Boosté par la généralisation des smartphones et des tablettes, médiatisée par le lancement très orchestré des Google Glass, la réalité augmentée prend (enfin) corps à travers des usages et applications concrètes créatrices de valeur ajoutée. Aperçu…
A l’heure où ces lignes sont rédigées, nous ne connaissons pas encore la fin du feuilleton, mais vous qui les lisez si, très certainement. Google a-t-il tenu sa promesse de mettre en vente ses Google Glass courant avril ? A quel prix ? Sachant que parti de 1 500 $ à l’origine, elles ont ensuite été annoncées à 1 000, puis 600 $ (450 €)… Enfin, le rush sur le dernier gadget techno est-il aussi important qu’escompté ?… Quelles que soient les réponses à ces questions, une chose est sûre, ces lunettes révolutionnaires, affichant sur leur unique verre des informations et images venant compléter ce que l’on voit naturellement, vont permettre au concept de réalité augmentée de sortir définitivement des secteurs de la communication et du marketing dans lesquels il se cantonnait jusqu’à il y a peu.
Essor de l’essayage virtuel
Jusque-là en effet, il fallait que les images virtuelles juxtaposées à la réalité offre vraiment un plus tangible pour que l’on ait recours à ce procédé. Idéal à Cluny ou Rome, où le visiteur visualise désormais sur des écrans ces architectures telles qu’elles étaient, à l’époque. Epatant également, lorsqu’il s’agit pour Alsthom de faire surgir sur scène son dernier TGV en 3D… Récemment, c’est vrai, l’offre en matière de réalité augmentée s’est étoffée pour répondre à une demande réelle du consommateur : « la visualisation des produits dans leur environnement et l’essayage virtuel », explique Didier Lesteven, DG de Total Immersion, spécialiste français de la réalité augmentée qui assure que « les sites de e-commerce proposant de l’essayage virtuel augmente leur trafic de 30 % et voient baisser les retours de manière significative ». Certains fabricants de cuisine ou de mobilier sur mesure ne pourraient en tous cas plus s’en passer. « Non seulement nous réalisons des gains de production en réduisant la marge d’erreur, confie Rachel Burban, DG France du fabricant de monte-escaliers Otolift, mais c’est un outil d’aide à la vente important qui permet à nos clients de visualiser concrètement l’installation ». Dont acte.
Un bel avenir
Prochaines étapes ? L’essayage de lunettes, de maquillage, accessoires et vêtements. Si le taux d’équipement en smartphones et tablettes nécessaire à l’essor de la réalité augmentée chez les particuliers a été atteint (car il convient d’être connecté, et même les Google Glass ne comportent pas de processeur), c’est cette fois la puissance de calcul de nos mobiles qui reste insuffisante, l’habillage 3D d’un corps s’avérant bien plus complexe que celui d’une pièce. Encore un peu de patience donc et l’on devrait voir enfin – aux dires des spécialistes – un marché des applications liées à la réalité augmenté qui plafonne à une centaine de millions de dollars, exploser et peupler notre quotidien d’une foule d’éléments virtuels…
Homo Numéricus
82 % des Français (tous âges confondus !) sont aujourd’hui connectés à internet tandis que le taux d’équipement en smartphones a plus que doublé en 1 an (de 17 à 39 %, dont 37 % se connectent). Le taux des plaquettes tactiles ayant, lui, quadruplé (de 4 à 17 %). Une omniprésence du numérique qui entraîne bien évidemment de nouveaux usages : « à n’importe quelle heure et en tous lieux », bref : un nouveau mode de vie. Shopping, recherche d’emploi ou démarches administratives continuent de basculer « en ligne » à raison de 5 % par an alors qu’avec cette délocalisation des tâches, la frontière entre temps de travail et temps libre ne cesse de perdre de sa consistance : les actifs étant désormais 39 % à continuer de travailler en dehors du boulot !…
JB