La transformation numérique, enjeu majeur pour l’Enseignement Supérieur
Partout dans le monde, la révolution numérique accélère les transformations économiques et sociales qui entraîne la transformation digitale des entreprises. Ce mouvement, entamé depuis plusieurs décennies à travers le développement de l’informatique, connait une accélération extraordinaire depuis la diffusion massive des terminaux mobiles.
Au sein de chaque entreprise, les fonctions traditionnelles (production, vente, SAV, administratif, RH, Finance,…) sont transformées. Les réseaux sociaux modifient la relation client avant et après-vente, facilitent les opérations de recrutement… A travers les terminaux mobiles, les clients sont sollicités pour gérer eux-mêmes leurs transactions et sont en capacité de disposer en temps réel d’informations (promotion chez un concurrent, sortie de nouveaux produits,…). L’impression 3D s’apprête à révolutionner le prototypage et même la production. Le marketing devient une science quantitative s’appuyant sur le traitement massif des données (Big Data). Tous les secteurs d’activité (Industrie, Services, Bâtiment, Agriculture, Santé, Education,…) voient leurs modèles économiques et leur chaine de valeur remis en question ce qui favorise l’émergence de nouveaux acteurs s’appuyant sur des modèles économiques différents, fondés sur le partage de la valeur. Cette révolution n’épargne pas l’Enseignement Supérieur et donc les Grandes Ecoles.
Les Grandes Ecoles sont fortement impactées
Dans leurs fonctions d’apprentissage
Le secteur de l’éducation pourtant réputé pour son conservatisme dans les modalités de transmission du savoir n’échappe pas à cette révolution. S’il s’est peu modifié à l’ère de l’informatique, l’avènement de la mobilité remet fortement en question les formes classiques d’apprentissage. Il est devenu possible d’apprendre en permanence et pas seulement dans les salles de cours. Le numérique permet de s’affranchir des distances et de la présence d’un enseignant. Les nouvelles pédagogies s’installent rapidement. Et comme dans d’autres domaines, la dématérialisation de l’enseignement génère une grande quantité de données (durée d’apprentissage, réponses à des QCM,…) dont le traitement fait de l’éducation une science quantitative.
Pour former des professionnels différents
Les Ressources Humaines représentent un pilier fondamental de la transformation numérique. Elle exige des professionnels capables de la mener et dans ce contexte, le système en silo de l’Enseignement Supérieur français n’est pas souvent un avantage car l’apprentissage du travail en coopération pluridisciplinaire devient indispensable. Les processus d’innovation, par exemple, exigent qu’ingénieurs, marketeurs et designers travaillent ensemble dès le premier jour au sein de groupes « projet ». Les circuits courts sans hiérarchie deviennent la norme. Le monde économique attend évidemment que les Grandes Ecoles mettent sur le marché du travail des diplômés bien préparés dans ce sens.
Transversalité et hybridation au cœur de la pédagogie
A l’instar du Groupe Léonard de Vinci, situé à La Défense, l’Enseignement Supérieur devient un écosystème dédié à la formation de ces nouveaux profils. Parmi ses atouts, 3 écoles sur le même campus : Management (EMLV), Ingénieur (ESILV) et Multimedia/Design (IIM). Dans ce contexte intrinsèquement pluridisciplinaire, une transformation pédagogique entamée depuis 2 ans vise à développer in situ la transversalité – 20 % de cours communs aux 3 écoles – et l’hybridation des parcours : doubles diplômes, filière entrepreneuriat communes aux 3 écoles, projets étudiants transversaux réalisés en équipes mixtes au sein d’infrastructures partagées (FabLab, Incubateur, Learning center). Ce « Teaching Lab » rencontre l’enthousiasme des étudiants qui y trouvent un terrain de créativité et de réalisations concrètes particulièrement gratifiant.
Par Pascal Brouaye,
Président du Groupe Léonard de Vinci