Jordan Pothain (Stéphane KEMPINAIRE)

Un plongeon dans le grand bain

Il est l’une des étoiles montantes de la natation française. Jordan Pothain, 22  ans, revient avec nous sur son incroyable année 2016 qui l’a mené jusqu’aux Jeux Olympiques de Rio. Il nous raconte son quotidien entre les bassins et les bancs de l’école de kiné de l’UGA (Université Grenoble Alpes). Par Céline Deval

 

Pour rencontrer Jordan Pothain, il faut se lever tôt et ne pas avoir peur de se mouiller. Dès 6 h 30, le jeune homme plonge dans le bassin de la piscine du campus universitaire. « Chaque matin et chaque après-midi, j’enchaine les longueurs pendant deux bonnes heures, explique le nageur. En dehors de l’eau, j’ai aussi deux à trois séances de musculation par semaine ».

 

Deux priorités : le sport et les études

Et ce programme chargé ne s’arrête pas à la natation. En dehors des bassins, Jordan est aussi un élève assidu, qui vient d’intégrer l’école de kiné de l’Université Grenoble-Alpes (UGA). Si bien que ses journées sont bien remplies ! « J’essaye de concilier au mieux les deux et de me reposer aussi. Je suis débout à 5 h 30. La journée, je nage et je bosse mes cours. Et du coup, le soir, je ne suis pas un couche-tard ». Un rythme de vie soutenu pour un jeune de son âge mais que Jordan assume pleinement ! « Quand je me fixe un but, je mets tout en œuvre pour l’atteindre. Et pour moi, vie pro et vie sportive, ont autant d’importance l’une que l’autre.  « Le métier de kiné m’a toujours fait rêver et j’étais bien conscient que je ne pourrais pas vivre de la natation. Et cela n’a pas changé malgré ma participation aux JO ! »

 

Une progression impressionnante

Il est vrai qu’il y a quelques années, Jordan n’aurait jamais imaginé aller jusque-là. Lors des derniers JO à Londres, il évoluait encore à un niveau interrégional. Mais à force de travail, de rigueur et de motivation, ce brillant nageur a vu sa carrière exploser ces deux dernières années, jusqu’à sa qualification pour les jeux Rio. Dans le milieu sportif, ce genre de progression est très rare. Mais pour Jordan, « avoir été révélé sur le tard est une force. Cela montre que ma persévérance a fini par payer et cela rend les victoires encore plus belles ! ». Car aux derniers JO, il a brillé : jusqu’en finale olympique du 400 mètres nage libre !

 

Un investissement sur les tous plans

Une aventure olympique qui n’empêche pas l’étudiant de briller aussi dans ses études. « Mon entrée à l’Université Grenoble Alpes a vraiment été révélatrice pour moi car je ne bénéficiais d’aucun aménagement de mes études auparavant. Ce dispositif m’a permis de mener à bien mes entraînements biquotidiens, tout en assurant un cursus universitaire, grâce notamment à des absences autorisées en cours, des contenus rédigés pour récupérer mon retard, des cours particuliers avec des enseignants ou encore des sessions d’examens spéciales… » De retour des JO, Jordan ne s’est accordé qu’une petite semaine de vacances. « Dans l’euphorie des jeux, j’étais sur-motivé ! Je voulais vite me remettre au travail, pour continuer de progresser et engranger de nouveaux résultats dans des compétitions internationales ».

 

Une vie médiatique à gérer

Depuis la rentrée, il a apprend aussi à gérer sa troisième vie, médiatique, celle-ci ! En plus d’être un nageur et un étudiant, le voilà régulièrement solliciter pour répondre à des interviews, participer à divers événements, … Auxquels il participe avec parcimonie pour l’instant mais toujours avec grand plaisir ! Car il ne perd pas de vue son objectif : se voir sur un podium olympique.

 

Qui es-tu ?

21 ans, né à Echirolles

Etudiant à l’école de kiné de l’UGA

Champion de France du 400m nage libre et vice-champion de France du 200m nage libre

Vice-champion du monde en relais 4x100m nage libre

 

Ta personnalité en trois mots ? Travailleur acharné, exigeant, entier, je vis les choses à fond