La transition sociale et écologique est un des grands défis 2023 pour les établissements du Supérieur. Mais comment reconnaître une école qui s’engage réellement ? Les écoles et étudiants en avance sur ces questions partagent leurs recettes anti greenwashing.
Être ou ne pas être engagé pour l’environnement ? Telle est la question que de plus en plus d’étudiants se posent avant de choisir leur école. Car si les critères d’excellence traditionnels sont toujours un élément central dans le choix de l’orientation, de nouveaux classements – comme le classement ChangeNOW/Les Echos START – et de nouveaux labels valorisent et mesurent la prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux par les établissements du Supérieur.
#1 Ecole engagée pour l’environnement et label responsable
C’est le cas du label DD&RS, qui regroupe près de 40 établissements. « Il se démocratise et est de plus en plus demandé, même si les classements intègrent différemment ce label, voire pas du tout » précise Anastasia Leaute, présidente du Réseau étudiant pour une société écologique et solidaire (RESES). Pour Bénédicte Bost, directrice de l’engagement social et environnemental d’emlyon business school – qui a obtenu cette certification en 2022 – il s’agit d’un « référentiel commun et systémique qui prend en compte l’ensemble des enjeux sociaux et environnementaux : stratégie, recherche, formation, politiques sociales et environnementales. L’obtention de ce label démontre l’engagement sérieux et profond de l’école en matière de RSE. » Mais ce n’est pas une fin en soi : cela permet à l’établissement d’engager une démarche de transition à 360° et de perfectionner certains critères pour devenir une école 100 % eco-friendly.
#2 Une gouvernance en vert et contre tout
En pole position : « l’implication forte de la gouvernance et l’adhésion large des parties prenantes » révèle Stéphanie Lanson, directrice du développement des grandes transitions de Centrale Lyon. Classé dans le Top 3 des écoles d’ingénieurs les plus engagées dans la transition écologique et sociale du classement ChangeNOW/Les Echos START, l’établissement a par exemple créé la direction des grandes transitions (désormais membre à part entière du Comité exécutif), ou encore mis en place une commission DD&RS composée, entre autres, d’enseignants et d’étudiants. L’objectif ? Garantir la diffusion des principes de transition écologique dans toutes l’organisation et les instances de l’école.
#3 L’importance d’une formation responsable dans une école engagée pour l’environnement
Autre critère primordial pour reconnaître une école engagée sur les questions RSE : « l’existence de contenus de formation obligatoire sur ces sujets » indique Anne-Claire Pache, directrice de l’engagement sociétal de l’ESSEC et doyenne associée. « Nous disposons par ailleurs de sept chaires thématiques en lien avec les enjeux de développement durable. Autant d’opportunités pour nos étudiants de se spécialiser en économie circulaire ou encore en finance durable. » L’école a d’ailleurs obtenu la première place du classement des écoles de commerce du classement ChangeNOW/Les Echos START en 2022. A l’emlyon, troisième du podium, « l’ensemble de nos contenus pédagogiques a été revu pour permettre l’intégration de compétences RSE dans tous nos cours » souligne Bénédicte Bost. Une façon de concilier sensibilisation, apport théorique et passage à l’action au sein des différentes promotions d’étudiants.
#4 Un campus eco-friendly
Ecole engagée rime également avec campus écoresponsable, ou amené à le devenir. A l’ESSEC, cela passe notamment par la transformation de trois bâtiments aux normes haute qualité environnementale ou encore la création d’une zone de biodiversité autour du campus. « Ce sont des éléments visuels pour les élèves. Quand ils entrent sur le campus, ils voient que l’école est engagée sur ces questions » explique Anne-Claire Pache. Même son de cloche à Centrale Lyon, qui accueillera, en 2024, ses premiers élèves-ingénieurs dans son nouveau campus conçu avec des panneaux solaires, un vitrage bioclimatique ou encore un poumon vert au sein de l’établissement.
Plus que de simples infrastructures, un campus eco-friendly passe aussi par la valorisation du développement durable au sein de la vie associative. « Il faut par exemple regarder comment les associations sont aidées par les écoles pour réaliser leur transition » illustre Anastasia Leaute. Centrale Lyon œuvre en ce sens, puisque « un élève du BDE est chargé d’inciter les associations et les clubs à davantage prendre en compte les questions de transition sociale et environnementale » indique Stéphanie Lanson. Une prise de conscience positive mais aux avancées encore trop inégales pour Anastasia Leaute, qui plaide pour une transition écologique et solidaire globale dans tous les établissements du Supérieur.