Maria Harti (ENSAE 87), DEA de méthodes scientifiques de gestion à Dauphine, directeur général de iDBUS
Maria Harti (ENSAE 87), DEA de méthodes scientifiques de gestion à Dauphine, directeur général de iDBUS

De l’ENSAE à iDTGV… puis à iDBUS Le parcours d’une intrapreneuse au sein de SNCF

L’envie d’entreprendre lui vient à l’ENSAE – qu’elle complète par un DEA de méthodes scientifiques de gestion à Dauphine – et se concrétise lorsque la SNCF lui demande en 2002 de créer un opérateur ferroviaire alternatif, iDTGV. 7 ans après, Maria Harti récidive et lance iDBU S, une nouvelle façon de voyager. Rencontre avec une intrapreneuse qui a à coeur de faire grandir ses collaborateurs.

Maria Harti (ENSAE 87), DEA de méthodes scientifiques de gestion à Dauphine, directeur général de iDBUS
Maria Harti (ENSAE 87), DEA de méthodes scientifiques de gestion à Dauphine, directeur général de iDBUS

Comment s’est concrétisée votre envie d’entreprendre ?
Quand on croit à son rêve et qu’on s’y accroche, il se réalise un jour. C’est le fil conducteur du livre de Paulo Coelho « L’Alchimiste » que j’ai relu récemment. Jamais je n’aurais imaginé créer une activité ou une entreprise au sein de la SNCF. Je l’ai fait une première fois, je le refais 7 ans plus tard, j’aime développer, créer des choses nouvelles. L’envie de manager est venue en même temps que l’envie de créer et j’ai très vite managé des équipes de cadres.

 

Il serait réducteur de dire que l’ENSAE forme des ingénieurs…
Elle donne un très bon bagage économique, forme des ingénieurs plus adaptés aux besoins de l’entreprise. Les cours de microéconomie, de sociologie et d’anthropologie économique donnent une ouverture sur le monde qui nous entoure, les évolutions de la société, et une compréhension des stratégies frappe pour travailler dans un grand groupe, on est au coeur du réacteur. Etre une femme ingénieur intrapreneuse n’empêche pas d’avoir un foyer, des enfants, et une vie personnelle et professionnelle équilibrée. On ne vous le fait sentir que vous êtes une femme que lorsque vous commencez à avoir des postes à gros enjeu.

 

Quelles compétences un ingénieur doit-il développer pour entreprendre ?
Pendant sa scolarité, il doit s’investir dans des projets, prendre des initiatives, des risques. Il est important qu’il sache s’entourer pour compléter ses compétences dans les domaines marketing, contrôle de gestion, finance, digital, et qu’il communique. C’est un moment privilégié pour l’ingénieur qui veut devenir entrepreneur. L’intrapreneur doit avoir fait ses preuves dans l’entreprise, acquérir une certaine légitimité, avoir la confiance de son patron.

 

Un de vos collaborateurs vous qualifie de patron corolle…
C’est un patron qui met en valeur ses collaborateurs et les fait grandir. confiance. Je développe une coresponsabilité par rapport aux objectifs communs, la marge opérationnelle et la satisfaction des clients et des collaborateurs, etc. Je définis une vision, des objectifs, ensuite je deviens une ressource. Je suis là pour accompagner mes collaborateurs, les coacher, les faire grandir, développer leurs compétences, leur champ de responsabilités, les aider à réaliser certains rêves.

 

L’entreprise, un milieu ouvert
Maria Harti considère l’entreprise comme un milieu ouvert. Dès qu’elle crée une entreprise, elle définit des valeurs « qui vont constituer le fil conducteur de nos choix stratégiques et de nos décisions, notamment managériales, et de notre communication interne et externe. » iDBUS se veut « humain, simple et fiable, ouvert et contemporain, équilibré ». Elle veille à la complémentarité des membres de son comité de direction « dans une course de relais, comme dans un comité de direction, il est important de bien se connaître pour travailler ensemble de manière efficace, performante et réaliser ses objectifs ». Elle invite ses collaborateurs à exprimer leurs besoins, ses directeurs à être modélisants pour leurs équipes. Il y a un plaisir à gagner ensemble, de l’enthousiasme à atteindre l’objectif, qui contribuent à créer une très bonne ambiance de travail. « Nous jouons beaucoup et célébrons les bonnes nouvelles, fins de projets, etc., cela nous dynamise, nous redonne de l’énergie ».

 

iDBUS, une nouvelle façon de voyager
iDBUS exploite depuis juillet 2012 un réseau de lignes d’autocars longue distance dans 6 pays européens. La start-up, qui compte une soixantaine de sédentaires et 150 roulants, s’adapte en permanence et se prépare à l’ouverture prochaine du marché français, qui va lui permettre de desservir toutes les grandes villes françaises, et de toucher des populations beaucoup plus larges.

 

Chiffres clés
12 grandes capitales européennes desservies dans 6 pays (Grande Bretagne, Pays bas, Allemagne, Belgique, Italie, Espagne) – 1 500 000 passagers transportés : + de 9 clients sur 10 satisfaits, 43 % de très satisfaits, + de 25 % de clients reviennent régulièrement

 

A.M.O.

 

Contact : maria.harti@sncf-c6.com