur sur deux travaille en Province, 38 % en Ile-de-France, 12 % à l’étranger.
Un manager sur quatre travaille à l’étranger, 57 % en Ile-de-France, 19 % en Province.
Les principaux secteurs d’emploi des ingénieurs sont :
Les sociétés de conseil, bureaux d’études, ingénierie pour 17 % d’entre eux /
L’industrie automobile, aéronautique, navale, ferroviaire (13 %) /
Les activités informatiques et services d’information (12 %).
Du côté des managers :
Les activités financières et d’assurance pour 19 % d’entre eux /
Les sociétés de conseil, bureaux d’études, ingénierie (15 %)
Le commerce (10 %).
Un manager-homme diplômé en 2015 reçoit en moyenne 1 600 € de plus qu’un ingénieur homme, une femme manager perçoit elle 1 200 € de plus que son homologue ingénieure.
Des flux croisés plus qu’une fuite des cerveaux
Ces dix dernières années la proportion de diplômés expatriés à l’étranger est demeurée stable, accusant néanmoins une légère baisse en 2016 (16,6 % contre 17,6 % en 2015). La CGE met l’accent sur d’autres chiffres donnant une vision plus globale de l’internationalisation : « un nouveau diplômé (français) sur six commence une carrière à l’étranger et 68 % des étudiants internationaux sont embauchés en France à la suite de leurs études dans une grande école » explique Peter Todd.
Par Barbara Boye