Pierre Milet (Sciences Po Paris 89)
Pierre Milet (Sciences Po Paris 89)

Carlson Wagonlit Travel : une direction financière de première classe !

Présent dans plus de 150 pays, Carlson WagonLit Travel est le leader mondial de la gestion des voyages d’affaires. Directeur financier pour la zone EMOA (Europe, Moyen- Orient, Afrique) et le réseau Partenaires dans le monde, Pierre Milet nous fait découvrir son groupe et sa direction financière.

Pierre Milet (Sciences Po Paris 89)
Pierre Milet (Sciences Po Paris 89)

« La principale difficulté, lorsque l’on gère des équipes dans des pays différents, est de composer un casting adapté aux spécificités de chaque entité en termes de compétences et de personnalités. »

 

Diplômé de Science Po Paris, Pierre Milet a débuté par l’audit, au sein du cabinet Arthur Andersen. Cette expérience a duré sept ans et a été particulièrement enrichissante car elle lui a permis d’appréhender tous les domaines de la finance d’entreprise au sein de secteurs d’activité très différents, en étant impliqué sur des projets de fusion et d’acquisition. Après avoir rejoint Cofinoga au sein de l’équipe d’audit interne, il intègre en 1998 Lucent Technologies en France où il occupe le poste de directeur financier pendant 2 ans. Avec la séparation des activités opérateurs et entreprises au sein de Lucent Technologies en 2000, il décide de donner une orientation plus internationale à sa carrière en rejoignant Avaya (spin off de Lucent Technologies – spécialiste des solutions voix et data). Il part pour Bruxelles en tant que directeur financier Europe. En 2002, il part aux Etats-Unis au siège d’Avaya situé dans le New Jersey comme directeur financier des activiés Research & Development et de l’activité small medium business d’Avaya. A la fin 2004, un nouveau challenge lui est confié au sein d’Avaya avec l’acquisition de Tenovis. Pierre Milet rejoint Francfort comme directeur financier en charge de l’intégration financière de Tenovis au sein d’Avaya. « J’ai essayé de construire mon parcours en ne me fermant aucune porte et en étant curieux. L’audit m’a permis de me former à la finance et à l’entreprise. Quand je me suis senti prêt et que j’ai eu l’opportunité d’avoir des responsabilités financières plus opérationnelles, j’ai pu mettre à profit ces expériences de formation et d’apprentissage sur le terrain en développant une approche plus business et opérationnelle. » Depuis 2007, Pierre Milet est VP Directeur Financier EMOA de Carlson WagonLit Travel (CWT).

Comment est positionné le groupe CWT ?

Le coeur de notre métier est de vendre du voyage d’affaires aux entreprises. Cela comprend toutes les prestations liées au voyage : le transport, l’hôtel. C’est ce que l’on appelle dans le jargon interne l’air, le rail, l’hôtel, la voiture. Cette activité couvre également la partie événementielle (Meetings & Events), et la partie solution (CWT Solutions Group) dont l’objectif principal est de conseiller les entreprises dans l’optimisation de leurs voyages. Nos clients sont toutes les entreprises avec la segmentation suivante : les grands comptes privés, d’envergure nationale ou publics, internationaux et locaux, les PME, les TPE. Nous avons également une activité loisir dans un nombre limité de pays (la France, la Belgique et le Canada), où nous proposons des offres de voyage à une clientèle de particuliers. Cette activité représente en Europe 5 % de notre activité.

Comment le groupe est-il organisé dans le monde ?

CWT est organisé autour de 4 régions dans le monde : la zone Europe Moyen Orient Afrique (EMOA), la zone Amérique du Nord (NorAM), la zone Amérique Latine (LatAm) et la zone Asie-Pacifique (APAC). Outre cette organisation par grandes régions géographiques, CWT s’appuie sur des fonctions supports ou transversales avec l’organisation des grands comptes globaux, l’organisation de gestion des fournisseurs (compagnies aériennes, grandes chaînes d’hôtels), une organisation centrée sur le développement de nouveaux produits et l’innovation et les organisations plus traditionnelles avec la finance, les ressources humaines, l’IT. Dans un marché concurrentiel, l’implantation du groupe sur l’ensemble des continents lui donne l’avantage de pouvoir offrir des solutions globales. Notre approche, très orientée client, nous permet de répondre par des solutions standardisées ou adaptées aux besoins de nos clients.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de rejoindre CWT ?

Sa position de leader dans le domaine des services et plus particulièrement du voyage, mais aussi sa stratégie, claire et bien définie à moyenlong terme, ont été des éléments décisifs pour moi. Lors de mes entretiens de recrutement, mes interlocuteurs portaient en effet la même vision, autant sur les orientations stratégiques que sur les actions à mener pour conforter la position de numéro un et développer une croissance profitable. La convergence des objectifs du management et le partage d’une même vision à long terme sont des atouts essentiels pour le succès d’une entreprise.

Comment est organisée la direction financière EMEA que vous dirigez ?

La région EMOA – 9 000 collaborateurs- représente un peu moins de 40 % de l’activité du groupe et couvre 28 pays. Elle est découpée en six zones : France, UK-Irlande, Central Eastern Europe (Allemagne, Autriche, Suisse et tous les pays de l’Est de la Russie à la Hongrie), Méditerranée (Italie, Espagne, Egypte, Grèce, Maroc), Pays Nordiques (Suède, Danemark, Finlande et Pays Baltes) et enfin Benelux. Ces zones disposent de directions financières, rattachées au directeur général du pays ainsi qu’à la direction financière EMOA dont j’ai la responsabilité. Les zones EMOA et Latam sont dirigées par un président, de nationalité suédoise, Håkan Ericsson, auquel je suis rattaché, ainsi qu’au CFO du groupe.

Quels sont les métiers exercés par vos équipes ?

La direction financière EMOA regroupe 370 personnes, qui assurent pour moitié des fonctions financières (contrôle de gestion, comptabilité générale, fiscalité, trésorerie, systèmes financiers) et des fonctions financières transactionnelles (comptabilité clients et comptabilité fournisseurs). Mon équipe siège comprend d’autre part trois directeurs : une personne dédiée au contrôle de gestion EMOA en charge de tout ce qui relève du budget, des prévisions, des analyses de résultats mensuels et du reporting pour la zone EMOA ; une personne en charge du contrôle des fonctions centrales européennes (finance, équipes commerciales, IT, HR, etc.) et une personne responsable de la revue des offres commerciales clients pour analyser leur profitabilité sur la durée d’exécution du contrat.

A quels enjeux devez-vous répondre ?

La finance a un rôle clé, central, elle est impliquée dans toutes les questions qui concernent l’entreprise. Notre mission première est de nous assurer que chaque zone réalise les objectifs financiers qui lui ont été fixés en termes de résultats d’exploitation et de trésorerie. L’industrie du voyage est fortement concurrentielle et les marges sont en permanence sous pression. La finance a par conséquent un rôle essentiel à jouer dans l’analyse de la performance, le diagnostic financier et opérationnel. Elle fait la différence dans sa capacité à proposer des solutions, des recommandations d’optimisation, d’amélioration de la performance que ce soit à court terme ou à moyenlong terme. Un des défis majeurs est de faire en sorte que l’allocation des ressources soit appropriée, et dans le meilleur des cas optimale. Le piment de notre responsabilité tient au rôle d’arbitre que nous jouons auprès de directions qui peuvent avoir des opinions ou des intérêts divergents ; c’est par notre capacité à prendre du recul par rapport aux chiffres que nous contribuons à l’aide à la décision.

Qu’est, selon vous, un « bon » directeur financier ?

Outre une bonne maîtrise des chiffres, dont il est garant, il lui est demandé de fournir les hypothèses les plus rationnelles possibles d’un point de vue financier, mais aussi business. Il doit donc être en mesure d’intégrer la dimension business dans son analyse afin d’aboutir à une recommandation pertinente. Un « bon » directeur financier fait la différence dans sa capacité à proposer des solutions. Il est fondamental qu’il sache bien s’entourer et bien travailler en synergie avec le business et toutes les organisations de l’entreprise. La principale difficulté, lorsque l’on gère des équipes dans des pays différents, est de composer un casting adapté aux spécificités de chaque entité en termes de compétences et de personnalités : l’alchimie entre le niveau technique (le savoir faire ou l’expertise financière) et le savoir-être devant être au rendez-vous. Un « bon » directeur financier doit aussi avoir la capacité de mobiliser les énergies, individuelles et collectives, afin de révéler le meilleur de chacun pour lui permettre d’évoluer.

Vos conseils aux étudiants en finance ?
Il faut se former sur le terrain, confronter ses connaissances financières à l’entreprise. Il n’y a pas de chemin tracé pour cela, mais je conseille aux jeunes diplômés de rejoindre des structures apprenantes comme les cabinets d’audit ou les groupes qui possèdent des organisations où la finance joue un rôle majeur. Il faut être curieux, poser des questions pour faire le lien entre la finance et le business. Partir à l’étranger permet de se challenger afin de compléter son bagage technique et de s’ouvrir à d’autres approches, d’autres cultures. Un directeur financier doit maîtriser la partie contrôle de gestion et la partie comptable dans toutes leurs dimensions : il faut donc veiller à se construire un parcours qui permette d’acquérir ces deux expériences. On y parvient en apprenant en permanence et en sachant faire preuve de curiosité pour développer ses qualités d’analyse !

 

CG

 

Contact : pmilet@carlsonwagonlit.fr
www.carlsonwagonlit.fr