On vous explique comment valoriser ses compétences d’entrepreneuriat sur son CV
Comment valoriser ses compétences d’entrepreneuriat sur son CV ? ©AdobeStock

Comment valoriser ses compétences d’entrepreneuriat sur son CV ?

Vous avez lancé un projet pendant vos études ? Une idée d’entreprise, une initiative associative, du freelancing, ou même une startup ? Bonne nouvelle : vous avez déjà un pied dans le monde pro. Et encore mieux : vous avez développé des compétences recherchées par les recruteurs. Reste à savoir comment valoriser ses compétences d’entrepreneuriat sur son CV.

Non, l’entrepreneuriat n’est pas réservé aux licornes ou aux success stories à la Elon Musk. Pour Camille Doligez, responsable nationale de la Why Not Factory, incubateur du Groupe IGENSIA Education qui accompagne près de 80 entrepreneurs chez année, « il faut penser entrepreneuriat au sens large : ça peut être une initiative associative, un projet freelance, une startup… L’important, c’est ce que l’expérience dit de vous ». Et justement, elle en dit beaucoup.

Gestion de projet : la compétence-clé à valoriser

Premier réflexe à avoir pour valoriser ses compétences entrepreneuriales sur un CV ? Identifier celles que vous avez développées. La plus évidente, selon Camille Doligez : la gestion de projet. « C’est vraiment le cœur de toute expérience entrepreneuriale. Savoir planifier, coordonner, exécuter, gérer des parties prenantes… Ce sont des compétences que je recherche en priorité chez les candidats à l’incubateur » illustre-t-elle. Mais ce n’est pas tout. En lançant votre projet, vous avez sûrement appris à organiser vos tâches, respecter des délais, utiliser des outils comme Trello, Notion, Excel ou Canva, « de vraies valeurs ajoutées, surtout quand on est étudiant sans expérience professionnelle classique » souligne Camille Doligez.

À cela s’ajoutent des qualités humaines précieuses : autonomie, proactivité, prise de décision. « Nos incubés les plus jeunes ont parfois à peine 18 ans, mais ils développent un vrai sens des responsabilités. Ils sont responsables d’un produit, d’un client, d’une équipe… Et prennent aussi conscience de leur impact sociétal » abonde-t-elle.

La communication : une compétence transversale souvent sous-estimée

Autre atout majeur : les compétences en communication. Monter un projet, c’est forcément apprendre à convaincre, à créer du contenu, à prendre la parole. « Tous nos incubés passent par cette étape : apprendre à pitcher, à prendre la parole en public, à négocier, à gérer un site web, des réseaux sociaux, une newsletter. Et ça, ce sont des compétences ultra valorisables » explique Camille Doligez. Sans oublier la polyvalence technique, intrinsèque à tout projet entrepreneurial. « Les compétences techniques développées dépendent du secteur d’activité, mais quoi qu’il en soit, les étudiants sont obligés de se confronter à plusieurs facettes du projet : communication, commercial, finance, gestion, marketing… Ce côté touche-à-tout, multi-casquette, c’est une vraie force, une preuve d’adaptabilité et de débrouillardise » souligne-t-elle.

Intégrez votre projet dans vos expériences professionnelles

Bonne nouvelle : votre expérience entrepreneuriale a toute sa place dans la rubrique Expériences professionnelles, au même titre qu’un stage ou une alternance. Pour la mettre en avant, « je conseille toujours de décrire le projet, d’indiquer votre rôle, la durée, et surtout ce que vous avez fait concrètement : étude de marché, business model, prototypage, acquisition client… Il faut que ce soit tangible » étaye Camille Doligez.

Adaptez votre présentation au poste visé

Et pour rendre le tout encore plus percutant, pensez chiffres : combien de clients ? Quel chiffre d’affaires ? Quelle communauté sur les réseaux sociaux ? « Les étudiants ne se rendent pas toujours compte de ce qu’ils ont accompli. Mais c’est très valorisable » insiste-t-elle. Autre conseil clé de la part de la responsable nationale de la Why Not Factory : adapter votre présentation au poste visé. Ainsi, si vous postulez en communication digitale, insistez sur la création de contenus, les réseaux sociaux, la stratégie de visibilité. Si vous visez un poste en gestion, parlez rétroplanning, coordination et résultats chiffrés.

Et si votre projet n’a pas marché ? Parlez-en quand même !

« Beaucoup d’étudiants préfèrent ne rien dire d’un projet qui n’a pas abouti. C’est dommage, car ils ont quand même développé des compétences clés pendant un, deux, voire trois ans » regrette Camille Doligez. Loin d’être un échec, c’est une expérience d’apprentissage. Vous pouvez la présenter comme telle : ce que vous avez tenté, ce que vous avez appris, comment vous avez rebondi pour montrer votre capacité de résilience. « Il n’y a pas de plus bel échec qu’un projet entrepreneurial. C’est souvent la meilleure réponse à la fameuse question d’entretien : Racontez-moi un échec et ce que vous en avez tiré. » Car lancer un projet en parallèle de ses études est déjà une preuve de motivation et de persévérance. « Ça montre que vous êtes prêt à utiliser votre temps libre pour construire quelque chose, tester une idée. Même si ça n’a pas donné lieu à une entreprise viable, vous avez appris à vous concentrer, à vous engager. »

💡 Le conseil final de l’experte

A un jeune qui hésiterait encore à valoriser ses compétences d’entrepreneuriat sur son CV, Camille Doligez adresse une conclusion avec justesse : « Vous n’avez rien à perdre à essayer pendant vos études. Dans tous les cas, vous repartez avec un diplôme. Et avec en plus une vraie expérience humaine, des compétences concrètes, un réseau… C’est un bonus, que le projet fonctionne ou non. »

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