Pour nos lecteurs les plus fidèles, voici un deuxième épisode de l’aventure PAMacée ! Une lecture pour découvrir, se divertir et soutenir Lola et Anne. La bonne nouvelle c’est que d’autres articles arrivent. Aujourd’hui, suivons l’aventure de Lola au Cap Vert. Bonne lecture !
La découverte d’un nouveau lieu
Santo Antao, l’île de l’agriculture au Cap Vert, est époustouflante. Depuis le sommet de l’île, à plus de 1 500 mètres d’altitude, je commence ma descente avec Adelso, agriculteur et guide idéal. En pleine chaleur, malade, ayant dormi seulement cinq heures et portant mon gros sac de voyage, je marche jusqu’à sa maison sur les étroits chemins de pierre en lacets très périlleux. Il dévale les pentes abruptes d’un naturel époustouflant. Je me sens si faible en comparaison. Après avoir descendu jusqu’au fond de la vallée, il faut la remonter pour atteindre son village. La randonnée n’en finit pas. J’arrive enfin. S’il existe un paradis sur terre, il se trouve à Losna. Ce village de 20 habitants perdu au milieu des nuages, en haut d’une vallée luxuriante. Il fait chaud. Les fruits abondent. L’eau est fraîche et pure. Le paysage est à couper le souffle. Je me réveille avec le chant du coq et m’endors avec la mélodie de morna, musique traditionnelle cap-verdienne. Rien de mieux que le retour à la maison après une journée à planter des ignames dans la vallée, avec la satisfaction du travail réalisé. Je suis si bien ici.
Un séjour enrichissant
en infusion contre les maux de tête
© PAMacée
Adelso s’est donné une mission : me trouver toutes les plantes médicinales de la montagne. Aucun relief ne l’arrêtera. Photo, cueillette, séchage, empaquetage, classification, recherche du nom scientifique et de ses vertus. Ma nouvelle activité d’ethnobotaniste m’enchante. L’odeur des plantes qui sèchent est un plaisir. J’expérimente une nouvelle plante en tisane chaque jour. Je commence enfin à retenir le nom et les vertus des plantes dont j’entends parler depuis un mois. Après avoir parcouru la montagne du plus profond des vallées jusqu’au sommet, il ne reste plus qu’à trouver une plante endémique particulièrement rare, appelée « Coroa de rei ». Hors de question de rester à l’attendre chez lui, j’insiste pour l’accompagner. L’ascension pour l’atteindre est surement la chose la plus dangereuse que j’ai faite depuis mon départ. Aucun chemin, la terre est si friable et la pente à 70° donne directement sur le fond de la vallée. Aucun touriste n’est venu jusqu’ici m’annonce-t-il. Évidemment, ce périple est une folie. J’arrive à franchir le passage le plus critique à l’aller. Je manque de tomber au retour. Obligée de marcher sur les pieds de mon guide pour éviter de tomber dans le vide. Je réussi à traverser saine et sauve. J’ai trouvé ma vocation : cueilleuse de plantes sauvages !
Un enseignant passionnant
© PAMacée
Au-delà des PAM, Adelso m’enseigne tout. Le travail de la terre, l’agro écologie, l’histoire du Cap Vert, la politique, le créole. Son frère me fait découvrir les chansons traditionnelles capverdiennes avec sa guitare, sa mère m’enseigne les danses et Adelso me narre les contes. Jamais je n’aurais tant appris. Le pouvoir des plantes ne s’arrête pas à la santé de l’homme. Reconverti en bio depuis trois ans, Adelso fabrique des préparations à base de plantes pour protéger et soigner ses cultures. Ces remèdes naturels utilisés pour traiter ces plantes, à la place des pesticides, insecticides et engrais chimiques, donnent des résultats « spectaculaires » m’assure-t-il. Les plantes soignent aussi bien les hommes que les végétaux apparemment. Leur potentiel est si grand, mais si peu reconnu.
« Les pesticides chimiques peuvent combattre une maladie, mais en même temps en apporter une autre. » – Adelso
Un guide plein de surprises !
Adelso mène une vie tellement saine. Une nourriture ne pourrait être plus fraîche et locale : patate douce et manioc sortis de la terre, papayes et nespres cueillies sur l’arbre, lait de sa chèvre, si sucré, encore chaud et mousseux. L’eau se boit dans des feuilles d’igname à même la source, L’exercice physique régulier, avec une séance de musculation quotidienne, nécessaire pour avoir la force qu’exige l’agriculture entièrement manuelle dans la montagne. Et surtout : une famille aimante, un métier qui le passionne, une autonomie complète. Il a tout pour vivre bien. Une vie simple et libre. L’incarnation la plus parfaite du mot « santé ».
A bientôt pour de nouvelle aventures…
Pour les plus curieux :
- Site internet
- Campagne helloasso