Les ETI, entreprises de taille intermédiaire, ont un fonctionnement singulier dans la sphère économique. Leurs dirigeants exercent un leadership marqué par la réactivité, la liberté, l’audace et la mise en oeuvre d’une intelligence collective. Plusieurs d’entre eux ont porté la voix des ETI lors du premier Sommet de l’économie au cours du forum « Osons la France » de décembre 2014.
Une ETI est une organisation entre la grande entreprise et la PME. Le terme a été officiellement reconnu en 2008 dans la loi de modernisation économique. « Cette qualification était importante car les ETI sont différentes, elles ont des comportements et modes de fonctionnement singuliers » a expliqué Elizabeth Ducottet, co-présidente du syndicat Asmep-ETI.
Liberté et autonomie
Le mot ETI est récent mais ces entreprises et la vision des affaires de leurs dirigeants est ancienne et pérenne. « Nous sommes libres de nos destins, a déclaré Elizabeth Ducottet. Notre réactivité dans la gestion de nos entreprises nous caractérise. Nous allons vite, nous corrigeons, ajustons ; avec un objectif : avoir le bénéfice de ce qui fonctionne, réussir avec nos collaborateurs, mettre en avant l’intelligence collective ! » La liberté et l’autonomie de décision dans une perspective collective sont aussi mises en exergue par les autres dirigeants d’ETI. « Le patron définit les process avec ses équipes, a raconté Jean-Luc Petithuguenin, président de Paprec. Quel bonheur de collaborer, de déplacer des montagnes, de revendiquer la valeur travail dans ce contexte ! Travailler dans une ETI est une chance. »
Le président a aussi évoqué la notion de rapidité, de réactivité propre aux ETI. Il a affirmé que si « au 20e siècle ce sont les grosses entreprises qui ont mangé les petites, au 21e siècle ce sont les rapides qui mangeront les lentes. » La rapidité est plus qu’une caractéristique, c’est une nécessité pour le président de Sphere, John Persenda. Il l’a illustrée en racontant qu’un représentant d’une société américaine est venu le voir pour lui vendre des bioplastiques. « Je lui ai répondu que nous nous voulions acheter leur entreprise. 15 jours après nous étions aux Etats-Unis ! » « Développer une entreprise, c’est comme découvrir le far west ! » Le dirigeant d’ETI se caractérise en outre par son enthousiasme de participer à une aventure. fabuleux et extraordinaire ! » a confirmé Jean-Luc Petithuguenin. Sans nier les problèmes qui comme partout se présentent. Parti avec 35 salariés, il en emploie désormais 4 500. « Développer une entreprise, c’est comme découvrir le far west ! »
La réactivité des ETI, un levier pour libérer le désir de croissance
Bpifrance est la banque publique des ETI et PME. Son président Nicolas Dufourcq a partagé son plaisir de voir la réactivité de ces structures. « Les ETI montrent que l’on peut faire les choses rapidement. Nous avons fait le tour de France pour rencontrer 11 000 entrepreneurs et sortir de la prison du non-désir. L’ambition de Bpifrance est de libérer le désir de croissance, de redonner de l’énergie et de l’élan aux entreprises pour grandir et devenir des leaders mondiaux. »
Audacieux
Diriger une ETI c’est enfin faire preuve d’audace pour Elizabeth Ducottet. « Il faut du toupet pour miser sur le long terme dans le contexte actuel. Les dirigeants d’ETI osent et se nourrissent d’audace ! » « L’aventure et la liberté, l’intelligence collective, voilà ce qui nous motive, a conclu Jean-Luc Petithuguenin. Ce type d’intelligence très française est un atout pour le 21e siècle. Quand on parvient à booster l’intelligence collective, le résultat est exceptionnel. »
Les ETI en quelques chiffres
• La France compte 4 600 ETI soit 3 fois moins que l’Allemagne et 2 fois moins que le Royaume-Uni.
• Une ETI compte entre 250 et 4 999 salariés
• A un CA n’excédant pas 1,5 Mds€
A. D-F