Première info sur le pays : il y a plus de 120 tribus en Tanzanie, face aux 42 Kenyannes ! Nous nous inquiétons du tribalisme, énorme problème Kenyan : il est ici très peu marqué. Les nombreux mariages inter-tribaux ont rendu tout sentiment d’appartenance à une communauté obsolète. Couchsurfing est un bon point de départ. Notre hôte est un jeune guide touristique. Ils le sont tous ! Arusha est la capitale du tourisme, entre le Kilimandjaro et les grands parcs Serengeti ou Ngorongoro. Par le bouche à oreille, nous entendons parler d’un lycée isolé. Nous décidons de nous y rendre, pour offrir des cours de maths/physique en échange de notre intégration dans la communauté. On croit à une arnaque, quand on nous fait descendre après seulement 10 minutes dans la benne ensablée d’un camion. Premièrement dépités, nous découvrons un lycée en somme assez classique, en manque de professeurs de sciences une semaine avant les examens nationaux. En visitant un peu plus l’endroit, nous nous rendons compte que derrière les collines vivent des familles Masaïs comme on peut en rêver, très attachées à leurs traditions et isolées des touristes ! Notre lycée, Oljoro, bien que seulement 20 km au Sud d’Arusha, est perdu dans la brousse en territoire Masaï.
A 2 heures de marche de là se trouve une dernière particularité qui a achevé de nous convaincre de rester : Chimolamungu, the « Hole of God », un immense cratère sacré.
En échange de cours de soutien en science, le lycée met à notre disposition une chambre, Pendant une douzaine de jours, le matin nous aidons les lycéens, l’après-midi nous partons à la découverte des alentours et des traditions masaïs, aidés par Fanuel, un fils de prof motivé pour nous servir d’interprête (même le swahili, langue nationale, est peu parlé par les Masaïs reculés qui ne connaissent que leur propre langue maternelle). Nous rencontrons ainsi de nombreux profils différents, entre les chefs de village, les fermiers, les écoliers et les jeunes trop intelligents pour aller à l’école. En effet ici, le troupeau est la fortune de la famille, il revient aux jeunes garçons de le surveiller. Il y a par conséquent souvent conflits entre les parents et leurs enfants, qui veulent aller à l’école. Généralement, les parents attendent juste que leurs fils échouent et quittent le système éducatif. Les filles sont encouragées à aller à l’école, mais un nombre encore assez élevé d’entre elles sont mariées trop tôt pour atteindre le lycée. Pour les garçons, les plus feignants y sont envoyés. Il y a finalement la parité dans notre lycée.
Nous avons de plus l’occasion de rencontrer deux personnages emblématiques : le tradition keeper et le traditionnal doctor.
L’équipe de Trails of Life