Développer la communication et le partage entre grandes écoles sur le thème du handicap

Hervé Laborne, directeur de l’ESME Sudria est le responsable du groupe de travail de la Conférence des Grandes Écoles sur le handicap

Depuis 2008 et la signature de la Charte sur le handicap par la Conférence des Grandes Écoles, le nombre d’établissements déployant une politique handicap va croissant. Pour autant il reste beaucoup à faire. Hervé Laborne nous présente les pistes de progrès identifiées par le groupe de travail sur le handicap dont il est responsable au sein de la CGE.

Comment évolue l’intégration des étudiants handicapés dans les grandes écoles ?
Nous constatons un intérêt croissant des écoles pour le handicap. Nous tablons sur 400 référents handicap d’ici à 2 ans contre 150 aujourd’hui. Recenser les étudiants handicapés est plus délicat, car ils sont nombreux à ne pas se déclarer. Cela dit, leur nombre progresse régulièrement et nous les estimons entre 1 500 et 2 000. A mon sens, tout est affaire de jugement, il faut tenir compte de la variété des situations et apporter des réponses personnalisées. Certains auront besoin de tiers temps pour les concours et examens, d’autres d’aménagements spécifiques, d’outils ou d’un auxiliaire de vie universitaire. Plus que des dispositifs, il s’agit de faire preuve d’écoute, de bon sens et de pragmatisme.

Comment avance le travail mené depuis 2009 avec l’Afnor ?
Nous sommes en train de travailler à l’adaptation aux grandes écoles, sous la forme d’un label, de la norme de certification des organismes handi-accueillants qui vient de paraître. Ce travail de fond soulève des questions comme lorsque des écoles qui ont des conditions handi-accueillantes, ne les affichent pas.Un label va permettre de travailler sur une base commune.

« Les premières années d’action de la CGE en matière de handicap ont été très productives. Aujourd’hui, il faut accentuer le partage des réflexions et pratiques entre établissements afin d’entraîner toutes les écoles de la CGE dans la dynamique. »

Sur quel mode la commission souhaite t-elle que travaillent les écoles ?
La commission souhaite que chaque école puisse travailler trois volets sur le handicap. D’abord en affichant sa volonté de prendre en compte le handicap au travers d’une politique. Également que chacune maîtrise les processus de recrutement, de formation et d’accompagnement vers l’emploi des étudiants handicapés. Notre atout est d’avoir des pédagogies fondées sur un accompagnement personnalisé, elles doivent être adaptées aux problématiques spécifiques du handicap. Enfin, que chaque école revisite ses processus matériels. Cela passe notamment par l’accessibilité de l’information via l’outil numérique et physique à l’établissement. Nous sommes en train de mettre en place une plateforme collaborative afin que les écoles partagent mieux leurs bonnes pratiques. Les dispositions d’accueil dans l’Éducation Nationale vont à terme permettre à plus de jeunes de poursuivre leurs études. Nous les accueillerons d’autant mieux si nous sommes préparées. La commission a d’ailleurs mis en place une formation pour les référents handicap assurée par Hanploi.com qui accueille aussi des référents d’universités.

 

A.D-F