Allier dans une même formation la physique, la chimie et la biologie : c’est le pari de l’ESPCI Paris-PSL pour former des ingénieurs d’innovation. Logique quand on sait que l’école compte déjà dans son histoire six prix Nobel, qu’elle recrute sur le concours le plus sélectif de France, génère plus d’un brevet par semaine et est à l’origine de deux à trois startups chaque année depuis 10 ans. Son directeur Vincent Croquette nous en dit plus.
Physique + chimie + biologie : une équation 100 % contemporaine ?
Assurément. Nous croyons évidemment bien sûr en la science, mais nous croyons aussi farouchement aux vertus de l’interdisciplinarité, au sens de comprendre plusieurs disciplines. Alors que le monde académique est encore très siloté, peu de scientifiques ont un raisonnement interdisciplinaire. S’il est certain qu’un physicien et un biologiste ne raisonnent pas de la même façon, il est tout aussi certain que pour créer aujourd’hui des choses qui changent de façon notable la société grâce à la science, il faut en analyser les impacts à travers plusieurs disciplines. Nos étudiants ont un programme chargé et exigeant marqué par un tronc commun les deux premières années de leur formation, mêlant physique, chimie et biologie avec le même niveau d’exigence. Mais nous prônons un apprentissage par la pratique (la moitié des cours sont des TP), qui donne une autre dimension à l’enseignement. Nous sommes peut-être des dinosaures à contre-courant de la tendance de la personnalisation qu’ils auront en troisième année, mais les parcours de nos diplômés sont la preuve de l’intérêt d’avoir un socle solide dans ces trois disciplines. Ils font carrière dans l’industrie et la recherche à tous les niveaux et dans tous les secteurs : quand on a appris les rudiments par la pratique, on n’est jamais démuni face à la nouveauté.
Quels sont les grands chantiers de l’ESPCI en 2025 ?
Je citerais d’abord un chantier à proprement parler ! Après la sortie de terre de notre tout nouveau bâtiment de recherche en 2024, la phase 2 des travaux a commencé et devrait se poursuivre jusqu’en 2027. C’est une chance exceptionnelle pour une école parisienne intra-muros d’être entièrement rénovée et de disposer de locaux de premier plan dignes des standards anglo-saxons, à la fois pour l’enseignement, la recherche et l’administration. Côté académique, nous entamons une petite révolution pour notre tronc commun, dans lequel nous introduisons (après 140 ans d’existence !) une touche de modularité concernant le volume des matières du tronc commun. Nous ouvrons aussi la possibilité de faire un contrat pro en 3A, un Mastère spécialisé Analyse de cycle de vie et trajectoires de réductions des émissions industrielles et commençons à introduire l’alternance, mais également la formation continue, grâce à un CMA obtenu avec PSL.
D’ailleurs, qu’est-ce que vous apporte concrètement PSL ?
Pendant longtemps, nous étions, avec nos institutions voisines, comme des châteaux forts entourés de remparts. Grâce à PSL, la confrontation s’est transformée en émulation. Si chaque pôle conserve ses spécificités, s’inscrire au sein de PSL permet à nos écoles de réunir tous les grands esprits, de mettre en pratique de belles idées, mais aussi de se doter de la taille suffisante pour être reconnues à l’international. Nous avons tout à gagner de ces complémentarités : la mise en commun fait plus que la somme des contributions de chacune.
Un message à celles et ceux qui voudraient vous rejoindre cette année ?
Si vous aimez la science, l’ESPCI est une école qu’il faut considérer. On y fait de la science, beaucoup. On y pratique la science, beaucoup. On y est accompagné, beaucoup, à la fois académiquement et financièrement. En matière de bourses par exemple, la dernière enquête du Ministère constate que nous sommes sept fois meilleurs que les autres écoles !
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