Emménagement sur le campus Artem, naissance de l’Université de Lorraine, émergence de l’Institut Mines-Télécom… Retour sur 2012, une année d’exception pour l’École. Le directeur Michel Jauzein nous parle également de son ambition de hisser Mines Nancy dans le top 10 des meilleures écoles d’ingénieurs françaises, d’ici à 2016.
Depuis la rentrée, Mines Nancy a emménagé sur le campus de l’Alliance Artem. Loin d’être un simple déménagement, quels sont les enjeux de ce regroupement ?
Notre installation sur ce nouveau campus en plein centre-ville, marque l’aboutissement d’un projet né il y a 13 ans : rassembler l’Ecole supérieure d’Art de Nancy, l’ICN Business School et Mines Nancy, pour développer l’interculturalité et l’interdiscipilinarité, encourager les synergies créatives. En ouvrant l’élève ingénieur à des cultures différentes, comme celle du manager et du cadre commercial, de l’artiste ou du designer, l’Alliance Artem permet à nos étudiants d’aborder des problématiques qui appellent une réflexion pluriculturelle. Tout en conservant leurs spécificités, chacune des trois écoles partenaires proposent ainsi aux élèves d’être les acteurs d’une pédagogie audacieuse qui les plonge au cœur d’enjeux et de logiques a priori éloignés de leur domaine d’excellence initial. Bien que le regroupement sur ce même site ne se termine qu’en 2015-2016, nous décloisonnons d’ores et déjà un certain nombre d’enseignements, en amenant les étudiants à partager certains espaces pédagogiques communs.
Cette volonté de conjuguer sciences, arts et management, se retrouve d’ailleurs dans la conception même du campus Artem. Promis aux dernières évolutions numériques, il fait la part belle aux espaces mutualisés : pôle d’enseignement propice au croisement des disciplines, lieux de rencontre et de brassage, maison des étudiants, médiathèque,…
« Profitez de nos nouveaux réseaux
et partenaires, pour hisser Mines Nancy dans le top 10
des meilleures
écoles d’ingénieurs françaises,
d’ici à 2016 »
Mines Nancy est aujourd’hui partenaire de l’Institut Mines-Télécom, en quoi cela renforce l’attractivité de l’école ?
En devenant un partenaire stratégique de l’Institut Télécom, Mines Nancy bénéficie non seulement de synergies entre les écoles mais aussi d’un effet réseau évident. Avec ses 8 000 élèves ingénieurs, l’Institut Mines-Télécom s’affirme comme le premier groupe de Grandes Ecoles d’ingénieurs et de managers en France. Son ambition est d’être un acteur de référence à l’international dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Ce rapprochement nous permet de partager des valeurs communes comme l’utilité publique, l’ouverture, la dimension humaniste, la recherche de l’excellence. A terme, cela devrait impacter la qualité du recrutement des étudiants et renforcer le rôle de l’école dans le développement économique et la promotion de la recherche, au niveau régional et bien au-delà.
L’école appartient également à un autre réseau, celui de l’Université Lorraine. Quelles sont ses particularités ?
Avec un collegium de dix écoles d’ingénieurs, l’Université de Lorraine entend être une véritable terre d’ingénierie. Née le 1er janvier 2012 de la fusion des 4 universités implantées à Nancy et Metz, l’Université de Lorraine s’impose comme la première région campus de France. Sur le plan académique, ce grand établissement couvre tous les champs de la connaissance et propose de multiples passerelles entre établissements et disciplines. De quoi permettre aux étudiants d’adapter leur parcours au fur et à mesure de leur évolution personnelle. Versée dans l’innovation responsable, l’Université Lorraine défend, en outre, le principe d’une ingénierie pensée pour l’homme, valorisée par l’usage et inscrite dans un environnement global, l’ingénierie écosystémique. Une logique dans laquelle s’inscrit totalement Mines Nancy.
Quelle est la stratégie de l’école pour renforcer son positionnement sur la scène internationale ?
Déterminée à renforcer son rayonnement à l’international, Mines Nancy compte évidemment sur l’attractivité de ses réseaux de partenaires. Un équipement souligne, d’ailleurs à lui seul, la vocation internationale de l’École, la Maison des Langues et des Cultures. Ce lieu d’exception à vocation interculturelle est implanté au cœur du campus Artem. Cet espace dédié à l’auto-apprentissage propose des cours à distance, des ateliers de conversation, des documents sonores, un centre de ressources numériques, … adaptés à tous les publics. Lieu d’accueil des élèves internationaux des différentes écoles présentes sur le campus, la Maison des Langues et des Cultures entend encourager les rencontres et les échanges interculturels.
Au-delà de ce dispositif inédit, rappelons que Mines Nancy totalise 80 accords de coopération avec des établissements d’enseignement supérieur sur cinq continents. Pour accroître son rayonnement international, l’école oriente désormais l’essentiel de ses démarches partenariales en direction des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), du Canada et des pays émergents, comme le Vietnam et la Colombie. Ce qui ne l’empêche pas de conforter les liens plus anciens qui l’unissent au Maroc, à l’Algérie et au Moyen-Orient et de renforcer ses relations notamment avec l’Allemagne et les universités anglophones d’Europe du Nord.
L’ouverture sociale et l’égalité des chances sont de réelles préoccupations pour Mines Nancy. Comment cela se traduit-il ?
Trop de jeunes talents se détournent des formations d’excellence, par méconnaissance ou crainte de ne pas pouvoir financer leurs études. Ce constat a incité l’école à relever le défi de l’ouverture sociale. Privilégiant le travail de terrain et la proximité, nous avons d’abord constitué un réseau de solidarité réunissant des membres de l’école et des associations étudiantes. Ce réseau s’est mobilisé pour mettre en place un programme de sensibilisation à destination des collégiens et des lycéens. En 2010, Mines Nancy a participé, avec l’ICN Business School et l’Ecole Nationale supérieure d’arts de Nancy, à l’opération des Cordées de la Réussite (un label créé en 2008 pour promouvoir l’égalité des chances et la réussite des jeunes issus des quartiers défavorisés). Unique en France par sa transdisciplinarité, cette cordée a vu progressivement gonfler ses effectifs : « Artem-Nancy, Ensemble vers la réussite » mobilise aujourd’hui 80 étudiants des trois écoles et 70 professionnels. Elle s’affirme comme l’une des 5 plus importantes cordées françaises. Face à ce succès, l’école a même accueilli les Premières assises nationales d’un mouvement destiné, rappelons-le, à promouvoir l’égalité des chances (les 29 et 30 novembre 2012).
Céline Deval