Bastien Nivet, enseignant-chercheur à l’Ecole de Management Léonard de Vinci, nous parle d’une belle rencontre académique avec l’établissement et de sa conception d’une pédagogie fondée sur le partage avec ses étudiants.
Votre rencontre avec l’EMLV ?
C’était en mai 2010 et je l’ai beaucoup appréciée ! En effet, on m’a proposé d’enseigner sur l’environnement européen et international. L’EMLV insiste beaucoup sur l’ouverture internationale de ses étudiants (3ème année à l’étranger) et la prise en compte des enjeux géopolitiques dans le cursus. Diffuser via la pédagogie et l’expérience une culture internationale est évidemment indispensable aujourd’hui.
L’EMLV forme certes des professionnels compétents au plan technique mais aussi intégrés dans la réalité de l’environnement européen et international qui les entoure
Avez-vous une marge de manœuvre pédagogique ?
Elle est réelle et un grand atout de l’école pour un enseignant. La capacité d’initiative est non seulement encouragée mais soutenue au plan logistique par l’école. J’ai pu développer mes cours, leurs contenus, mes méthodologies, organiser des évènements et conférences.
J’ai monté un cycle de conférences « Les rendez-vous européens de l’EMLV ». Elles sont ouvertes aux étudiants mais aussi à des professionnels, aux parents. Un débat est organisé et mêle experts académiques, étudiants et professionnels.
Comment qualifieriez-vous le collectif à l’EMLV ?
Il existe et est soudé. Les interactions entre le corps enseignant, l’administration et les étudiants sont nombreuses et riches. Nous pouvons aisément monter des projets, il n’y a pas de barrières hiérarchiques.
Votre conception de la relation avec vos étudiants ?
Le partage ! Je m’efforce à la fois de transmettre le plus de connaissances et compétences à mes élèves et d’être à leur écoute pour faire évoluer ma pédagogie, utiliser des outils technologiques adaptés à leurs attentes et à leur mode de fonctionnement.
Un exemple de pédagogie innovante mise en place ainsi ?
J’ai testé face à un public de 2ème année – qui ne se sentait pas forcément outillé pour réfléchir aux enjeux géopolitiques de l’entreprise – l’introduction de points d’actualité dans mon cours. J’ai montré aux étudiants qu’ils pouvaient développer le bon raisonnement à partir d’actualités. Je relie ensuite cette actualité à des notions clés de géopolitique. Lors de leur évaluation du cours en fin de semestre, cette pratique de la pédagogie inversée est apparue comme un point clé très rassurant et apprécié. Depuis, je l’intègre. Et si un matin j’oublie le point d’actu, ils me le réclament 🙂 Je leur demande de préparer des documents avant la séance et nous débutons le cours par un quizz très interactif.
Le Groupe Léonard de Vinci forme les cadres hybrides et digitaux dont le 21e siècle a besoin
Quelles qualités développent-ils ainsi ?
- Une attitude réflective
- Une prise de recul
- Le réflexe d’évaluer leurs sources, d’observer les évènements
- Cela les valorise beaucoup de constater qu’ils se posent les bonnes questions et sont capables d’identifier de quel concept ils ont besoin pour y répondre
Votre plus grand plaisir d’enseignant ?
Justement la relation de partage avec mes étudiants. J’aime aussi quand ils me posent une question à laquelle je n’ai jamais pensé.
Un lieu que vous aimez fréquenter à l’école ?
La salle de sport. Au début j’y croisais mes élèves un peu intimidés de me voir dans un autre contexte que la classe. Elle est très fréquentée, c’est un lieu convivial et de rencontre sur un mode informel. Cela permet d’instaurer une autre relation, chacun restant bien entendu dans son rôle.