Dans la peau de Karine Berthelot-Guiet, directrice du CELSA Sorbonne Université

Le CELSA, grande école de référence en sciences de l’information et de la communication fait partie de Sorbonne Université, née il y a un an. Directrice mais encore et toujours enseignante et chercheuse, Karine Berthelot-Guiet vit 3 vies en 1 au service d’une certaine idée de l’information et de la communication. Les formations du CELSA hissent haut la capacité de distanciation et à développer une pensée critique grâce à l’apport des SHS.

 

6h30 à 8h00 : Train vers Paris. Les transports sont un moment de travail pour Karine Berthelot-Guiet. Elle lit ses mails, et les nombreux documents liés à sa fonction de direction mais aussi d’encadrante de 8 doctorants et de mastériens. « Je réside dans un village habité par mes ancêtres depuis le 17e siècle ! J’y suis très attachée et je peux aussi y assouvir l’une de mes passions, le jardinage. »

« Notre école est partie intégrante de Sorbonne Université »

8h30 à 10h00 : Réunion à Sorbonne Université. Membre de la toute jeune Sorbonne Université, le CELSA est impliqué dans sa structuration. La directrice fait ainsi partie du conseil de la faculté des lettres et du conseil académique de l’université. « J’étais membre élu du CA de Paris-Sorbonne qui a voté la fusion avec l’UPMC pour créer Sorbonne Université. Il est naturel et important que je participe aux instances du nouvel ensemble ; notre école est partie intégrante de l’université. » Globalement, la directrice avoue qu’il y a peu de sujets qui ne l’intéressent pas ! En prenant la direction du CELSA en décembre 2014, elle a découvert la comptabilité publique, les RH, les règlementations afférentes à son institution … « Notre environnement évolue sans cesse et cela rend la fonction d’autant plus passionnante et à enjeux. »

11h00 Arrivée au CELSA. La directrice a l’habitude de monter à son bureau par les escaliers, et de passer dans les couloirs. « Je suis au CELSA depuis 20 ans et je croise toujours des collègues, des intervenants, des entreprises, des étudiants que je connais. » Cette sociabilité matinale est à l’image de la convivialité qui règne au sein de l’institution. « Nous formons une communauté soudée et engagée » confirme la directrice. Le CELSA emploie une centaine de personnes, et des professionnels sont associés à chaque département comme Arnaud Le Gal des Echos pour le journalisme ou Julien Féré de SNCF Voyages pour la communication. « De nombreux intervenants sont des anciens dans un esprit de rendre au CELSA un peu de ce qu’il leur a apporté. Leur regard est essentiel pour notre école qui forme des professionnels en pointe des transformations des métiers. »

11h30 Point avec le Secrétaire Général, et des directeurs adjoints selon les dossiers. Sujets du jour : suivi de la formation continue et de l’apprentissage, et de leurs réformes. « La formation continue fait partie de notre mission sociale depuis 1973. Nous diplômons 130 à 150 adultes par an. Certains étudient dans des groupes mixtes avec la formation initiale. C’est un format riche en interactions. » 400 personnes sont aussi formées en non-diplômant par an. La formation continue représente la moitié des ressources propres du CELSA. « Nos 7 formations en apprentissage sont réalisées avec la même exigence que les cursus classiques, tient à insister la directrice. Les élèves suivent autant d’heures, ont accès à la recherche. Ils vivent une double vie de salariés. Et bien souvent ils sont recrutés avant la fin de leurs études ! » L’intégration professionnelle des élèves du CELSA est plus largement facilitée par les contacts permanents avec des praticiens intervenants dans les cours (ils sont 500), et les stages. L’équipe évoque la nouvelle chaire CELSA pour l’innovation avec de l’executive education, le fablab de la création, le portage du diplôme d’étudiant entrepreneur pour Sorbonne Université, le MS® Entreprendre, un pôle études et expertises.

12h00 Signatures. La directrice appose son paraphe sur une attestation de scolarité, de réussite, un contrat de formation continue, des documents financiers et administratifs de gestion courante, un diplôme…

12h30 Déjeuner de travail avec un responsable de département. « Nos responsables sont des enseignants-chercheurs et endossent aussi une mission (internationale, formation continue, apprentissage, innovation…). Nous travaillons donc sur deux champs. » Le CELSA vient de finaliser de nouveaux accords internationaux : avec l’Université Saint-Joseph à Beyrouth et l’Université de Laval au Québec pour des échanges bilatéraux et des co-diplômes. « Nos élèves sont très nombreux à réaliser des stages à l’étranger. Leur offrir la possibilité de coupler avec un échange en université, c’est la cerise sur le gâteau ! Sachant que notre appartenance à Sorbonne Université démultiplie les destinations et partenaires. » Autre évolution académique : le changement des modalités d‘entrée en M2. « Désormais, au lieu d’un écrit, nous demandons un dossier, et la présentation sur une page d’une production universitaire, professionnelle ou personnelle. Nous ne recrutons pas des profils, mais bien des personnes. » Le CELSA s’intéresse ainsi à l’ouverture intellectuelle, la curiosité, la distance critique, la capacité à mettre en forme ses idées, des candidats.

« Notre spécificité d’être une grande école au sein de l’université se retrouve dans la force des fondamentaux dans nos cursus et les liens avec le monde professionnel »

Interview Flash – Karine Berthelot-Guiet, Celsa Sorbonne Université

14h00 Cours. La directrice a souhaité conserver sa charge d’enseignante-chercheuse, et délivre 192 heures de cours par an. « J’enseigne en L3 en sciences du langage et communication, en sémiotique appliquée en M1 et encore en M2 sur mes recherches portant sur les formes contemporaines de publicité. Notre spécificité d’être une grande école au sein de l’université se retrouve dans la force des fondamentaux dans nos cursus et les liens avec le monde professionnel. »

16h00, Karine Berthelot-Guiet avance dans ses travaux de recherche. « La recherche, c’est vraiment ce qui me fait vibrer » confie celle qui a débuté en agence de pub, et « n’y trouvait pas [son] moteur ». « J’ai su que je voulais être enseignante-chercheuse en entrant en doctorat. » Si l’après-midi est propice aux travaux scientifiques pour la chercheuse, « un chercheur a toujours une partie de son cerveau qui continue à penser à ses travaux. J’ai donc toujours un carnet à portée de main. »

18h00 Rendez-vous avec un étudiant, un ancien élève ou une association professionnelle. Le CELSA entretien des liens privilégiés avec sa communauté d’anciens et le monde professionnel. « C’est essentiel car ce sont les recruteurs de nos diplômés. Nous sollicitons à la fois leur soutien et leur regard sur nos cursus en adéquation avec leurs enjeux et besoins. » La directrice suit également de près les réformes en cours en matière d’apprentissage et de formation continue, échange avec les financeurs et le CFA. Attentive au développement personnel des étudiants, Karine Berthelot-Guiet s’intéresse aux activités de la trentaine d’associations. « Les élèves viennent me présenter leurs projets et j’essaye d’assister à leurs représentations ou évènements. Récemment l’association Com’ des chefs nous a fait le buffet pour les TEDx des alumni. »

 19h00 Départ. A nouveau la directrice profite de son trajet en train pour travailler. Ce soir elle prépare un voyage avec Sorbonne Université à l’Université d’Orlando en vue d’un accord. « Ils ont une media school qui nous intéresse particulièrement. » Elle sera de retour chez elle aux alentours de 21h.

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