DOSSIER SPÉCIAL JEUNES DIPLÔMÉS
La montée des réseaux numériques censés faciliter la mise en contact, ne simplifie pas pour autant la recherche d’emploi. Les méthodes de sourcing des entreprises et de recherche des candidats restent finalement assez traditionnelles.
Comme l’a constaté l’Apec dans son enquête sur la situation des jeunes diplômés en 2010, si réseaux sociaux sur internet sont de plus en plus utilisés pour rechercher un emploi, il s’avèrent peu efficaces. Comme le souligne Pierre Lamblin, Directeur du département études et recherche, « les jeunes diplômés utilisent, comme les années passées, très largement la réponse aux offres d’emploi et les candidatures spontanées sur Internet. Une nouvelle tendance se dégage par rapport aux précédentes années : ils multiplient moins les moyens de recherche. Ce sont surtout les moyens dits classiques qui ont été délaissés par les jeunes diplômés en recherche, notamment les candidatures spontanées par courrier (-13 points) ou le dépôt de CV sur Internet (-5 points). En parallèle, ils sollicitent davantage les relations et les réseaux (+7 points), particulièrement ceux sur Internet. Néanmoins, l’efficacité de ces derniers reste relative pour trouver un emploi, puisque seulement 1 % des jeunes en emploi ont trouvé un emploi par ce biais. » L’Apec observe aussi que si les entreprises ont bien compris que le sourcing se devait d’être multicanaux, le premier d’entre eux reste l’offre d’emploi.
Comment les diplômés des grandes écoles trouvent-ils leur emploi ?
Prenons pour exemple la dernière enquête emploi de l’École des Mines d’Alès. 39,5 % des répondants diplômés en 2010, disent avoir trouvé leur emploi suite à leur stage de fin d’études, cette situation est très caractéristique des diplômés des grandes écoles, que les entreprises cherchent à repérer et capter dès leurs études. Ils sont 14 % à déclarer l’avoir trouvé via un site d’emploi, 11,6 % sur les sites d’entreprises, 8,1 % par relations personnelles et 7 % par candidatures spontanées (hors candidature via un site internet). Plus étonnant, compte tenu de l’encadrement personnalisé dont les étudiants des grandes écoles bénéficient, ils ne sont que 2,3 % à déclarer avoir trouvé leur emploi via le service emploi de l’école et 1,2 % grâce au réseau des anciens ou sur un forum écoles. Cette répartition des canaux est confirmée dans l’enquête insertion 2010 de la Conférences des Grandes Écoles qui souligne « l’importance de l’immersion professionnelle préalable à l’embauche, et que la principale différence par rapport à l’an dernier, est la croissance des relations personnelles pour obtenir un emploi (9,5 % en 2010 contre 7,5 % en 2009). »
Le réseau plus pour communiquer que recruter
Avec la montée des réseaux sociaux, les entreprises mènent un travail de plus en plus important sur leur e-réputation, la communication et la gestion de leur marque employeur. Si ce travail est essentiel, les embauches ne sont font pas directement sur ces sites tandis que les candidatures arrivant par ces sites sont proportionnellement peu nombreuses. Car comme l’a confirmé une enquête menée par le cabinet Robert Half auprès de recruteurs européens, les bonnes vieilles méthodes résistent. Ainsi, ils observent depuis un an une augmentation des candidatures spontanées de la part des salariés et des jeunes diplômés. Par ailleurs, ils témoignent du fait que les personnes sont de plus en plus nombreuses à téléphoner avant de faire acte de candidature, afin d’en savoir plus sur le poste.
A. D-F