Dans le secteur pharmaceutique, les femmes représentent 64 % des effectifs en France, mais elles restent sous-représentées aux postes de direction, occupant seulement 26 % des rôles exécutifs en 2023 selon l’Ordre des pharmaciens. Les Junior-Entreprises, bien que majoritairement composées de femmes (55 % en moyenne), reproduisent parfois ces inégalités dans les postes de direction, où les hommes restent majoritaires.
Une étude de la Confédération Nationale des Junior-Entreprises (CNJE) révèle que 60 % des Junior-Entreprises n’ont pas encore atteint la parité au sein de leur bureau exécutif, malgré une prise de conscience croissante. Nous avons eu l’opportunité d’interviewer une ancienne membre de MED’Advice, Virginie, actuellement en sixième année de pharmacie, qui a partagé avec nous son parcours en tant que femme, tant au sein du mouvement des junior-entreprises que dans son expérience professionnelle. Elle a pu observer cette inégalité au niveau des postes de présidence. Cette disparité pourrait, d’après elle, être liée à un manque de confiance des femmes à s’affirmer au sein d’équipes majoritairement masculines.
Des initiatives mises en place
Les obstacles auxquels les JE font face, reflètent ceux du monde professionnel en général, incluant des stéréotypes de genre persistants et un manque de modèles féminins dans des postes décisionnels. Pour y remédier, la CNJE encourage les initiatives de mentorat et les formations à la gestion inclusive. D’après Virginie, la CNJE a mis en place un référent VSS (violences sexistes et sexuelles) lors des congrès. Elle ajoute avoir participé à un colloque organisé par la CNJE en partenariat avec « #JamaisSansElles » à l’assemblée nationale sur le thème du féminisme où des femmes ayant une haute responsabilité et ayant évolué dans un domaine majoritairement masculin ont pu témoigner.
Une parité à trouver dans le secteur pharmaceutique
Le secteur pharmaceutique, quant à lui, vise un objectif de 50 % de femmes dans les comités de direction d’ici 2030. Virginie, elle, n’a pas perçu de préjugés sexistes entre pharmaciens car les personnes responsables de stage sont le plus souvent des femmes. Elle relève cependant, que ce sont parfois les femmes qui sont les plus exigeantes entre elles. Elle a tout de même pu observer qu’à l’hôpital et dans le monde professionnel, les femmes semblent devoir davantage prouver leur valeur face aux hommes car elles se sentent moins légitimes. Elle affirme qu’il reste également des enjeux concernant la maternité, l’endométriose etc qui peuvent refroidir lors de l’embauche.