Les étudiants s’engageant dans une formation à impact font le choix, dès le départ, d’un souhait de formation et d’un métier futur ayant un impact sociétal et/ou environnemental. Faut-il pour autant penser que les étudiants se lançant dans une formation plus classique n’ont pas le souhait de faire bouger les lignes ? Surtout pas !
Formation à impact : définition
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une formation à impact et comment en mesurer l’impact ? Est-ce un organisme de formation qui serait totalement dédié à la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) ? Est-ce le fait d’intégrer des cours de RSE au sein des programmes d’un établissement ? Est-ce former les formateurs à la RSE afin qu’ils puissent en dispenser les principes dans leurs cours ? Ou alors, est-ce accompagner des étudiants dans une démarche RSE qu’ils auront choisie ? Le Collège de Paris s’est doté du statut d’entreprise à mission en 2020. Notre raison d’être est de rendre l’excellence accessible à tous grâce à une communauté d’écoles ou d’organismes de formation. L’un de nos objectifs statutaires est d’intégrer davantage les enjeux de la RSE dans nos programmes de formation.
S’adapter pour cibler l’impact
En échangeant avec nos étudiants, nous constatons qu’ils sont tous motivés à faire bouger les choses. Ils se positionneront sur des actions qui leur parlent, dont ils se sentent proches et qui raisonnent en eux. Nous nous rendons compte que les sujets qui intéressent nos étudiants sont différents d’une ville à une autre voire d’un pays à un autre et même d’un cursus à un autre. En fonction de leurs origines socio-économiques, de leur vécu ou encore de leurs aspirations, la cause qu’ils décideront de porter ne sera pas la même. En effet sur 14 000 étudiants formés dans nos écoles, nous pourrions imaginer 14 000 actions différentes tellement nos étudiants sont uniques. Et c’est pour cela que nous sommes engagés à accompagner nos étudiants dans des actions qui leur tiennent à cœur et dans lesquels ils mettront en pratique les démarches RSE. Nous devons définir, plus encore aujourd’hui qu’hier, le rôle que doit avoir la formation d’un étudiant pour l’accompagner dans un projet personnel qui aura un impact réel. Il faut offrir aux étudiants un cadre structurant leur permettant d’avoir les bonnes guidelines pour mettre en pratique de vrais projets sociétaux.
Notre choix est clair : faire pour apprendre !
Et nous voyons chaque année des étudiants qui créent des événements fantastiques, en lien avec la pédagogie par projet que nous portons comme modalité d’apprentissage… Nous avons une multitude d’exemples : création d’un poulailler dans un orphelinat à Conakry en Guinée mise en place d’une journée de sensibilisation sur les dons d’organes, intervention auprès d’un public éloigné de l’emploi porteur de projets avec très peu de moyens, création d’un charity event auto-financé pour mettre en avant le handisport dans les arts martiaux, création de journée de prévention sur les gestes qui sauvent, installation de ruches sur le toit d’un immeuble – le Vela Verde à Gerland… Et cela ne sont que des exemples parmi tant d’autres.
Alors devons-nous dispenser à ces étudiants les mêmes formations théoriques sur la RSE ou plutôt les accompagner dans la création de leurs projets à impact et ainsi à mettre en place une démarche RSE ? RSE de la théorie ou RSE de la pratique ? Notre choix est clair : faire pour apprendre !
De plus, nous constatons que nos étudiants acquièrent des softskills qui leur seront utiles dans leur vie citoyenne et professionnelle et qui ne s’apprennent pas toujours sur le banc de l’école.
Il est à parier que dans quelques années, ils ne se souviendront pas nécessairement des 7 piliers de la RSE. Par contre, nous sommes persuadés que nos étudiants se rappelleront longtemps des actions qu’ils auront su mettre en place dans des projets qui auront eu un impact sociétal réel. La formation doit offrir plus de pratique et nous aurons des étudiants qui auront à leur actif de vrais projets à impact qui les auront aidés à grandir et à devenir des citoyens responsables.
Accompagner et soutenir cette jeune génération à faire bouger les lignes : finalement n’est-ce pas là le plus bel impact ?
Camille Lheureux, Directrice Générale du Collège de Paris