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Le sport, une discipline pas comme les autres

Depuis quelques années se tient au mois de juin au sein du stade Charlety, le Challenge du Monde du Grandes Ecoles et des Universités. Il s’agit d’une journée, soutenue par des entreprises, au cours de laquelle des étudiants s’affrontent dans diverses épreuves sportives et handisportives dans un esprit convivial et bon enfant. Un bel événement parrainé par une belle figure du sport français, Stéphane Diagana. Un challenge inclusif qui rappelle le rôle important que le sport peut avoir dans l’enseignement supérieur. A condition qu’on lui accorde la place qu’il mérite.

 

Un esprit sain dans un corps sain : « anima sano in corpore sano »

Cet adage du poète latin Juvenal pourtant ancien (1er siècle) reste si moderne que la marque japonaise ASICS, l’un des leaders mondiaux des équipements de running, en est l’acronyme. Et s’il s’applique à tous et à tous âges, il pourrait figurer au fronton des universités et des grandes écoles car les années d’études supérieures qui représentent une transition majeure entre le lycée et la vie professionnelle sont également celles où de bonnes comme de mauvaises habitudes se prennent. Malheureusement, nombreux sont les jeunes étudiants qui arrêtent le ou les sports qu’ils pratiquaient avant d’entrer dans l’enseignement supérieur. Eloignement du club, peur de ne pas réussir en prépa ou ailleurs, changement dans l’organisation du travail, les raisons de ces abandons sont multiples. Mais on ne peut s’empêcher de penser que c’est dommage… Bien sûr un nombre non négligeable d’étudiants (100 000 environ) retrouvent une pratique par le sport universitaire de compétition à travers la Fédération Française du Sport Universitaire (FFSU), mais il s’agit néanmoins d’une minorité.

Sport obligatoire au Pôle Léonard de Vinci

Au Pôle Léonard de Vinci, le sport est obligatoire pendant les trois premières années d’études supérieures, au sein de chacune des 3 écoles : ESILV (ingénieurs), EMLV (Management) et IIM (Multimédia et Design). Beaucoup le vivent comme une bénédiction, d’autres sont moins motivés… Chaque année, l’étudiant fait son choix parmi un grand nombre de sports proposés et peut le pratiquer en compétition (FFSU) ou non. Cela peut lui permettre de poursuivre un sport qu’il pratiquait auparavant ou d’en découvrir de nouveaux. C’est aussi l’une des nombreuses occasions pour les étudiants de pratiquer une activité en mode transversal c’est-àdire en groupes réunissant des étudiants des trois écoles. Mais on le sait, le sport est aussi une école du savoir-être et contribue à développer les qualités humaines. Pierre de Coubertin disait : « Si les Français savaient le rôle de l’intelligence et de volonté, la part de l’esprit et de caractère dans la plupart des sports ; avec quel entrain ils y pousseraient leurs enfants ».

Le sport, une école des Soft Skills

Ces qualités humaines sont aujourd’hui reconnues par les recruteurs comme des compétences professionnelles à part entière qu’il convient de développer. On les nomme de plus en plus souvent les Soft Skills par opposition aux compétences reposant sur des connaissances techniques (Hard Skills). Elles représentent des compétences comportementales comme la créativité, la gestion du stress, l’écoute, l’adaptabilité, l’empathie, etc… (Cf. « Le réflexe Soft Skills » chez Dunod 2014). L’engouement pour ce terme résulte du constat que la réussite professionnelle repose très largement sur ces compétences ainsi que sur la capacité à les entretenir et à les développer au sein des équipes. Bref, les Soft Skills représentent les réelles compétences des leaders. Autre constat, ces compétences ne s’apprennent ni se développent au sein des salles de cours, mais bien plutôt par l’action, la responsabilité, la prise de risque, etc… Et le sport, représente, c’est le cas de le dire, un magnifique terrain de jeu pour leur développement.

Voilà pourquoi, à mon sens, le sport devrait figurer en bonne place dans les cursus d’enseignement supérieur et tout particulièrement au sein de ceux qui s’efforcent de conduire au leadership.

JDE N°78 p1-112
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Par Pascal Brouaye,
Président du Groupe Léonard de Vinci