Vivre 1 000 vies différentes et faire rire les autres, deux moteurs intimes qui ont conduit Michaël Hirsch, jeune diplômé de NEOMA Business School, à changer de trajectoire, à faire un choix de vie : devenir comédien et humoriste.
Comment l’humour est-il entré dans votre vie ?
L’humour fait partie de moi depuis toujours. J’aime ce double principe, un peu comme les chatouilles, qui fait rire et démange à la fois. J’ai fait une école de commerce car je ne savais pas quoi faire à l’issue du lycée. Je ne voulais pas me fermer de portes, et continuer à nourrir ma curiosité.
Et le théâtre ?
J’aime l’idée de trajectoire : car c’est à NEOMA que j’ai appris les rudiments du métier de comédien ! J’ai rejoint la troupe de théâtre de l’école. J’étais aussi le rigolo de service qui faisais des sketches pour l’accueil des admissibles. J’ai adoré ces moments, jouer devant un public différent tous les jours, engager un contact sur ce mode. NEOMA a été un formidable terrain de jeu et un tremplin. J’ai monté mon premier spectacle grâce à mon directeur de programme. En 2011, après ma sortie de l’école et ce spectacle à Reims, c’était décidé je serai comédien. J’ai donc intégré le cours Cochet pour mener des études d’art dramatique durant deux ans et demi.
Un travail, un métier, comment définissez-vous votre activité ?
C’est un choix de vie. Car plus qu’un travail, être comédien, humoriste, produire et monter mes spectacles, c’est une vie. En ce sens, la notion d’engagement est essentielle. Le choix de travailler dans un environnement moins formel que celui de l’entreprise implique d’accepter que la réussite ne soit pas comparable à celle des autres. Durant vos études vous êtes guidé par la perspective de construire votre carrière, or un artiste ne se projette pas du tout ainsi. Faire ce choix d’une certaine liberté implique aussi de renoncer à un confort plus accessible via le cheminement classique après une grande école.
Quels sont vos moteurs pour cette vie ?
Au départ, j’avais envie de m’amuser. J’ai toujours été passionné d’histoires, qu’on m’en raconte et que j’en raconte. Je suis principalement mu par mes envies de création, et je travaille un modèle économique et financier au service de mon activité artistique. De ce point de vue, mes études à NEOMA me sont très utiles. Mon état d’esprit c’est : mieux vaut une tentative imparfaite que pas de tentative du tout.
Qu’aimez-vous le plus dans cette vie ?
Ce qui est merveilleux dans mon métier c’est qu’il est drivé par la curiosité. Cela aurait pu être une phrase de petit garçon : « Plus tard, je serai un grand curieux ! » Je lis beaucoup, j’observe la réalité, puis j’ajoute un peu de rêve et de fantaisie pour mes spectacles. Ce que j’aime profondément c’est avoir 1 000 vies ! Par exemple dans mon spectacle « Pourquoi ? », chaque soir je vis 100 vies sur scène, explorant les facettes d’une vie de l’enfance à son dernier jour. Je suis en tournée en France jusqu’en juin. Le spectacle existe depuis 2014, et j’ai eu beaucoup de chance, je l’ai joué plus de 450 fois devant 55 000 spectateurs en tout. Je produirai à Avignon en juillet le nouveau spectacle que je suis en train d’écrire. Je ne m’interdis rien pour la suite. C’est comme lorsque j’ai choisi cette vie, je ne savais pas où cela me mènerait.
Le truc de Michael pour prendre la parole en public
Ce qui marche à tous les coups, c’est d’être sincère dans ce que l’on dit. Il n’y a pas plus convaincant qu’un être humain sincère. Les autres sont très sensibles à cela. Or, ce n’est pas toujours possible. Dans ce cas, cela s’appelle être comédien !
« Je suis principalement mu par mes envies de création, et je travaille un modèle économique et financier au service de mon activité artistique »