(c) CentraleSupélec
(c) CentraleSupélec

CentraleSupélec : quelle place pour la femme ingénieure ?

Le nombre d’élèves ingénieures ne cesse de croître. Ainsi, en 2014-2015, 28 % des effectifs – toutes écoles confondues – étaient féminins. Autre bonne nouvelle : les jeunes ingénieures sont plébiscitées par les entreprises. Un enjeu de mixité perçu très tôt par Supélec, première école à avoir diplômé deux femmes… dès 1918. Centrale lui emboîtait le pas en 1933. Et les actions en faveur de la féminisation des promotions ne manquent pas, en témoigne Catherine Gibert, présidente de Supélec au féminin. Violaine Cherrier

 

CentraleSupélec affiche une moyenne de 20 % d’étudiantes. Dès 2007, Hervé Biausser, le directeur de l’école, s’est emparé du sujet. Un sondage réalisé en partenariat avec Total pointait alors du doigt deux constats : le manque de représentation concrète du métier d’ingénieur auprès des jeunes filles et l’imaginaire très masculin que la fonction inspire. Difficile de se projeter dans ces conditions.

Intervenir en amont

50 % des bacheliers scientifiques sont des filles. Pourquoi alors un tel écart ensuite ? C’est pourquoi il est essentiel d’intervenir en amont des études. La mission « Ingénieure au Féminin », créée en 2007 au sein de Supélec, a ainsi pour but de « sensibiliser les jeunes filles aux métiers de l’ingénieur, aux carrières scientifiques et à la place des femmes dans les métiers scientifiques et techniques ». Des lycéennes ont ainsi « participé » au Women’s Forum afin de rencontrer des femmes aux parcours hors du commun… mais un peu éloignés de leur réalité quotidienne. Résultat, les étudiantes se sont alors impliquées afin de créer une proximité avec les lycéennes pour leur présenter les différentes étapes de la vie et de la carrière d’une ingénieure. Une réussite, de nombreux proviseurs se sont même saisis de la question dans leur établissement.  » Les femmes qui s’engagent dans des études d’ingénieurs sont déjà en elles convaincues qu’il n’y a pas de grande différence entre la place des hommes et celles des femmes ingénieurs. À l’embauche, nous sommes même très appréciées car peu nombreuses. Ce qui est plus compliqué, c’est de développer les compétences nécessaires dans les entreprises. Heureusement, il y a de nombreuses évolutions, dans les grands groupes notamment.  »

Supélec au féminin

Depuis sa création, Supélec a déjà diplômé 2 500 femmes. L’association Supélec au féminin, créée il y a dix ans, a un double objectif : d’une part, aider les diplômées à mieux progresser en entreprise ; et d’autre part, mettre en avant des femmes Supélec pour en faire des modèles auprès des collégiennes et des lycéennes. « Nous essayons d’aborder les différents thèmes professionnels sous un angle féminin. Par exemple, gérer l’expatriation, mener une double carrière… De plus, nous intervenons dans les écoles pour porter la bonne parole avec des associations telles que Femmes ingénieures. C’est important car pour changer les choses, il faut travailler dès le collège ou le lycée. »

À terme, un bureau commun

Depuis un an, tous les évènements sont « cobrandés » entre les associations féminines de Centrale et de Supélec. À terme, la future association des diplômés commune à la nouvelle alliance permettra de mutualiser les forces. « Nous travaillons également en lien avec les réseaux de femmes d’autres écoles pour nous ouvrir. » Système de marrainage, ateliers networking, conférences, séances de travail sur la confiance en soi… Les jeunes ingénieures sont bien encadrées : « nous avons un vivier de marraines prêtes à répondre aux questions des jeunes filles et des jeunes diplômées pour leur donner un conseil ou un coup de pouce. Nous avons aussi mis en place des ateliers sur la voix, l’improvisation, la négociation… pour accompagner les jeunes diplômées dans leur évolution de carrière. » À Supélec, les femmes font bouger les choses.

« Vous avez fait un bon choix. Vous pouvez oser avoir des ambitions et ne vous bridez pas. Tout est possible », Catherine Gibert  présidente de Supélec au féminin

Mademoiselle fait Centrale : Créé il y a 4 ans, le blog porte des messages très précis sur la vie d’une jeune étudiante en école d’ingénieur – a-t-on encore une vie sociale lorsque l’on fait une classe préparatoire, quels sont les chemins pour intégrer Centrale… – et présente également les bourses disponibles. Selon les années, entre une et six bourses sont ainsi accordées après dépôt d’un dossier et un grand oral devant un jury ! L’occasion de mettre sa motivation en avant. Dédié aux lycéennes et aux collégiennes, le blog s’adresse aussi aux étudiantes de l’école : elles ont elles-mêmes choisi l’avatar de Mademoiselle C. Autre support : un livret Étudiantes et impliquées a également été publié sur le web mettant en avant des interviews et des portraits d’élèves de Supélec à destination des jeunes filles encore hésitantes.

 

L’ingénieur entrepreneur, véritable ADN de CentraleSupélec