Bac +2/3 : l’avenir appartient-il à ceux qui travaillent tôt ?

En France, le taux de chômage s’élève à 10.5 %. Une réalité qui touche aussi les jeunes, puisque 10 % des Bac +2 sont au chômage et 6 % des diplômes allant de Bac +3 à Bac +5. Cette inégalité remet en cause le choix initial des étudiants qui souhaitent suivre un cycle court et les pousse de plus en plus à poursuivre leurs études. Le choix d’entrer dans la vie active après deux ans d’études supérieures, ne concerne qu’un étudiant sur cinq. Et la crainte du chômage n’est pas l’unique motivation.

Poursuivre ses études, c’est aussi…

L’essence même des formations type Bac +2/3
Tout d’abord, il s’agirait de revenir à la mission et à l’objectif initial des filières BTS, IUT, et licences professionnelles. La vocation même de ces filières est de former des cadres intermédiaires pour les entreprises. Elles sont censées préparer les étudiants à entrer rapidement dans la vie active avec des compétences précises et adaptées aux besoins des entreprises et leurs évolutions. Elles n’ont pas pour mission de servir de tremplin pour un cursus supplémentaire.

 

De meilleures perspectives d’évolution au sein de l’entreprise
Toujours d’après l’Afij1, près de la moitié des Bac +2/3 occupent un poste à faible perspective d’évolution. Et d’une manière générale, l’ascension d’un Bac+2 au sein d’une société est plus lente que celle d’un Bac +5. En 2011, le pourcentage de jeunes cadres atteignait 88 % chez les jeunes diplômés de grandes écoles (Etude de la CGE2 ).

Un choix qui varie suivant le projet professionnel et personnel de l’étudiant
Les étudiants titulaires d’un Bac +2/3 ont des profils divers. La création ou la reprise d’entreprise est un désir très fort chez les étudiants sortant de ces filières. Ces étudiants ont développé sur deux ans une véritable spécialité. Créer leur entreprise devient donc la voie royale pour mettre à profit leur expertise tout en restant leur propre patron.

 

Maintenant que tu as toutes les clés en main, quel sera ton choix pour l’avenir ?

Des salaires plus attractifs
Encore une fois, les candidats aux études longues sont les mieux lotis ! En effet, suite à une enquête de l’INSEE3 on estime le salaire net médian d’un diplômé ayant choisi un cycle court à 1 450 euros. Pour les Bac +5, celui-ci s’élève à 1760 euros, sachant que leur salaire augmente nettement avec l’expérience, la comparaison est sans équivoque.Pour autant ce constat est à relativiser. D’autant que pour les 20 % qui font le choix d’entrer dans la vie active avec un Bac +2/3, les options sont multiples !

La garantie de décrocher un CDI plus rapidement
Le nombre d’année d’études est-il devenu l’unique baromètre permettant d’estimer la vitesse à laquelle un jeune diplômé signera son premier contrat d’embauche ? C’est l’hypothèse que les statistiques semblent vérifier ! En effet, selon l’Afij : 63 % des titulaires d’un Bac +5 accèdent facilement à l’emploi, contre 52 % des Bac+ 2/3. Le diplôme reste la meilleure assurance pour décrocher un emploi stable et durable.

 

Des diplômes techniques très prisés
Alors que les étudiants sont conditionnés pour toujours faire davantage d’études et qu’ils évoluent dans la crainte constante du chômage, on occulte totalement l’existence bien réelle de postes non pourvus. En France, chaque année, entre 200 000 et 300 000 offres d’emplois ne débouchent sur aucune embauche. Ces postes vacants sont soit peu valorisés, soit au contraire très spécialisés, et requièrent l’obtention de diplômes techniques très recherchés, notamment dans le domaine de l’informatique, l’audiovisuel, électronique…

 

1. Association pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés
2. Conférence des Grandes Ecoles
3. Institut National de la statistique et des études économiques

 

Anne-Sophie Mathieu